« Je dévale les marches en direction du vestibule. Je peux y arriver, si je ne prends pas le temps de penser. Ne pense pas cette fois. »
Anna Fox est une pédopsychiatre renommée vivant avec son mari Ed et sa petite fille, Livy, dans une belle maison du quartier de Harlem à New-york. Mais ce portrait parfait de la petite famille parfaite… C'était avant. Depuis près d'un an (10 mois pour être précise), Anna vie seule, complètement recluse dans sa maison, souffrant d'une agoraphobie exacerbée. Son trouble de l'anxiété (mais pas que) l'a poussé à l'isolement.
Elle passe ses journées sur son ordinateur, à jouer aux échecs, à aller sur le forum Agora ou devant sa télévision à regarder de vieux films en noir et blanc, avec pour seuls compagnons, son chat et son verre de Merlot. Appareil photo Nikon vissé à la main, elle aime observer ses voisins (voilà, vous avez compris le titre du livre comme ça). Elle suit chacun de leur mouvement, parle à voix haute sur ce qu'elle découvre, s'invente une vie parmi eux.
Jusqu'au jour où les Russels arrivent, dans la maison d'en face. le parc les sépare. Un soir de curiosité, Anna est témoin, postée derrière sa fenêtre, d'un homicide. L'a-t-elle imaginé? le vin et les anti-dépresseurs ne lui jouent-ils pas encore un tour? Difficile pour elle de se faire entendre et de convaincre la police lorsque l'on doute de soi-même. Personne ne veut la croire, l'isolement s'intensifie, la tension monte.
A.J Finn met l'édition de côté pour nous offrir son premier thriller psychologique à l'image d'une histoire Hitchcockienne. le récit, écrit à la première personne nous plonge dans la tête et dans la vie d'Anna qui ne nous laisse franchement pas de marbre. Ses névroses la rendent touchante. On s'enferme avec elle dans sa maison, vivant quasiment tout le livre dans un huit clos à trois étages. L'auteur a très vite trouvé ce petit quelque chose qui tient le lecteur en haleine jusqu'au dernier mot. L'intrigue est bien ficelée, le roman semble être complétement approprié à une adaptation cinématographique (comptez sur moi pour aller le voir !).
Le mélange réalité/folie est perturbant, Finn nous manipule et ça marche, je n'y ai vu que du feu. Il vous envoie dans une direction pour finalement atterrir dans un cul de sac, je me suis fait balader de chapitre en chapitre, essayant sans cesse de percer le secret: Hallucinations ou pas? Anna semble si sûre d'elle, je vous rappelle que l'on est dans sa tête…
Pas facile pour nous, lecteurs, d'y voir clair dans tout ça. L'auteur n'a rien a envier à ses collègues, il maitrise parfaitement tous les codes nécessaire pour nous tenir les yeux ouverts de la première à la dernière page, bravo !
C'est en flânant et en m'étant promis de ne rien acheter chez mon libraire que j'ai croisé le chemin de
la femme à la fenêtre. Comme le meilleur moyen de résister à la tentation c'est d'y céder (vous connaissez tous les excuses qu'on peut se trouver pour acheter un livre n'est-ce pas?) et bien… je suis repartie avec (et quelques autres aussi…). Qu'elle ne fût pas ma surprise lorsque je l'ai refermé ! Jamais je n'aurais pu deviner ou même juste soupçonner que le bouquet final serait aussi explosif !
Installez-vous confortablement dans votre pyjama le plus douillet, un verre de Merlot à la main(?) (Bien que personnellement je préfère le Côte du Rhône) et laisser vous happer par ce bouquin qui tient ses promesses en terme de suspens et de chute vertigineuse.