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Citations sur Le sermon sur la chute de Rome (216)

... il ne voyait pas l'Empire s'effondrer, il n'entendait même pas les craquements sourds de ses fondements ébranlés car il était tout entier concentré sur l'effondrement de son propre corps que l'Afrique contaminait lentement de sa pourriture vivace, ...
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Libero passa derrière le comptoir. Il regardait l'alignement coloré des bouteilles, les éviers, la caisse-enregistreuse et il se sentait à sa place. Cette monnaie-là avait cours. Tout le monde en comprenait le sens et lui accordait foi. C'est ce qui faisait sa valeur et nulle autre valeur chimérique ne pouvait lui être opposée, sur la terre comme au ciel.
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Virginie n'avait jamais rien fait dans sa vie qui pût s'apparenter, même de loin, à un travail, elle avait toujours exploré le domaine infini de l'inaction et de la nonchalance et elle semblait bien décidée à aller jusqu'au bout de sa vocation.
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(...) tandis qu'un grand vent poussait les nuages vers la montagne, au dessus d'une petite chapelle consacrée à la Vierge, une chapelle toute blanche au pied de laquelle brûlaient les bougies écarlates que Sauveur et Virgile allumaient parfois pour honorer leur compagne de solitude, et les mains qui avaient bâti cette chapelle avaient été depuis longtemps balayées par le vent, mais elles avaient laissé ici les traces de leur existenc, et plus haut, le long d'une pente abrupte, on apercevait les vestides de murs écroulés, presque invisibles car ils avaient la même couleur rouge que la roche granitique d'où ils avaient surgi avant que la montagne ne les reprenne en les absorbant lentement dans son sein recouvert de pierres et de charbon, comme pour manifester non pas sa puissance, mais sa tendresse.
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Les conversations commencèrent à voix basse, puis de plus en plus fort, on entendit un petit rire et, bientôt, la vie fut de retour, impitoyable et gaie, comme il arrive toujours, même si les morts ne doivent pas le savoir.
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Les mondes passent, en vérité, l’un après l’autre, des ténèbres aux ténèbres, et leur succession ne signifie peut-être rien.
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Libero avait d'abord cru qu'on venait de l'introduire dans le cœur battant du savoir, comme un initié qui a triomphé d'épreuves incompréhensibles au commun des mortels, et il ne pouvait pas s'avancer dans le grand hall de la Sorbonne sans se sentir empli de la fierté craintive qui signale la présence des dieux. Il emmenait avec lui sa mère illettrée, ses frères cultivateurs et bergers, tous ses ancêtres prisonniers de la nuit païenne de la Barbaggia qui tressaillaient de joie au fond de leurs tombeaux. Il croyait à l'éternité des choses éternelles, à leur noblesse inaltérable, inscrite au fronton d'un ciel haut et pur. Et il cessa d'y croire. Son professeur d'éthique était un jeune normalien extraordinairement prolixe et sympathique qui traitait les textes avec une désinvolture brillante jusqu'à la nausée, assénant à ses étudiants des considérations définitives sur le mal absolu que n'aurait pas désavouées un curé de campagne, même s'il les agrémentait d'un nombre considérable de références et citations qui ne parvenaient pas à combler leur vide conceptuel ni à dissimuler leur absolue trivialité. Et toute cette débauche de moralisme était de surcroît au service d'une ambition parfaitement cynique, il était absolument manifeste que l'Université n'était pour lui qu'une étape nécessaire mais insignifiante sur un chemin qui devait le mener vers la consécration des plateaux de télévision où il avilirait publiquement, en compagnie de ses semblables, le nom de la philosophie, sous l'œil attendri de journalistes incultes et ravis, car le journalisme et le commerce tenaient maintenant lieu de pensée, Libero ne pouvait plus en douter, et il était comme un homme qui vient juste de faire fortune, après des efforts inouïs, dans une monnaie qui n'a plus cours.
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Oui, le monde est rempli des ténèbres du mal, il le croit toujours, mais il sait aujourd'hui qu'aucun esprit ne les anime, qui porterait atteinte à l'unité du Dieu éternel, car les ténèbres ne sont que l'absence de lumière, de même que le mal indique seulement la trace du retrait de Dieu hors du monde, la distance infini qui les sépare,que seul Sa Grâce peut combler dans les eaux pures du baptême.
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Les morts sont des enfants qui nous viennent à mesure que nous vieillissons.
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Tu pleures parce que Rome a été livrée aux flammes ? Dieu a-t-Il jamais promis que le monde serait éternel ?
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