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3,6

sur 239 notes
Diego est animateur radio et l'arrivée au pouvoir de l'AMP, parti proche du courant franquiste l'inquiete au plus haut point. le soir même,un dirigeant de ce parti est assassiné à bout pourtant.
Parallèlement,Isabel, avocate, dont la famille a fui l'Espagne en 46 pour la France revient en Espagne et s'apprête à bouleverser le pays en appuyant une association luttant contre le vol de bébés sous Franco.

Roman relativement court qui traite d'une part des scandales du vol de bébés et d'autre part d'une série de meurtres ,dont on connaît le meurtrier.
On est ici avec des personnages aux cojones bien accrochées, refusant la pression du pouvoir ou allant aux bouts de leurs idéaux.
Les quatre personnages centraux sont le miel de ce roman. Ils ont tous des comptes à régler mais le font chacun par des biais différents, avec des conceptions differdiffé de la vengeance.
Pour l'histoire, autour du sujet très dur du vol de bébés, j'ai trouvé un petit manque de profondeur, un manque de suspense que l'on peut s'attendre à trouver dans ce genre de livre.
Il y a une belle satire des arcanes du pouvoir, de la politique en général, l'église est habillée pour des décennies, mais..

LectiLe sympathique.
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Quelle bonne idée d'avoir crée cette collection « Préludes ». Je ne connais pas encore la totalité de cette sélection de premiers romans, mais tout ce que j'ai lu jusqu'à maintenant m'a véritablement séduit. Et une fois de plus, grâce à Babelio, j'ai élargi mon domaine de lecture.

Dans une Espagne qui aurait remis au pouvoir un gouvernement d'extrème droite, quelques personnages atypiques vont mettre en oeuvre, pour des desseins différents, des stratégies destinées à mettre au grand jour un scandale des « années Franco » : l'enlèvement à la naissance d'enfants de républicains pur les confier à des familles Franquistes, avec la complicité de bien des autorités (politiques, locales, religieuses, etc.). Tout ceci afin de soustraire ces enfants à leur milieu et ainsi les sauver du « péril rouge ».
Ces personnages sont :
-Diégo, un journaliste un peu hors-normes et qui oeuvre sur une radio d'état de droite avec des émissions « subversives » (Une sorte de Daniel Mermet Espagnol ).
-Anna, détective Argentine et transsexuelle qui semble n'avoir pas grand-chose à perdre et s'engage à fond dans ses enquêtes.
Isabel Ferrer, avocate formée en France et qui décide avec la bénédiction de sa grand-mère de mettre les pieds dans le plat en ce qui concerne cette affaire d'enlèvement d'enfants. Elle souhaite ainsi, implicitement (et dans les actes aussi) venger sa famille.

Tout cela est écrit dans un style simple, rapide et agréable, très rythmé, comme si l'on était dans une série télévisuelle. Mais cela reste un bouquin qui se situe entre le thriller et le polar.

L'environnement politique est extrêmement présent (comment faire autrement ?) et le départ de l'intrigue est volontairement « extrême gauche ».
En réalité on se rendra comte au fur et à mesure de la lecture que l'on est conduit à suivre une de destin des différents personnages.

Ce roman présente une part historique, mais on ne sait pas s'il est vraiment historique. (Peut-être est-ce le propre du roman ?)

En tout cas, ce livre est captivant, prenant et comme toujours c'est au lecteur de se faire sa propre opinion.
Donc : Lisez-le C'est le mieux que l'on puisse conseiller dans un commentaire comme celui-ci.
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Si je devais qualifier ce roman en peu de mot, je dirais qu'il est glaçant et addictif.

L'Espagne se réveille avec la gueule de bois car la Droite Dure a gagné les élections et remis la Gauche Molle dans les cordes.

L'AMP est au pouvoir et ici, ça ne signifie pas Agence et Messagerie de la Presse.

On entre dans une ère sombre car les nostalgiques de Franco sont toujours là et prêt à faire revivre les grandes heures du caudillo.

Les peuples ont toujours la mémoire courte ou alors, ils ne retiennent jamais que le "bon" côté de la chose, comme cette dame d'origine espagnole qui me dit, un jour, qu'au moins, sous Franco, personne n'aurait osé te voler ta bouteille de lait sur ton perron.

Les morts apprécieront, les disparus encore plus, quant aux torturés, ça leur fera une belle jambe de savoir qu'on n'aurait jamais osé leur piquer leur bouteille de lait. Quand je vous dis que certains ont la mémoire courte (et les idées encore plus rabotées).

Un qui n'a pas la mémoire courte, ni sa langue en poche, c'est Diego Martín, journaliste à Radio Uno qui aime piquer là où il faut, profitant de son émission pour égratigner le pouvoir en place et parler des injustices commises. Il a des cojones et préfère enquêter longuement afin d'être sûr de son info que de sauter directement dessus, comme le font les médias de nos jours.

Ceci est un roman policier noir et politique où le nom de l'assassin est connu directement. Pas besoin de chercher si c'est le colonel Moutarde ou le professeur Olive qui a assassiné l'élu de Droite, on a directement son prénom et ensuite, on fait le lien entre l'assassin et un personnage qui entre en scène.

Il nous manque juste le mobile, mais puisque les assassinés ont tout de la crapule, personne ne les pleurera. Quant au mobile, sans avoir fait des hautes études en science criminelle, on le trouvera assez vite, en déduisant sans se faire mal aux neurones.

En fait, dans ce roman, ce n'est pas vraiment l'identité de l'assassin qui nous importe mais l'autre enquête, celle sur les bébés volés et vendus à d'autres parents, des braves gens qui n'avaient rien de Rouge ou d'opposants au régime…

Choquant et révoltant de se dire que des êtres humains (??) ont trouvé cette idée brillante et que ce ne fut pas quelques bébés qui furent volés mais des milliers, la loi d'amnistie faite après le décès de Franco ayant enterré ces dossiers brûlants et rendu le sujet hautement tabou.

Et moi qui pensais qu'il n'y avait eu ce genre de pratiques horribles qu'en Argentine… Djézus, je dois encore avoir un fond de petite fille naïve, il était plus que temps de me coller deux baffes et de m'expliquer violemment que ces horreurs avaient eu lieu aussi en Espagne, sous Franco et après Franco… Froid dans le dos, je vous dis.

Un journaliste qui a des cojones, un procureur qui en a aussi et Ana, une ancienne prostituée transsexuelle devenue détective privée (qui a en a eu avant). Un trio couillu, qui marche bien ensemble, sorte de groupe d'incorruptibles, dont Ana est le personnage le plus attachant.

Le roman est captivant, difficile à lâcher, tout en étant glaçant. L'auteur nous livre une enquête bien ficelée, prenante, historique, bien documentée

Mon seul petit bémol sera pour la personne qui assassine, pas super crédible dans son rôle (personnage trop parfait), mais comme je vous l'ai dit, la résolution des crimes est accessoire, elle ne sert qu'à lancer le sujet puisque ce sera une passerelle entre les affaires de meurtres et les enfants volés.

Le comportement du journaliste, Diego Martín, m'a surprise à la fin. Que l'identité de l'assassin lui fasse un coup, je peux comprendre, mais c'est lui qui avait lancé cette théorie, les flics étant toujours dans le noir total. Par contre, qu'il nous la joue boudeur, choqué, horrifié, là, je tique un peu, même si se faire justice sois-même est interdit et dangereux, sa réaction est anormale. Mais bon…

Un voyage glaçant sur les flots houleux des quartiers madrilènes, dans une Espagne qui a mis la barre sur Tribord dure (droite), avec les nostalgiques de Franco qui hissent les voiles pendant que ceux qui sont à voile et à vapeur serrent les fesses, dans cette galère où tout ce qui n'est pas "espagnol catho pur" est jeté par-dessus bord.

Et puisqu'un jour, un capitaine a décidé qu'il fallait amnistier tous les coupables qui ont profité de la dictature, afin de repartir sur le bon pied, il est clair que sortir une affaire aussi explosive des cales poussiéreuses de l'Histoire, ça risque d'amener des mutineries.

Un super roman policier, plus que noir que policier, glaçant. Une leçon d'Histoire afin de ne pas oublier (ou d'apprendre), le tout porté par des personnages sommes toute un peu stéréotypés (sorte de Chevaliers Blancs) mais attachants.

♫ Tu me estas dando mala vida
yo pronto me voy a escapar ♪

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Avec ce roman, Marc Fernandez nous fait découvrir une période les plus noires de l'histoire d'Espagne. Pendant 40 ans, le régime Franco vola près de 300 000 nourrissons à des mères dites républicaines afin de les faire adopter par des parents plus adéquats. Retiré dès la naissance, on dit aux mères que leurs bébés sont décédés pour ensuite les vendre aux plus offrants …. Des médecins, infirmières, religieuses ainsi que des notaires et avocats étaient dans le coup. Il semble que ces événements ont eu lieu jusqu'en 1980.

Des meurtres sont perpétrés à différents endroits d'Espagne et sur des gens qui ne semblent pas être liés. Un journaliste radio découvre que ces meurtres cachent quelque chose loin d'être sans intérêt …

Un thriller brillant, sur une histoire vraie et bien triste …
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Une jolie et dangereuse avocate, un journaliste teigneux, un magistrat incorruptible, un(e) détective improbable, un barbouze chrétien...
Secouez le tout et le cocktail obtenu est léger comme de la sangria bien tapée.

Une trame peu crédible, pas mal de clichés (le Requiem de Mozart avant un meurtre: un peu facile...), un enquêteur au passé douloureux (statut récurrent des antihéros, comme s'il fallait en avoir bavé pour être un bon professionnel), des tournures de phrases lourdingues*, un coup de foudre prévisible, une fin ouverte pour une suite...

On peut dire que toutes les ficelles d'un roman accrocheur sont utilisées. On prend parfois le lecteur pour un benêt, non? Et le contrechamp d'une Espagne en pleine crise, pour le coup assez bien rendu, ne suffit pas à pallier la légèreté créative et l'écriture banale de ce thriller chorizo.

Trêve de cynisme facile. Bien que d'une lecture fluide, l'ensemble est donc gentiment "scolaire". C'est dommage car l'idée de départ est très bonne et a au moins le mérite de mettre en avant un dossier noir de la dictature espagnole, encore inaudible à ce jour. Dommage aussi que le fait soit traité sur le fond de façon aussi indigente.

En conclusion pour moi: un livre qui se laisse lire, mais...
Ce qui justifie une note moyenne.

Pour en savoir plus sur ce scandale d'état, Les enfants perdus du franquisme de Miguel Angel Rodrigues est un excellent essai.

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*"troublé par son regard noir et profond" p117
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Un polar chorizo et queso manchego.
Les franquistes ont enlevé des milliers de nouveau-nés à des familles de gauchistes espagnols jusqu'au début des années 80 et ceci avec la complicité de l'église. Une jeune avocate franco-espagnole décide de s'attaquer à ces crimes, par le droit et par l'épée, dans une Espagne ou l'extrême droite et ses réseaux de l'Opus Dei ont pris les rênes du pouvoir....
L'histoire est un peu capillotractée mais le récit se tient même si la fin est assez décevante (on reste sur sa faim, manque l'arroz con leche du dessert).


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On m'avait dit : « Lis-le ! » J'ai répondu : « Oui promis ! » je l'ai acheté et puis il est resté dans ma bibliothèque pendant 2 ou 3 ans. Oui je sais je ne suis pas sérieuse:( . Mais maintenant, c'est mon tour de vous dire : « Lisez-le ! »

Espagne, de nos jours. le soir des élections, un homme est abattu en pleine rue. Ce n'est pas n'importe qui puisque c'est un homme politique du parti qui vient de remporter les élections. Et ce n'est que le premier de la liste.
Diego Martin, journaliste de gauche, tente de faire son métier au milieu des restrictions médiatiques imposées par le parti en place, d'extrême droite.

Franco est mort, pas les franquistes. Les électeurs ont la mémoire courte et quarante-cinq ans de dictature n'ont pas suffi. le peuple a choisi de donner le bâton pour se faire battre à nouveau. Même les anciens, ceux qui ont connu les années de privation, de faim, de soumission, ont voté massivement pour l'Alliance pour la majorité populaire , l'AMP.

Vous connaissez ma curiosité et mon gout pour l'histoire. Mon envie d'évasion. Qu'elle soit divertissante et enrichissante, pour moi c'est le must. Eh bien Mala Vida fait partie des must 🙂 Vous avez une intrigue, une série de meurtres. Vous avez ce crime contre l'humanité perpétué par le régime de Franco et au-delà . Un acte horrible, inimaginable et pourtant réel. Marc Fernandez m'a mis sous le nez un fait dont j'ignorais l'existence.(pour en savoir plus suivez le lien) .Vous avez un pays qui se remet d'une dictature. Peut-on se relever comme ça ?

J'ai adoré le personnage de Diego. Un homme droit dans ses bottes. Il a morflé. Il vit tel un funambule, on se sait pas si un jour il ne va pas tomber. Malgré les représailles, il continue son travail d'information là où les autres médias sont muselés.

Mais les autres personnages ne sont pas en reste. Ils sont tous attachants, complexes et torturés. Bref, ils sont imaginé avec minutie.

Un roman poignant superbement écrit. Dès les premières pages, l'auteur vous soumet son rythme et son atmosphère. J'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire. Ici, tous les « méchants » ne méritent pas un mauvais sort et les « gentils » ne sont pas si clément.

Si vous ne l'avez pas lu, il est temps de faire un tour chez son libre au rayon livre de poche 🙂
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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Le désarroi de la population espagnole touchée par une profonde crise économique et sociale permet à l'Alliance pour la Majorité Populaire, un parti dirigé par des nostalgiques du franquisme, de prendre le pouvoir.

Cette fiction politique sert de cadre à ce polar social, qui s'appuie sur des crimes réellement commis pendant la dictature franquiste, avec la complicité de religieux (crimes qui n'ont pas cessé après la mort du Caudillo).

Le ton est très juste, les personnages sont crédibles, l'auteur donne une image fidèle des dangers que représentent les intégristes dans certains pays européens. Les rapports entre les pouvoirs sous un régime comme celui imaginé ici sont aussi présentés de manière réaliste, avec une presse et une justice aux ordres de l'exécutif.

Les amateurs de thrillers gore ou d'action resteront peut-être sur leur faim ? Mais le suspense et l'émotion sont au rendez-vous.

Un très bon moment de lecture pour moi.
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En Espagne, dans les années de l'après-franquisme, un scandale éclate, celui des bébés volés.
Ce sont des bébés de communistes ou d'opposants, enlevés à leur mère à la maternité, et adoptés par des proches du franquisme.
Et ce trafic a duré pendant des dizaines d'années et concerné des milliers d'enfants.
Une avocate lance l'affaire.
Diego, journaliste de radio, la reprend dans son émission, donnant à cette lutte une importance nationale.
Parallèlement des meurtres de proches du franquisme sont perpétrés.

L'auteur nous propose un roman rythmé sur un sujet difficile et on ne s'ennuie pas à sa lecture.
Toutefois je trouve que le thème aurait mérité un roman plus fouillé, moins stéréotypé, moins caricatural, notamment avec ces meurtres où le lecteur a une longueur d'avance sur la police et le journaliste. J'imagine ce qu'aurait fait de ce sujet un auteur comme Hervé le Corre par exemple, qui a repris ce même thème de la vengeance à l'égard de la collaboration dans « Après la guerre ».
En lisant les commentaires sur Babelio de lecteurs amateurs de romans noirs, je vois qu'il font la même constatation que moi, pas mal mais trop superficiel.
Mais je suivrai les parutions plus récentes de l'auteur...
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Petit roman que j'ai beaucoup apprécié, il nous narre une histoire très noire mais qui nous amène à voir l'Espagne d'un autre oeil. En effet, nous ne connaissons l'Espagne que par son côté touristique, ses équipes de foot, mais il semble que ce soit bien autrement.
En pleine sortie de période électorale, la droite dure passe au pouvoir après 10 ans de socialisme. Des meurtres de personnalités politiques, religieuses sont commis de façon sèche et brutale. Diego, un journalisme qui ne rentre pas dans le rang que le pouvoir impose aux médias, mène l'enquête sur ces meurtres ainsi qu'en parallèle sur des accusations de vols de bébés commis par les autorités depuis de nombreuses années.
Très agréable lecture, je me suis sentie immergée du début à la fin, je vivais parmi ces gens, parmi cette corruption et ces non-dits.
Lien : https://livresque78.wordpres..
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