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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
S'il y a bien un auteur français qui a su ces dernières années exploiter la matière de Bretagne et s'imposer dans le domaine de la fantasy, c'est bien Jean-Louis Fetjaine. Après sa fameuse « Trilogie des elfes » et son diptyque « Le pas de Merlin »/« Brocéliande », l'auteur revient à la légende arthurienne avec un nouveau roman consacré à l'un des personnages emblématiques du mythe : Guenièvre. Lorsque la jeune reine fait sa première entrée remarquée à Camelot, Arthur est un roi déjà vieillissant, ne se faisant guère d'illusion sur les sentiments qu'il inspire à sa sublime mais distante nouvelle épouse. Lancelot, bien que plus âgé que son suzerain, semble en revanche davantage attirer l'attention de la belle, capable de susciter l'amour le plus fou aussi bien que la haine la plus pure dans l'entourage du roi. Ajoutez à cela une demi-soeur rongée par l'amertume et l'ambition, un fils incestueux propulsé sur le devant de la scène politique et un puissant seigneur aux intentions malveillantes et vous obtiendrez un véritable panier de crabes. Jusque là pas vraiment de surprises : on retrouve tous les personnages et toutes les caractéristiques propres à la légende arthurienne classique. L'auteur s'inspire d'ailleurs directement de l'un texte fondateur du mythe dont certains épisodes restent toutefois assez peu souvent évoqués pour parvenir à quand même surprendre le lecteur.

Comme dans ses précédents romans, l'auteur a cela dit tenu à intégrer au mythe arthurien originel quelques éléments de fantasy, à commencer par le peuple des elfes, élégantes créatures en profonde connexion avec la nature depuis peu retirées du monde des hommes dont ils n'apprécient guère la fougue et l'ambition. Parallèlement aux manigances ourdies par Morgause et Mordred, on assiste également à la montée d'une ancienne menace prenant la forme du retour d'êtres de cauchemars : orcqs, gobelins... Jean-Louis Fetjaine n'a manifestement rien perdu de son talent de conteur et on se laisse aisément (re)prendre au charme de cette histoire dont on connaît évidemment déjà la plupart des rebondissements mais qu'on prend malgré tout énormément de plaisir à relire. le style de l'auteur y est bien sûr pour beaucoup et c'est avant tout lors des scènes les plus épiques que celui-ci donne la pleine mesure de son talent. Je suis un peu plus nuancée concernant le traitement du personnage de Guenièvre, bien qu'il faille reconnaître que l'idée initiale de l'auteur et le mystère qu'il laisse planer concernant sa véritable nature ne manque pas d'originalité. Les lecteurs qui avaient eu l'occasion de lire et apprécier les précédentes contributions de l'auteur à la légende arthurienne seront quant à eux ravis de retrouver certains des personnages déjà mis en scène à commencer par celui de Merlin, toujours aussi attachant et énigmatique.

Pari réussi pour Jean-Louis Fetjaine qui rajoute avec ce roman une nouvelle pierre à son déjà conséquent édifice qui lui permet aujourd'hui d'occuper une place de choix dans le monde de la fantasy française. Si « Guinevere » n'est certainement pas son ouvrage le plus marquant, on en retrouve pas moins avec grand plaisir Arthur, Lancelot, Merlin, Gauvain et toutes ces autres figures légendaires qui continuent aujourd'hui à peupler l'imagination de millions de lecteurs.
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Quand la magie du verbe tisse ses sortilèges...

Je ne peux pas prétendre au coup de coeur et pourtant... Il y a dans l'écriture de J-L. Fetjaine, un je ne sais quoi qui nous emporte au mileu de la lice, un peu hors du temps et nous fait alors revivre la légende.

Pas de ces actes héroïques qui nous emportent les sangs, injectant sa dose d'adrénaline pour nous tenir accrocher mais cette douce poésie du verbe d'antan, un passé rendu présent par son quotidien.

Faire l'expérience d'une balade dans les bois en oubliant tout de notre science pour nous en remettre à la loi des simples et ouvrir les yeux sur les forces de la nature. C'est à ce voyage que nous convie l'auteur mais ce voyage sera le dernier, la magie est morte dans ses plus beaux atours

Une lecture douce, agréable, éthérée ou la rusticité et la guerre succombent aux charmes de la Dame blanche, à moins que ce ne soit l'inverse.
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Guenièvre ou Guinevere est avec Morganne et Viviane, la femme la plus célèbre des légendes arthuriennes, épouse du roi Arthur qu'elle trompe avec le preux Lancelot. On a d'elle l'image d'une reine effacée, dissimulée derrière ses deux amours, le valeureux Arthur sauveur et défenseur des bretons et l'idéal Lancelot, une image véhiculé par les romans de Chrétien de Troyes notamment. Pourtant elle ne devrait pas être si accessoire qu'on ne le croit : son étymologie dit tout. Son nom gallois, Gwenwyffar veut dire " Blanc Fantôme" et dans les légendes celtiques, la dame Blanche n'est pas qu'un spectre quelconque mais une entité liée aux Sidhes dont l'apparition troublante annonce le malheur. C'est de cette signification que se base Jean-Louis Fetjaine pour composer ce dernier tome de sa saga des Elfes.
Avant toute chose, je préviens que je n'ai lu aucuns des volets elfiques et que j'ai découvert l'auteur par Guinevere, attirée depuis toujours par les réécritures sur la légende arthurienne et notamment par les membres du beau sexe qu'on dit " faible" et que par conséquent les mentions de guerre avec les monstres ou les nains m'avaient bien décontenancée. En revanche, pour le reste je me suis bien adaptée sans être perdue car ce tome-là se veut avant tout centrée sur le monde arthurien et guère des elfes et bien qu'il est la conclusion de la série si j'ai compris, il me convient également en tant que nouvelle version d'un grand roman médiéval, La Mort le Roi Artu dont j'avait consacré une critique et qui est souvent cité dans l'oeuvre présente d'ailleurs.
Aprés un temps de chaos où des guerres se sont succédés sans répit depuis la mort d'Uther Pendragon, son fils Arthur instaure la paix en prenant pour épouse la fille d'un de se soutiens Leodagan de Carmelide, la belle Guinevere dont la beauté angélique est chantée par les bardes. Malgré la menace des orcs voulant détruire le royaume sous l'impulsion du sombre Méléagant et la méfiance des barons qui guignent bien le pouvoir, tout semble aller pour le mieux. Mais ce que personne ne s'attend est que la mariée pourrait être un cadeau empoisonnée... car Guinevere est loin d'être la simple blonde sans cervelle et soumise à son époux...
Fetjaine s'inspire de la tradition arthurienne, et notamment ses codes, le royaume d'Arthur étant médiéval avec ses chevaliers, ses tournois et ses blasons et le langage en est coloré d'archaïsme. Les elfes sont bien là, traces de la féerie présente dans les mythes mais tout est dans un esprit mélancolique et inéluctable : dès le début, on est prévenu que tout va mal finir. C'est la fin d'un monde se déroule sous nos yeux, un monde baigné par la magie qui se dissipe sous la domination des hommes et d'une religion fanatique, les elfes quittent l'univers des hommes pour les île enchantées et se raréfient et que l'équilibre celtique agonise sous les passions humaines. Un sentiment d'amertume plane tout au long du récit, lié à l'impuissance de ses personnages qui quoi qu'ils fassent, ne peuvent arrêter le cours de l'histoire.
Les femmes jouent des rôles majeurs dans Guinevere, à commencer par elle. Guinevere est froide, insensible aux hommes dont elle inspire le désir pourtant, une femme qui manigance pour avoir le pouvoir, incarnant le destin inéluctable du monde des hommes dont ils lui dénient ses capacités. Une manipulatrice minutieuse bien loin de la mièvre reine demeurant dans le château, organisant même son propre enlèvement ! Elle n'est pas seule à conspirer : lumière faite sur Morgause la demi-soeur d'Arthur dont elle ne pardonne pas qu'il soit le fils de celui qui a usurpé sa mère, et qui veut son trône en jouant notamment de leur fils né de l'inceste, Mordred. Quant aux femmes elfes, elles demeurent en retrait, observant le déclin, entre Lliane la reine féerique qui regrette la fin du temps et sa fille Morgane qui apprend ses pouvoirs. Des femmes qui comprennent mieux le spirituel et les sens contrairement à leurs compagnons qui sont guère finauds. Il faut dire que la galerie masculine n'est pas très reluisant, Arthur est un vieil homme fatigué par les combats conscient de ses défauts et de ses faiblesses mais qui ne fait rien pour arrêter les désastres à venir, Mordred son fils est un adolescent perdu manipulé par tout le monde et qui n'est pas l'instigateur machiavélique et roué traditionnellement, tandis que Merlin l'enfant des forêts prend peu à peu une retraite constant qu'il ne peut changer les hommes. Seul Méléagant semble se distinguer, bien qu'il échoue aussi à sa quête, un individu dangereux et jaloux du destin.
La décrépitude est là aussi dans le monde humain, qui n'est pas aussi glorieux que dans les chansons des gestes, boueux et sanglant. Même le château de Camelot est austère et peu confortable. le royaume d'Arthur est décidément gris et sans éclat, emporté dans la violence naissant par les basse concupiscences humaines et se concrétisant par la bataille de Camlann, qui est d'un désespoir sans nom. Et même le rythme du roman est lent et morne, ce qui peut en décourager beaucoup.
Fetjaine à une jolie écriture, soignée sans être exceptionnelle, imitant bien le ton médiéval des romans moyenâgeux sans en faire trop. La sobriété du style convient justement à l'atmosphère lugubre du roman.
Un roman arthurien bien élégiaque et peu joyeux donc, mais qui réinterprète la légende bretonne et surtout un personnage souvent cantonnée à la simple épouse adultérine sans personnalité.
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🎃 de Jean-Louis Fetjaine, j'avais déjà lu Les Chroniques des Elfes que j'avais beaucoup aimées malgré l'ambiance assez sombre qui s'en dégage. N'ayant toujours pas sous la main La trilogie des Elfes, je me suis dit que j'allais tout de même profiter du Pumpkin Autumn Challenge pour me lancer dans cette histoire, que je trouvais parfaite pour une lecture d'automne.


🎃 J'avoue avoir été surprise par cette lecture. Ce n'est pas la première fois que je lis des versions assez différentes de la légende d'Arthur, et là je pense notamment au livre de Bernard Cornwell, qui raconte les choses d'un point de vue parfaitement historique, sans fantaisie ni magie, si bien que l'histoire est au final bien loin de ce que l'on connaît habituellement.


🎃 Ici c'est la même chose, mais j'avoue avoir été un peu dérangée par le point de vue choisi par l'auteur et ce pour une simple raison: le rôle des femmes. Je ne me prétends pas féministe, mais là honnêtement il n'y en a pas une pour racheter l'autre, elles sont toutes mauvaises, menteuses, sorcières, manipulatrices, bref aucun n'est vue de façon positive et c'est un peu dommage.


🎃 Néanmoins, cette version permet d'apporter un autre éclairage sur cette histoire: ici, Arthur est vieux et fatigué, on sent qu'il en a assez. Son mariage avec Guinevere n'est pas heureux et celle-ci ne fait guère d'efforts pour tenter d'aplanir les choses. Merlin semble prêt à quitter le monde des hommes et à les laisser se débrouiller seuls. Lancelot tombe amoureux de la reine, mais ce n'est même pas un amour sincère puisqu'il est victime d'une sorte de maléfice.


🎃 Et pourtant, je ne me suis pas vraiment ennuyée pendant ma lecture. J'ai détesté le personnage de Guinevere, si froide et si distante, mais j'ai aimé ce parti pris choisi par Jean-Louis Fetjaine. Je pense cependant que j'aurais quand même dû lire La trilogie des Elfes d'abord, car toute l'histoire n'en forme finalement qu'une. J'ai ressenti un petit manque de ce côté-là, mais je pense que c'est un ressenti personnel, car il est malgré tout possible de lire ce livre indépendamment sans souci.

🎃 Au final, je dirais que ce livre est une bonne réécriture de la légende arthurienne, on se concentre vraiment sur le côté fantastique/mystique de l'histoire, dommage juste que la vision de la femme soit aussi négative.
Lien : http://pinklychee-millepages..
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Les mots pour : Apports historiques, Style, Merlin

Les mots contre : Arthur, Guinevere

Notation : 16/20




Un peu déçue par cette version, même si la prose de Fetjaine reste convaincante et ses apports d'historien passionnants.
Lien : http://lesmotsdenanet.blogsp..
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L'auteur nous emmène ici dans une version plus sombre du personnage de Guinevere. Une facette tombée dans les ténèbres ou nous retrouvons néanmoins tous les marqueurs du mythe de cette reine. Nous vivons ici son histoire à partir de son mariage avec Arthur, vivant également la chute de Camelot.

J'ai bien aimé cette version qui est très abordable et se lit extrêmement vite.

Cela dit, j'ai été déboussolée de découvrir une Guinevere si sombre.

De nombreuses repliques traduites sont du texte originel.
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Deux mots pour ce livre, étrange et surprenant, je n'avais vraiment pas vu venir le dénouement et la vérité sur Guinevere.
Et au final, on peut dire que cela fût une lecture très agréable.
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