L'identité malheureuse

J'ai vécu la lecture de cet ouvrage comme une véritable satisfaction intellectuelle. Les pensées qui y sont exprimées sur le thème de l'identité bénéficient d'une telle conscience professionnelle (Alain Finkielkraut est un philosophe), qu'aucune autosatisfaction ne semble avoir pris le pas sur l'intention de parvenir à quelque chose de constructif. Ainsi peut-on parler ici d'une oeuvre, qui plus est transpire le bon sens et la libre pensée. Ce thème, si actuel, est trop souvent abordé par des « journalistes-écrivains », qui nous bombardent de faits historiques et de statistiques, et qui plus est, luttent pour se défaire d'une couleur politique. Ce n'est pas le cas ici. L'ouvrage scanne les difficultés que rencontrent actuellement la société en traitant ces sujets dans le fond (leurs origines, leurs causes et leurs conséquences). Les idées sont clairement énoncées et ainsi agréablement accessibles. Alain Finkielkraut nous permet de comprendre d'abord, afin de pouvoir mieux entreprendre (si ambition il y a !).

Quelques extraits de cet essai très intéressant.
Encore une fois, on peut s'offusquer que la désinformation et la caricature fassent de Finkielkraut un misogyne, une raciste... un "facho". Tout ce qui est dit est éclairé, argumenté et je dirais presque que cela tombe sous le sens.
Il s'interroge sur l'égalité hommes-femmes, le voile islamique, l'identité nationale, le livre et Internet... A aucun moment, la pensée n'est celle d'un réactionnaire, loin de là.
La critique qu'on a pu entendre de ce livre montre encore combien on ne lit pas et on s'empresse de faire un résumé caricatural, outré, déformé. Belle époque du prêt-à-penser.

Alain Finkielkraut fait le job. C'est un penseur et c'est à lui de nous éclairer.
Il dit le vrai. Et pas davantage.
Et l'explicite au regard des événements positifs, de l'Histoire et de la philosophie.
C'est certainement pour cela qu'il ne fait pas l'unanimité car il semblerait que ceux qui disent la vérité ne soient guère aimés.

Un ouvrage remarquable assis sur une analyse emplie d'intelligence. Des démonstrations simples et pertinentes qui montrent que l'"être" peut et doit survivre à la confrontation avec l'"autre" sans donner lieu à un gommage de l'identité nationale. Une belle leçon de logique qui doit donner une bouffée d'air frais à nos réflexions dans un monde en perte de repères où la recherche de l'égalité à tout prix tue la véritable égalité dans la prise en compte des droits et devoirs inhérente à toute vie en société assise sur une histoire et une culture qui ne doivent en aucun cas être "assassinées" sur l'autel de la bien pensance. Remarquable !

J'ai beaucoup apprécié la lecture de cet ouvrage qui apporte avec honnêteté et même, ce qui est plutôt rare en ces temps de vacances de la pensée, avec une belle sincérité qui a valu à son auteur d'assez douloureux démêlés avec la bien-pensance, des éclairages audacieux sur l'évolution de notre humanité moderne.
En tant que père de famille et formateur à la retraite il m'a été donné d'observer de près, que dis-je d'observer, de vivre en direct, bien des aspects de ce qui n'est pas une révolution mais bel et bien un affaissement des pratiques de l'intelligence humaine quand elle s'est trouvée confronté à ce "progrès" qu'est l'informatique.
J'ai cru au progrès, avec enthousiasme même, mais l'actualité du monde me pousserait à être encore plus radical que l'auteur quant à l'avènement de la petite Poucette du philosophe Michel Serres, oui, les pratiques actuelles de l'internet et de l'informatique, à quoi il faut ajouter un bien triste ensemble de médias de masse, rendent nos contemporains crétins, les plus jeunes en particulier et bien au-delà de nos frontières hélas.
J'ai constaté que l'on a résumé et caricaturé la pensée d'Alain Finkielkraut, en particulier sur l'affaire du foulard islamique qui certes, est sans doute le prétexte à cet ouvrage, mais l'auteur va bien au-delà et même bien plus dans le gras de nos égarements culturels dangereux, ne tranchant pas vraiment sur cette affaire mais nous donnant des éléments de réflexion fort utile pour alimenter nous-même notre appareil à penser.
J'ai offert mon exemplaire à la bibliothèque de la petite ville où j'habite.

Vraiment très intéressant. Je comprends à la lecture pourquoi le microscope du Capitole socialiste bien pensant (dans les paroles) l'a fortement critiqué.