D'abord merci à Brice qui m'avait désigné
Pilgrim comme « le livre qu'il emporterait sur une ile déserte ». Une fois de plus, un nord-américain contemporain a écrit un petit chef d'oeuvre, tant par sa construction, son érudition que par cette faculté, répandue outre Atlantique, à tenir le lecteur en haleine. À ce titre,
Timothy Findley rejoint
Donna Tartt, Rodney William Whitaker,
Franck Conroy,
Jonathan Franzen,
Margaret Atwood et plus récemment, dans un autre genre,
Viet Thanh Nguyen ou
Gabriel Tallent. de quoi s'interroger sur notre littérature française et sa difficulté à répondre à deux attentes concomitantes du lecteur : être intéressé et captivé par la narration. Qui est
Pilgrim? Pourquoi cet homme s'est-il emprisonné dans le mutisme ? Quel secret cache-t-il ? Pourquoi la figure de
Leonardo Da Vinci est-elle devenue obsessionnelle ? C'est au psychiatre
Carl Jung de répondre à ses questions. En le suivant dans son investigation, on assiste à la naissance et aux atermoiements de la psychiatrie moderne, entre
Parsons, Janet, Bleuler et bien-sûr, l'inévitable
Freud que l'auteur éclipse au profit de Jung, fondateur de la psychologie analytique et à qui ont les concepts d'inconscient collectif ou d'archétypes. Au centre de ce roman, il y a non seulement
Pilgrim mais ces questions qui obsèdent les protagonistes : à partir de quel moment devient-on fou ? Ne sommes-nous tous pas fous, à des degrés divers, sauvés du grand écart par l'équilibre précaire de notre inconscient ? N'est-ce pas la « normalité » qui devient suspecte ? Qu'est-ce que l'immortalité ? le salut vient-il dans l'expérience de plusieurs vies, quitte à risquer la schizophrénie ? La connaissance franchit-elle les générations, comme un ADN ? Et puis cette question fondamentale qui revient à propos de
Leonardo Da Vinci et qui ne cesse d'occuper le devant de la scène médiatique (Picasso, Céline) : la talent de l'artiste justifie-t-il sa monstruosité ? Suivez les traces du tourmenté
Pilgrim, soyez le disciple de Jung, vous ne le regretterez pas !