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Critique de miriam


miriam
11 septembre 2017
Une biographie, mais laquelle choisir?

Il y en a tant. Maman a aimé celle de Leon Daudet, mais la personne de l'auteur traîne des relents nauséabonds. André Maurois ne me déçoit jamais, pourquoi pas? Max Gallo et Alain Decaux sont de beaux conteurs. Decaux et Fillipetti sont téléchargeables sur la Kindle. C'est une méprise qui a guidé mon choix : j'avais confondu l'ancienne ministre Aurélie Fillipetti avec Sandrine Fillipetti, critique littéraire,

350 pages qui se lisent facilement.

La vie de Victor Hugo est aussi romanesque que ses gros romans.
 Dès l'enfance, les missions de son père, les conflits entre ses parents l'ont fait voyager d'Italie en Espagne, connaitre toute sortes de maîtres, apprendre des langues...Du Consulat à l'Empire, à la Restauration, les régimes politiques changent, les fidélités aussi. Léopold se bat en Espagne pour Joseph Bonaparte tandis qu'aux Feuillantines où il est avec sa mère se cache Lahorie, proscrit, protégé par sa mère, puis arrêté.

Quoi de plus romanesque aussi que la bataille d'Hernani?

 "la jeunesse romantique s'est embrigadée en masse pour soutenir le maître et combattre pour la bonne cause".

Quelques mois plus tard, éclatent les journées de Juillet 1830. Hugo qui hésitait entre les convictions royalistes de sa mère et bonapartiste de son père découvre a force politique du peuple

"il y a de grandes choses qui ne sont pas l'oeuvre d'un homme mais d'un peuple. les pyramides d'Egypte sont anonymes ; les journées de juillet aussi"

Victor Hugo rallie la monarchie Orléaniste. Dès que la censure s'attaque à sas pièce le roi s'amuse, il réagit :

"Aujourd'hui on me fait prendre ma liberté de poëte par un censeur., demain on me fera prendre ma liberté de citoyen par un gendarme ; aujourd'hui on me bannit du théâtre  demain on me bannira du pays...."

C'est après la prise de pouvoir par Napoléon III et l'exil que la figure de Hugo prend toute son envergure, à Bruxelles, Jersey et enfin à Guernesey. C'est cette partie du livre de Fillipetti que j'ai préférée. Si l'écrivain donne sa mesure avec ses chef d'oeuvres Les Travailleurs de la mer, l'Homme qui rit et les Misérables qui triomphent malgré l'éloignement, l'homme Hugo vit avec ses contradictions, ses deux ménages et même des maîtresses plus ou moins de passage. Il vit aussi avec ses deuils et ses malheurs. Perte de Léopoldine, et de ses deux fils plus tard, triste destin de sa fille Adèle. Je me suis demandée si le grand homme n'était pas un grand égoïste, privant Adèle de la liberté d'avoir un amant quand lui même a plusieurs maîtresses, cloîtrant Juliette et reconnaissant si peu de liberté à ses fils. 

La fin de la vie de Hugo, du retour triomphal en 1870 à ses funérailles nationales, peut être vu comme une apothéose avec le grand bonheur de l'art d'être grand père. Il peut aussi être imaginé comme une suite de deuils. Ses combats pour l'amnistie des Communards et contre la peine de mort n'ont pas abouti. 

Comment retracer une vie d'un personnage si riche et si complexe dans une biographie de 350 pages seulement? Sandrine Fillipetti s'est bien acquittée de cette gageure, même si le début m'a paru bien embrouillé et un peu sec et que la querelle d'Hernani a été réduite à un squelette. Les chapitres du temps de l'Exil m'ont beaucoup touchée. Une honnête biographie donc, mais il a fallu résumer pour rester dans le cadre de cette collection Gallimard biographie. 



 


Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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