Ce livre m'est tombé des mains à la moitié de sa lecture qui m'a demandé 3 semaines. Ecriture trop complexe, trop dense. Je n'ai pas compris l'intrigue.
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Variant les points de vue et les registres (mais s'accrochant globalement à la première personne), Ferré réussit un drôle de livre tout en labyrinthes et en circonvolutions. Egrenant plusieurs scènes traditionnelles du roman classique et gothique, il construit un personnage dont l'individualité se décline en films.
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Au fond, tout peut être réduit à un seul but : le contrôle. Assujettissement et contrôle, domination totale de l'être ou, si vous préférez, domination absolue non seulement des actes ou des désirs conscients des citoyens mais aussi tout spécialement des inconscients. La colonisation de l'intimité, jusque dans ses moindres recoins, est leur unique objectif, et pour y parvenir, il faut nous faire croire que cette colonisation s'accomplit à travers des moyens de communication, que ce soit le cinéma, la télévision, la publicité ou les maudits jeux vidéos ; croyez-moi ce sont les véritables boucs émissaires de cette situation délirante.
Après en avoir beaucoup parlé avec mes amis - sous amphétamines ou pas -, nous sommes parvenus à la conclusion qu'un fasciste est quelqu'un qui croit de manière absolue au pouvoir. Un dévot des rituels et des symboles qui expriment le pouvoir, ou qui l'ont exprimé au long de l'histoire. Quelqu'un qui adhère de toute son intelligence et avec tous ses moyens à la volonté de pouvoir, prêt à tout afin de préserver l'ordre établi, prêt à employer n'importe quel moyen dans ce seul but. Un parfait serviteur du pouvoir.
Je veux pas émettre un verdict prématuré, mais cela semble être un des plus grands plaisirs de l'Américain moyen: sacrifier la qualité pourvu qu'il ait la sensation d'économiser une somme importante et de voler le système. Voilà son plaisir suprême: payer le moins possible. ça ne m'étonne pas que tout semble tellement sordide et de mauvaise qualité ici, même pour un mauvais Espagnol comme moi, habitué au style sordide et de mauvaise qualité de la quintessence de ma patrie. Tout sauf Hollywood, bien sûr, où la logique s'inverse et où, pour dissimuler la mauvaise qualité du produit original, le système dépense des millions de dollars à le financer et le promouvoir. Ce que le spectateur acquiert avec le prix du billet, c'est le droit de consommer un produit extrêmement cher vendu très bon marché. C'est une forme assez efficace d'investissement et de rentabilité à court terme. Plus cher et mauvais est le film, plus grande est la satisfaction de le consommer à un prix si bas.
En nous droguant au sentimentalisme et aux émotions bon marché, nous avons fini par oublier ce que sont les véritables sentiments, s'il a vraiment existé un jour une chose humaine aussi peu contaminée par la misère et la mesquinerie. Bienvenue au pays de la faute et de la commisération, cette culture mièvre où même les victimes sont des bourreaux et les bourreaux des victimes.
Vous n'avez certainement pas lu Adam Smith récemment. On lui impute souvent l'invention de la philosophie économique qui justifie le fonctionnement global du marché, et on oublie qu'il a toujours cru à la nécessité d'y mettre le holà, de délimiter son champ d'action, de contrôler son irrationalité congénitale.