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3,6

sur 239 notes
L'idée de base est excellente pour un roman, notamment un roman policier. Mais au final, j'ai été déçu par ce livre.
Le chassé-croisé prometteur entre les années de plomb de la dictature franquiste et notre époque n'a pas fonctionné pour moi.
Le rythme, l'enchainement, je me suis un peu ennuyé et le style m'a lassé.
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L'un des principaux personnages de l'histoire est un journaliste espagnol, disons de gauche, qui rappelle furieusement un confrère français bien réel aux initiales identiques : DM. Il anime sur une radio d'État une émission nocturne mêlant investigations poussées, chroniques percutantes et musique actuelles. Sa position aurait pu devenir inconfortable depuis les dernières élections, qui ont redonné les rênes du pouvoir à la droite, mais le sérieux et l'excellente audience de l'émission, caution progressiste de la radio, le mettent quasiment à l'abri de tout débarquement brutal. L'émergence d'une affaire d'État (la mise au jour d'un système d'enlèvement à grande échelle, sous Franco et peut-être au-delà, de bébés soustraits à leurs parents, presque tous opposants déclarés au régime) va propulser l'émission dans les cimes de l'audimat : le journaliste dispose d'informations exclusives grâce à l'avocate ayant déterré l'affaire. Mais, corollaire de cette exposition médiatique, lui comme elle se retrouvent en première ligne face à des individus ou des organisations qui ne tiennent pas à voir exhumées ces pratiques occultes.
L'auteur a rédigé sa fiction comme aurait pu le faire le journaliste (mais celui-ci n'est pas le narrateur) : emploi du présent, vocabulaire engagé, style fonctionnel et dénué de fioritures. On peut regretter ce parti pris, cette fausse distanciation qui aboutit, paradoxalement, à transformer le récit en exposé militant. Ce n'est pas méprisable, bien au contraire, mais le roman aurait gagné en intensité si l'auteur s'était complètement effacé derrière ses personnages, en leur donnant tour à tour la parole au fil des chapitres par exemple.
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L'affaire des « Bébés volés »…

Il s'agit du deuxième livre que je lis qui parle des enfants volés en Espagne sous Franco et même après. Ces enfants étaient enlevés à des parents jugés inaptes à les élever correctement par l'Église et les politiques (des opposants communistes ou des Républicains, des mères trop jeunes et/ou célibataires…) pour être vendus à des familles de la bourgeoisie espagnole, souvent franquistes. le personnel médical disait aux parents biologiques que leurs enfants étaient morts nés, quelques fois on leur montrait un corps mais, la plupart du temps juste un cercueil (certainement vide). Voilà ce dont parle ce livre, enfin, plus précisément de l'éclatement du scandale qui a révélé cette tragédie et c'est pour ça que je l'ai choisi.

Le livre part d'un fait historique, l'explosion de l'affaire des « Bébés volés » dans les années 2000 puis, l'auteur ajoute sa part de fiction par le biais de 4 personnages charismatiques: Ana DURÔN (détective, ancienne prostituée transgenre argentine), David PONCE (juge espagnol un peu en rébellion contre sa hiérarchie), Isabel FERRER (avocate française d'origine espagnole, fraichement arrivée en Espagne) et Diego MARTIN (journaliste radio espagnol opposé au mouvement politique leader du gouvernement). On s'attache très vite à ces 4 personnages principaux.

Bref, un livre qui ne laisse pas indifférent, qui prend aux tripes même, surtout quand on a des origines espagnoles et une famille qui a vécu sous Franco en y étant totalement opposée…
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Polar historico-politique, Mala vida est basé sur le scandale des bébés volés, un des épisodes les plus abjects de l'histoire contemporaine espagnole.
De 1940 jusque dans les années 80 plus de 30 000 nouveaux nés ont été arrachés à leur mère et donnés à des familles vivant selon les principes de l'idéologie franquiste. Ce trafic, conduit sous l'égide de l'Opus Dei, complice avérée du régime franquiste, visait à lutter contre la propagande anti-franco. Et ce qui au départ n'était qu'une simple mesure de redressement s'est transformé en un véritable trafic d'êtres humains.
L'idée de départ était donc alléchante et tous les ingrédients étaient réunis : un crime, un enquêteur de choc, des pourfendeurs de la liberté, des justiciers, des protagonistes au passé compliqué et tout cela sur fond de scandale d'état.
Ce qui aurait pu être un bon polar, sombre et intense, témoin d'un passé peu glorieux de l'histoire d'Espagne s'est révèlé tiède. Quid du suspens, des fausses pistes et de la mise en haleine ? On le dirait écrit comme un scénario de film, trop de détails inutiles qui font perdre le rythme. J'ai pourtant envie que ça s'accélère. Les personnages sont complexes, attachants, le thème sulfureux mais je regrette que l'auteur soit resté en surface, ne soit pas aller plus en profondeur car il y avait matière.
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Si le scénario est enlevé, le style est limpide, voire trop limpide. J'aurais aimé mieux percevoir l'épaisseur des personnages, leurs attentes et douleurs. Un sujet grave, les bébés volés sous Franco, traité par émission radio interposée donne le "la" du style de l'auteur.
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Livre intéressant permettant de connaître le sujet des bebes volés en Espagne, ayant commencé sous Franco et continué jusque dans les années 80.
Un bémol sur les personnages et la construction de l'intrigue.

Dommage
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L'intrigue de ce livre soulève un des pans de de l'Histoire Espagnole sous et post l'ère Franco. Soulevant un fait divers qui a traversé tragiquement les décennies « le vol de bébés », sur fond de crise économique actuelle. Un pays, dont la majeure partie de la population a du mal à joindre les deux bouts, perd confiance en son système. Résultat : descendre dans la rue et réclamer des réponses, une justice.

Des personnages, qui ont force et panache, pour faire entendre les familles des victimes et mettre en lumière la véracité des faits. Des meurtres se succèdent, sont-ils isolés ? Ont-ils un lien ? Diego, journaliste va se lancer dans cette croisade : faire toute la lumière sur cette affaire. Jusqu'où ira-t-il pour faire éclater la vérité ? Que va-t-il découvrir ? En sortira-t-il indemne ? Quelles vont être les conséquences de son obstination ?

L'auteur nous livre ici un livre à la fois émouvant, remuant, bouleversant et révoltant. Il va, au fil des pages, à travers ses personnages, sans langue de bois, malmener et d'énoncer à tour de rôle les politiques, le pouvoir, la justice, l'Eglise et la Monarchie. Avec une plume fluide et addictive, le lecteur est emporté dans sa lecture à l'image du personnage principal dans sa croisade. Difficile d'imaginer que tant d'atrocités, de vies gâchées, ont pu être perpétrées, relayées, organisées, étouffées et protégées pendant près d'un demi-siècle. Je salue et remercie le courage de l'auteur pour ce sacré « coup de projecteur », face à une justice qui penne à être rendue.


Ma curiosité m'a poussée à regarder sur internet, « un article du 26 Juin 2018 publié par Le Figaro annonçait l'ouverture du premier procès des « bébés volés », Eduardo Véla, ex-obstétricien à la clinique de San Ramon de Madrid, est accusé par Inès Madrigal, employée des chemins de fer de 49 ans, de l'avoir séparée de sa mère biologique et d'avoir falsifié son acte de naissance, en Juin 1969. » de quoi redonner l'espoir aux victimes et que Justice se fasse enfin.

Lien : https://www.facebook.com/les..
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Bof bof bof… Sentiment de « fake » : fake dans l'atmosphère espagnole, où l'on reçoit trop d'explications sur les us et coutumes pour que ça fasse vécu ; on n'a pas un regard intériorisé, mais un regard externe, ce qui rend les choses moins vivantes. Fake sur le sujet, qui ne l'est pas en fait : il aurait été utile de préciser que le livre était librement inspiré de faits réels, car si l'on connaît bien les grands-mères de la place de Mai, on parle moins des bébés volés du franquisme. le rythme narratif ne m'a pas non plus séduite : l'auteur va vite, il élude souvent (l'ex-femme décédée, assez importante pour peser sur le personnage, mais pourtant juste effleurée, l'histoire de la grand-mère, des acteurs assassinés des premiers rapts…), s'appesantit sur d'autres (la préparation mentale avant les assassinats ; la situation sociale en Espagne), déroule l'enquête à toute vitesse (les dossiers arrivent tout seuls, l'enquêtrice connaît tout le monde et avait justement déjà enquêté sur des suspects de l'affaire) pour terminer en queue de boudin, rapido-rapido (l'assassin s'exile en 2 pages, on arrête l'enquête, et le livre aussi tant qu'on y est). Bref, pas emballée…
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Premier roman de cet auteur franco-espagnol, qui a longtemps été le correspondant du magazine Courrier International à Madrid avant de se consacrer au polar. C'est un mélange de thriller et de politique fiction. Dans l'Espagne contemporaine, un parti néo-franquiste remporte les élections législatives et arrive donc au pouvoir. Au bout de six mois, l'administration et les médias sont mis au pas. A la radio publique, la seule émission libre demeure Ondes confidentielles, animée par le journaliste de gauche Diego Martin. Ca sert de faire-valoir au pouvoir, qui peut montrer qu'il n'y a pas de chasse aux sorcières puisqu'un journaliste aux idées radicalement opposées est maintenu. Et financièrement, c'est bon pour la radio puisqu'il est populaire et fait son émission bénévolement. Il est aidé pour ses enquêtes par Ana, une ancienne prostituée argentine, transsexuelle et reconvertie en détective privée, et de David Ponce, un juge devenu son ami. Et une avocate française d'origine espagnole, Isabel Ferrer, va faire une révélation qui va avoir l'effet d'une bombe : sous le régime franquiste, des familles de républicains ou de sympathisants de gauche se sont faits voler leurs bébés, qui ont été adoptés par des proches du régime. Une association se constitue pour aider les victimes. Des doutes vont naître, des langues vont se délier... Et ces révélations ne plaisent ni aux nostalgiques de Franco, ni à l'Eglise espagnole qui en a toujours été la complice. Parallèlement, des personnalités ayant des accointances avec la droite la plus dure sont assassinées.
Ce livre n'est pas parfait mais c'est quand même un excellent roman noir. Je trouve qu''il y a pas mal de raccourcis, un peu trop de manichéisme et de ficelles trop grosses, et qu'en plus on ne sait jamais ce qui est historique et ce qui est purement fictionnel (parce que les bébés subtilisés sous Franco sont une réalité, leur nombre étant estimé à 30 000). Mais c'est très bien écrit, on s'attache bien aux personnages et il y a un bon rythme avec de l'action et du suspense quasiment d'un bout à l'autre du livre.
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L'affaire des bébés volés est un scandale qui a frappé le pays (et d'autres !) pendant des années, sous Franco. Les opposantEs aux franquisme, principalement des communistes, se voyaient annoncer à la maternité que leur bébé était mort-né. Doux mensonge, pour revendre ces bébés à des couples franquistes, pour élever "correctement" ces gamins.
Une association vient de voir le jour, l'Association Nationale des Enfants Volés. Des parents dans le doutes, des adultes qui se posent des questions sur leurs origines, ou qui recherchent leurs vrais parents. Leur porte-parole est Isabel, une avocate franco-espagnole. L'histoire des bébés volés la touche de très près.
Et puis il y a Ana, détective transgenre.
Aidée de Diego et David, juge, toute cette petite équipe va révéler l'affaire au grand jour. Peut être au péril de leurs vies.
Évidemment le peuple est au courant depuis toujours, mais pas de l'ampleur que ça a pris.

A coté de cette affaire, il y a aussi des meurtres. Visiblement de sang froid. Hyper préparé, le coupable est clairement un pro. Pas d'indices, discrétion totale, jamais repéré. Une balle dans la tête. Simple et efficace.
Le lecteur apprend rapidement l'identité du tueur. Il ne nous reste plus qu'à apprendre pourquoi.
Un notaire, une bonne soeur, un homme politique et un médecin. Pourquoi eux ? Et puis déjà, est ce qu'il y a le moindre lien entre ces morts ? Lequel ?

Ce roman est terriblement addictif. Trop court, il se lit très vite. Je l'ai difficilement lâché, tellement j'étais envahie par l'histoire. le franquisme est une horreur, l'affaire des bébés volés est un scandale plus énorme que ce que vous pensez.
Marc Fernandez aborde le sujet avec brio. Ce livre nous raconte un pan important de l'histoire espagnole.
Et clairement je lirai avec grand plaisir ses autres livres.
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