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Citations sur L'amie prodigieuse, tome 4 : L'enfant perdue (373)

Ce qui avait attiré Nino, c’était peut-être l’impression d’avoir trouvé en Lila ce qu’il avait cru posséder lui-même, et qu’il avait réalisé ne pas avoir lorsqu’il s’était comparé à elle. Elle possédait une intelligence qu’elle n’exploitait pas : au contraire, elle la gaspillait comme une grande dame pour qui toutes les richesses du monde ne seraient que signe de vulgarité. C’était sans doute cela qui avait fasciné Nino : la gratuité de l’intelligence de Lila. Elle se distinguait de toutes les autres parce que, avec grand naturel, elle ne se pliait à aucun dressage, à aucune utilisation et à aucun but. Nous tous, nous nous étions pliés, ce qui avait fini – à travers épreuves, échecs et succès – par nous rapetisser. Mais Lila, rien ni personne ne pouvait la rapetisser. Même si, avec les ans, elle se montrait stupide et intraitable, comme nous tous, les qualités que nous lui attribuions depuis toujours restaient intactes et deviendraient peut-être plus gigantesques encore. Même lorsque nous la détestions, nous ne pouvions nous empêcher de la respecter et de la craindre.

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Je ressentis pour la première fois le choc du temps, la force qui me poussait vers mes quarante ans, la rapidité avec laquelle la vie s’écoulait, et la concrétude de l’exposition à la mort : si ça lui arrive à elle, me dis-je, il n’y a pas d’échappatoire, ça m’arrivera à moi aussi. Imma avait un peu plus de deux mois lorsque ma mère, un matin, me dit d’une voix faible : Lenù, maintenant je suis vraiment contente, et il n’y a plus que pour toi que je m’inquiète, mais toi c’est toi, et tu as toujours su arranger les choses à ta façon, alors j’ai confiance."
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"À l'idée de lui nuire et de ne plus le revoir, c'était comme si je me "fanais" d'un coup et dans la douleur: la femme libre et cultivée perdait ses pétales, se détachant de la femme - mère, la femme- mère prenait ses distances avec la femme - maîtresse et la femme- maîtresse avec la mégère enragée, et toutes semblaient partir au gré du vent ........J'étais incapable d'être "mon "propre modèle..je ne savais pas me donner de consistance, je n'avais plus de base à partir de laquelle , depuis le quartier , me projeter vers le monde":
"Je n'étais qu'un tas de détritus ........"
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" Lila l'avait initiée à l'idée d'un déferlement permanent de splendeurs et de misères, à l’intérieur d'une Naples cyclique où tout était merveilleux avant de devenir gris et absurde, et avant de scintiller à nouveau, comme lorsqu'un nuage passe devant le soleil et au'on a l'impression que celui-ci se cache[....]une fois le nuage dissipé le soleil redevient soudain aveuglant et il faut se protéger les yeux de la main tant il est ardent. Dans les récits de Lila, palais et jardins tombaient en ruine, retournaient à la nature, parfois peuples de nymphes, dryades, satyres et faunes ; ils étaient habités tantôt par des morts, tantôt par des démons que Dieu envoyait dans les châteaux mais aussi dans les maisons de gens ordinaires, pour leur faire expier leurs péchés ou pour mettre à l'épreuve les occupants à l'âme pure..."
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Alors, que faire? Lui donner raison, encore une fois? Accepter qu'être adulte, c'est arrêter de se montrer, c'est apprendre à se cacher jusqu'à disparaître?
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Lila avait fini par appeler sa fille du nom de ma poupée adorée, celle que, petite, elle-même avait jetée au fond d'une cave.
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"L'auteure, c'est toi!
-Tu ne m'as pas répondu!
-Je t'ai répondu, mais tu fais semblant de ne pas comprendre. Pour écrire, il faut désirer que quelque chose te survive. Moi, au contraire, je n'ai même pas la volonté de vivre, je ne l'ai jamais eue, forte, comme tu l'as, toi. Si on pouvait m'effacer maintenant, là, pendant que nous parlons, je serais plus que contente. Alors, imaginer que je me mette à écrire!"
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On s'imagine que les liens familiaux, c'est un truc fort, mais c'est pas vrai.
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Maintenant qu’il n’est pas obligé d’être père tous les jours, c’est un excellent père, et même Imma l’adore ! Peut-être que les choses ne peuvent se passer qu’ainsi avec les hommes : il faut vivre un peu avec eux, leur faire des enfants, et puis voilà.
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Il y a cette présomption, chez les gens qui se sentent destinés à l'art et surtout à la littérature : nous travaillons comme si nous avion été investis de quelque chose, mais en réalité il n'y a jamais eu la moindre investiture. Nous nous sommes donné à nous-mêmes l'autorisation d'être auteur, et pourtant nous nous désolons si les autres nous disent : Ce machin que tu as écrit, ça ne m'intéresse pas, en fait ça m'ennuie, et d'abord qui t'a donné le droit d'écrire ?
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