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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'idée me séduisait (la couverture aussi), mais je ne suis pas totalement convaincue.

L'auteur aborde les raisons qui peuvent expliquer pourquoi nous, lecteurs assidus, éprouvons ce besoin de garder nos livres, de les stocker, de les classer, de les regarder, sans forcément les relire d'ailleurs. Pourquoi, à d'autres moments, pouvons-vous décider de nous en séparer? Et comment? Selon quels critères? Avec quels souvenirs, avec quels regrets?

Il aborde plusieurs thèmes, comme autant d'étagères : ses souvenirs et lectures d'enfance, ses études, les lectures dites sérieuses et celles de détente. Bien sûr, un grand nombre de références m'étaient inconnues, ce qui ralentissait ma lecture. Bien sûr, certaines thématiques (la politique, par exemple) ne m'intéressent pas, et j'avoue avoir alors sauté des pages (mais Pennac a dit que l'on pouvait!). Je fus davantage intéressée par les sections cuisine, polar (où je me suis amusée à retrouver d'anciennes lectures, et où est mentionnée par exemple La Ligue de l'imaginaire, de Chattam, Thilliez, Giacometti et d'autres), ou celles relatives à Paris ou encore à l'enfance (où j'ai failli pleurer en pensant que je peine parfois à faire lire (et comprendre) 3 pages à mes élèves alors qu'il évoque ses souvenirs du Comte de Monte-Cristo, entre autres...).

J'ai appris pas mal de choses, découvert des anecdotes intéressantes ou amusantes (l'existence d'une annonce nécrologique officielle concernant Hercule Poirot, que j'ignorais totalement, honte à moi ! ), souri à plusieurs reprises en me reconnaissant dans le personnage (ses prises de tête sur le meilleur classement : alphabétique? chronologique? thématique?, ses humeurs sur les bibliothèques design qu'il faudrait ne pas défigurer en y posant des livres, la disposition des étagères Billy qui relève parfois d'un tetris géant à travers l'appartement, la nouvelle littérature scandinave qui fait ressembler les catalogues des maisons d'édition à un catalogue ikea...).

Oui, j'ai souri. Mais j'ai regretté de nombreuses longueurs sur des thèmes qui ne me passionnaient pas (je plaide coupable), donnant parfois l'impression d'un étalage de culture quelque peu rébarbatif et qui m'a un peu gênée. D'autre part, j'ai eu beaucoup de mal à accepter que le narrateur, qui accumule des milliers d'ouvrages depuis des décennies sans jamais s'en séparer, change son fusil d'épaule aussi facilement, aussi rapidement. Cela manquait, pour moi, d'un entre-deux, d'une étape intermédiaire. A moins que je ne fasse là que projeter la souffrance qui serait la mienne si je devais me défaire de mes (pourtant nettement moins nombreux) trésors?

Une impression en demi-teinte donc, même si ce fut un bonheur de plonger avec le narrateur dans certains souvenirs communs, dans certaines lectures oubliées et qu'il a fait revivre sous mes yeux. La réflexion qui sous-tend le roman est intéressante et parlera certainement à un grand nombre de lecteurs qui, comme moi, manquent cruellement de place et de compréhension conjugale ;) Mais non, décidément, je ne peux pas envisager de vider mes bibliothèques...
Lien : http://margueritelit.canalbl..
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Voilà exactement le style de livre qui a le don de me désespérer, car il est à la fois tout ce que j'attends d'un texte, à savoir secouer, provoquer et stimuler la découverte, et à la fois terriblement déprimant, voire humiliant, car jamais en toute une vie je n'arriverai à lire autant que Michel Field…

Donc un homme solde sa bibliothèque. Fait le vide. Mais avant il détaille par thèmes tous
ses livres classés soigneusement (et non entassés comme chez le lecteur lambda):
philosophie, Paris, cuisine, sport, les bouquins sur Carla et les autres, et j'en passe.

C'est étourdissant d'érudition, brillant, virevoltant, à l'image de Michel Field lui-même.

On passe de Bourdieu aux macarons de Pierre Hermé. On souffre de voir s'entasser dans des cartons les livres d'enfance, la bibliothèque du vieil oncle, les dictionnaires et en même temps on se dit qu'on devra bien y passer aussi, un jour, et se désencombrer après avoir caressé avec nostalgie chaque couverture.

Donner, vendre, faire circuler, partager. Une belle leçon. Et en même temps une question : lire moins, mais mieux, n'est-ce pas préférable ? Une petite bibliothèque d'indispensables chez soi, et pour le reste, emprunter, méditer, laisser infuser les pages au lieu d'être boulimique… Non ?
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Un homme, un jour, se décide à vendre quelques-uns de ses livres chez un soldeur bien connu à Paris (on reconnaît la librairie en trois boutiques du Bd Saint-Michel...). Il affronte la queue en extérieur, les étages sordides, l'accueil goguenard ou désagréable des « blouses grises » quand soudain son regard est accroché par une jeune femme qui lit en attendant son tour. Vaguement androgyne, look décontracté et chevelure sombre, il extrapole rapidement et s'en fait une certaine idée. Ayant parfaitement senti l'intérêt qu'il lui porte, elle lui propose un jeu étrange : s'il veut la revoir et nouer une histoire avec elle, il devra apporter des livres de sa bibliothèque choisis en fonction d'un mot donné par elle, lui raconter ces livres et en choisir un qu'il lui offrira. le premier mot sera « enfance ». Et l'homme de rassembler des livres lus dans son enfance, chargés de souvenirs et d'émotion, hésitant sur ceux qu'il va abandonner pour elle, sur celui qu'il lui offrira.

Ainsi, progressivement, sa bibliothèque va se vider, au rythme des exigences de la belle. Jeu de séduction un peu pervers, douloureux (elle l'oblige à de cruels renoncements sans toutefois lui offrir ni sa présence ni son attention, encore bien moins son amour). L'écriture se fait incisive, charnelle, érudite, et nous entraîne dans des méditations sur la bibliothèque et son principe de rangement, sur le sens des mots et des idées, sur les grands « genres » littéraires (la part est belle consacrée à l'érotisme!), sur la charge affective portée par chacun des livres que nous gardons soigneusement.
Michel Field se garde d'un passage en revue des auteurs qui serait fastidieuse et pontifiante, il accorde une place essentielle au département « philosophie » de sa bibliothèque (et pour cause). Il écrit avec facilité et humour (même si certains jeux de mots sont bien un peu lourdauds) et nous réserve une belle « chute ».
J'ai particulièrement apprécié le chapitre consacré à Paris et l'on sent bien que nous avons affaire à un homme né dans un milieu « bobo »et intellectuel, dans l'Ile Saint Louis, petit garçon à qui on offrait pour ses sept ans deux livres consacrés à Chopin et à Lully. C'est ce côté un peu « nous sommes entre gens intelligents et érudits » qui peut agacer par moments mais bon...il s'agit certainement du personnage, pas de l'auteur !

J'apprécie bien aussi le passage sur ce paradoxe de la philosophie qui veut que les ouvrages de commentaires et d'exégèse dépasse très largement en nombre de lignes et en poids les textes qui leur ont donné lieu.
En dépit de certains passages un peu indigestes (notamment celui consacré aux livres de cuisine...), c'est un livre à la fois plaisant et intéressant, notamment pour son approche de la création littéraire et du lien auteur-personnage.
Il raconte comment Agatha Christie fit mourir Hercule Poirot et annoncer sa mort dans le New York Times du 6 août 1975. Cinq mois plus tard elle mourait à son tour : la revanche des personnages sur leurs auteurs.

Merci à l'inconnu qui a mis à disposition les épreuves non corrigées de ce livre dans un lieu qui m'a été accessible !

Pour moi : chute étonnante : dans une dernière lettre remise au narrateur, la femme révèle qu'elle n'est qu'une création littéraire de cet homme, l'histoire n'est donc qu'une supercherie, il n'y a pas de roman, mais une réflexion sur la création littéraire et le lien qui unit le narrateur et son personnage.



« A la question stalinienne d'hier - « le pape, combien de divisions ? » - était venue se substituer la question télévisuelle d'aujourd'hui - « l'auteur, combien de rééditions ? ».
Sur Paris : « La ville comme une bibliothèque dont les artères seraient un entrelacs d'étagères disposant ses vivants volumes au gré des nécessités de l'histoire et des impromptus de la fantaisie, proposant au lecteur-promeneur son univers de signes, qui emprunterait un livre comme il emprunte une voie, pour ses voix où les mêmes mots ne disent jamais la même chose. »

Une info importante : le chausseur Louboutin situé Passage Véro Dodat et l'explication de sa semelle rouge : reproduire le trait de rouge à lèvres gras observé chez une collaboratrice et s'en servir pour égayer la chaussure noire ! 
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Le point de départ de ce roman qui parle des livres m'avait beaucoup séduite à l'origine. J'avoue avoir été assez déçue à cause de très nombreuses digressions présentes à chaque chapitre, rendant le propos pompeux, finalement assez obscur et noyant l'idée d'origine (se défaire de nos livres ? oui mais comment ? lesquels choisir ?) sous une masse d'informations inutiles à l'avancée du roman. de plus si le style de l'auteur peut être poétique et bien illustré, la longueur de ses phrases peut être ennuyeuse. le roman pose à son lectorat néanmoins quelques questions méritant réflexion sur la place de la littérature dans nos vies. Bref une idée de départ intéressante si elle n'était pas le prétexte d'étaler un peu trop une certaine culture littéraire.
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Le narrateur possède une belle bibliothèque fournie en tous genres : littérature, sociologie, philosophie, tourisme, livres pour enfants, essais, dictionnaires, encylopédies, grands Chefs de cuisine… Sa rencontre avec « elle », la Lectrice, chez un bouquiniste où il alla un jour vendre quelques livres, l'obligea suivant leur pacte à se séparer progressivement de tous ses livres. Une entrée en matière très plaisante suivie de longs monologues (lus en diagonales) sur les livres dont il sépare, ou va se séparer et sur l'aménagement d'une bibliothèque privée. Heureusement, les quelques dialogues avec la jeune-fille donnent enfin quelques bouffées d'oxygène au récit, et puis, il y a quelques réflexions et citations interpellantes et un savoureux chapitre final. Plus de lassitude que de plaisir en somme, même pour un bibliomane/bibliophile qui a 48 années de lecture derrière lui. « Il voulait maintenant comprendre ce que signifiait une bibliothèque, ce que voulait dire cette succession d'actes : acheter, lire, garder, classer, accumuler, se laisser envahir par les livres. » « Liquider sa bibliothèque, c'est en quelque sorte perdre son âme ? » Mais un livre, n'est-il pas toujours l'histoire d'une rencontre ?
Lien : http://leoalu2.blogspot.com
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Michel Field est un peu le nouveau Bernard Pivot et fait une carrière d'exception, dans le journalisme comme dans la littérature. 

Il vient d'ailleurs d'être nommé Directeur Exécutif de l'Information de France Télévision. Un sommet! 

J'avais été alléchée par le sujet de ce roman qui est plutôt à classer dans les essais. 

Un lecteur passionné veut se défaire de son trop-plein de livres.    Ca vous parle? A moi aussi! 

Il passe donc en revue toute sa bibliothèque planche par planche. 

Mais le foisonnement de références m'a très vite conduite à une sorte d'écoeurement. Trop c'est trop. 

Je recommande donc ce livre à quelqu'un qui veut passer en revue les littératures de plusieurs langues et de toute époque. Il ne sera pas déçu!
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