AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
152 pages
Image Comics (10/05/2016)
5/5   1 notes
Résumé :
Post-divorce Rob continues struggles both romantic and careerist, divvying up time between dating an Ayn Rand-worshipping, Goth wannabe standup comedian, depicting curious sagacious mutant crustaceans, and landing in the not-so-healthy but all-too-familiar embrace of his ex. Can so many bad decisions lead to enlightenment?

Featured in New York Magazine’s Approval Matrix and Entertainment Weekly’s Must List!
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Minimum Wage Volume 1: Focus on the Strange (épisodes 1 à 6) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il regroupe les 6 épisodes de la deuxième partie de cette saison, initialement parus en 2015, écrits dessinés, encrés par Bob Fingerman qui a également appliqué les nuances de gris, et réalisé la mise en couleurs des pages qui le sont. Il contient les couvertures originales, ainsi que les dessins en pleine page réalisés par Art Altergott, Julien & CDM, John Cebollero, Colleen Doran, Tommy Lee Edwards, Karl Heitmueller, Greg Hinkle, Kurt Komoda, John Paul Leon, Joseph Michael Linsner, Jason Little, Andrew MacLean, Stan Manoukian, Mark Matcho, Troy Nixey, Eric Palma, Amy Reeder, Alex Robinson, John Sanford, Chris Wahl, Bill Wray.

Rob Hoffman est au lit avec sa copine Sheila et elle a quelque chose d'important à lui annoncer. Au vu de sa formulation, il est certain qu'il s'agit d'une rupture, mais en fait elle souhaite juste lui dire qu'elle a un nouveau boulot, mieux payé. Elle lui fait remarquer qu'il a l'air tendu en permanence, et elle se doute bien que cela a un rapport avec son ex-femme. Rob finit par le reconnaitre, par lâcher le prénom de Sylvia dont il a divorcé peu de temps auparavant. Elle lui dit qu'il pourrait peut-être consulter un psychologue professionnel. Dans la journée, Rob se rend dans son magasin spécialisé de comics Forbidden Planet, et il y croise un autre artiste Hank Manley avec une carrière bien assise. Ce dernier l'invite à aller manger dans un restaurant végétarien, ce que Rob accepte. Ils discutent boulot, et c'est surtout Hank qui parle, constatant à quel point Rob se contente de produire des bandes dessinées pornographiques, sans rien faire de personnel, et en lui donnant de nombreux conseils. Rob ressort un peu sonné de la discussion.

Puis Rob se rend chez son copain Max. Rob joue à la console sans réussir à s'en sortir, pendant que son pote est aux toilettes, tout en discutant de ce que Max est en train de couler. Rob se rend ensuite dans les locaux de son éditeur qui lui offre un paquet de cannabis. Une fois ressorti à l'extérieur, Rob ne sait pas quoi ne faire car il ne consomme pas. Il finit par se débarrasser du paquet dans une corbeille de rue. Dans le même temps, il pense au fait que c'est son anniversaire et qu'il va être bon pour le passer tout seul, car aucun de ses amis ne s'en est soucié, et qu'il n'a pas donné la date à Sheila. Finalement il se retrouve à manger chez sa mère qui lui a acheté un gâteau, et qui le plaint car c'est son premier anniversaire sans Sylvia Fanucci, son ex-épouse. Rob sait qu'il n'a plus qu'une chose à faire : rentrer chez lui et se mettre au travail en dessinant des pages de la série pour laquelle il a un contrat de main d'oeuvre, mettant en scène des cafards anthropomorphes vivant dans les égouts. Mais Sylvia s'invite dans cette BD sans crier gare dans un costume de Vampirella trop sexy pour Rob qui finit par se réveiller de ce cauchemar, et il rejoint Sheila pour le repas le lendemain.

Impossible de résister à la tentation de découvrir la suite de la vie quotidienne de Rob Hoffman auteur de comics, vivant avec le revenu minimum comme l'indique le titre, passant d'une copine à une autre après l'échec de son mariage, dessinant des comics pornographiques parce que ça paye bien, dessinant une série pour enfants qu'il estime être particulièrement idiote, et sortant de temps à autre avec ses potes. le lecteur retourne donc à Manhattan et dans le quartier de New York pour suivre un individu très sympathique, dénué d'ambition, avec un gros besoin affectif. L'auteur sème des références culturelles de manière organique. Ainsi le lecteur peut s'amuser à regarder les teeshirts de Rob : Sepultura, Placebo, The Cult, ou à repérer les références à Robert Crumb, et la parodie déguisée des Tortues Ninjas. Il emmène le lecteur dans les rues de New York, des petits appartements, des petits locaux de travail, des boîtes de nuit surpeuplées, des restaurants calmes, avec des dessins sentant le vécu et un niveau de détails qui rend chaque endroit spécifique, que ce soient les accessoires de dessins dans le studio de Hank Manley, ou les aménagements des divers restaurants. Il se promène dans ces rues et ces immeubles comme un individu familier des lieux, avec le point de vue de Rob, newyorkais de longue date.

Comme dans le tome 1, la vie de Rob tourne en rond, entre relation sans lendemain, et train-train professionnel sans espoir d'évolution. L'auteur se montre aussi drôle que cruel vis-à-vis de son personnage. le lecteur fait la connaissance de ses copines les unes après les autres. Après s'être fait larguer par Sheila, il se reconnecte au site de rendez-vous en ligne auquel il s'était inscrit et jette son dévolu sur une jeune femme goth. Elle est grande, mince, et a de grandes dents. Fingerman montre comment les deux apprennent à se connaître, les efforts faits par Rob pour suivre sa copine à un concert goth, et la première partie de jambe en l'air, avec les doutes et les appréhensions de Rob dans des bulles de pensée. Il n'y a pas de gros plan de pénétration, et la scène est tout juste érotique, la représentation de la nudité s'arrêtant aux fesses et aux seins. Impossible de se retenir de sourire aux inquiétudes de Rob qui souhaite se montrer le plus doux possible, et qui se rend compte que ces grandes dents ne sont pas très douces sur sa langue et sa peau. Impossible de résister à la scène suivante où il montre la planche de bande dessinée qu'il en a tirée, à son pote Jack. À chaque relation sexuelle (il n'y a pas tant que cela), l'auteur se tient un peu éloigné des personnages, et évite de se focaliser sur la nudité féminine, les deux partenaires étant traités de la même manière. Ces moments arrivent naturellement car Rob fait en sorte d'avoir une vie sexuelle, et chaque rapport est l'occasion pour le lecteur de découvrir son état d'esprit, ce qu'il en pense. Les relations sexuelles sont un pan de sa vie, reflète une partie de sa personnalité. Elles n'ont rien de gratuit dans la narration.

Le lecteur suit donc la vie quotidienne de Rob Hoffman au fil de ses relations, de ses discussions avec ses potes, de ses interrogations sur le genre de comics qu'il a envie de créer, de sa procrastination, de sa conscience diffuse que dessiner les cafards mutants, et des bandes dessinées pornographiques relève d'un boulot alimentaire pas entièrement satisfaisant. L'auteur sait rendre chaque scène amusante, généralement par le biais d'un décalage humoristique : Matt voulant absolument parler de son accomplissement dans les toilettes, le donjon SM dans un des pièces des bureaux du nouvel employeur de Sheila, Rob totalement écrasé par la présence physique massive et musclée de Hank Manley, la prise de conscience que Bekka parle de sa relation sexuelle avec Rob dans le sketch comique qu'elle est en train de faire en public, la scène de rêve en couleurs dans un monde post apocalyptique, le concert donné par le groupe de Sylvia où elle joue de la basse. Dans le même temps, l'histoire s'inscrit bien dans le registre de la comédie dramatique. La couverture l'annonce clairement : le cerveau de Rob est tout entier accaparé par la luxure, mais aussi l'angoisse (ou plutôt l'inquiétude), les regrets, la solitude. Avec ces thèmes en tête, le lecteur envisage la vie de Rob sous un autre angle. Effectivement il est plutôt à la recherche d'une relation stable avec une femme que du coup d'un soir, ce qui dénote un besoin affectif encore plus grand que le besoin physique, une inquiétude de la solitude. le scénariste ne rentre pas dans une analyse psychologique de ce besoin : il met juste en scène comme un état de fait. Pour autant, Rob ne souhaite pas se remettre en couple après l'échec de son mariage.

Le récit prend un tournant plus mélodramatique sans devenir insoutenable, quand Rob décide d'appeler son ex-femme au téléphone. Dans la postface, l'auteur explique qu'il voulait revenir sur la relation entre Rob et Sylvia, sans pour autant montrer l'accumulation d'acrimonie ayant mené à leur divorce. Il le reprend donc un an plus tard et montre comment la relation repart sur une dynamique très similaire. Sans jamais user de langage psychologique ou psychanalytique, il montre comment ces retrouvailles permettent à Rob de contenter ses centres de plaisir, comment cette relation participe à son bonheur, à l'apaiser sur le plan sexuel, affectif et social. Rob se confie à ses potes et Jack Netzer qui est plus âgé que lui, lui fait remarquer ce qui est en train de se passer, comment son contentement s'accompagne d'une augmentation de son angoisse, celle-ci étant générée par le comportement de Sylvia. de manière inattendue, Rob finit par prendre conscience que certaines de ses aspirations ne peuvent être contentées que sous réserve qu'il accepte de sacrifier une partie de son contentement immédiat au profit d'une gratification différée. Il se trouve sur le chemin de la maturité, ce qui surprend le lecteur qui ne le pensait pas capable d'une telle volonté.

Le lecteur se rend compte qu'il retrouve avec grand plaisir Rob Hoffman, sa vie simple et pas très compliquée, sans ambition particulière, sans prétention. La narration visuelle génère une sensation d'immersion toujours aussi enveloppante, que ce soit le fait d'avoir la sensation d'arpenter les rues de New York, ou de côtoyer des individus palpables, plausibles, chacun avec leur caractère. Rob poursuit son petit bonhomme de chemin dans sa vie sans réelle responsabilité, et pourtant une évolution se produit bien insensiblement.
Commenter  J’apprécie          30


Video de Bob Fingerman (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bob Fingerman
MAG#6 Plein d'auteurs dans un seul grand bouquin qui reflète ce qu'est la bande dessinée d'aujourd'hui.
Auteurs : Boulet, Bastien Vivès, Naoki Urasawa, John Cassaday, Frederik Peeters, Emmanuel Lepage, Katsuya Terada, Paul Pope, Taiy? Matsumoto, Bob Fingerman, Atsushi Kaneko, Keiichi Koike, Eddie Campbell
Éditions : Les Humanoïdes associés
2015
autres livres classés : divorceVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
436 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}