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2,97

sur 101 notes
des étoiles plus pour le fond que pour la forme; une histoire passionnante pour des passionnés de livres.
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Paru en anglais sous le titre The Bookshop en 1978, puis en français sous le titre La libraire en 1992, le roman de Penelope Fitzgerald a été réédité en 2006 avec un titre plus accrocheur, soit L'affaire Lolita. Or, il n'y a pas vraiment d'affaire Lolita, l'anecdote entourant la parution du roman de Nabokov ne prenant pas une place plus importante que toutes celles relatées.

Florence Green, veuve depuis quelque temps, décide d'ouvrir une librairie dans un coin reculé du Suffolk et se bute aux uns comme aux autres dans sa démarche à laquelle nul ne croit ou ne veut croire. Car Mrs. Green n'est pas née à Hardbourough et n'y a pas d'alliés, ou si peu. Elle ne fait partie d'aucun cercle et n'a que sa bonne volonté en cette année de 1959 où contre vents et marées elle arrivera à ses fins. Enfin, le croit-elle, puisqu'elle ne sortira pas gagnante de cette « expérience ». Ainsi, pourrait-on résumer ce roman qui n'est pas un roman sur le monde du livre — ce que j'espérais —, mais un roman sur la médisance. Et si on le prend pour ce qu'il est, un roman de moeurs, peut-être y trouvera-t-on plus de plaisir que je n'en ai trouvé, malgré des portraits assez réussis.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Ce livre était déjà paru sous le titre « L'affaire Lolita ». « La Libraire », plus banal, est cependant plus proche du titre original « The Bookshop », et plus cohérent. En effet, si Florence Green, qui ouvre en 1959 une librairie dans un petite ville du Suffolk, vend bien le best-seller de Nabokov, ce n'est certainement pas l'élément central du livre. L'ensemble ne m'a pas emballée d'emblée, mais en refermant le livre, je suis finalement séduite parce qu'il a dévié de ce à quoi je m'attendais à la lecture des premières pages. Il commence comme un « roman qui fait du bien », situé dans une petite ville pittoresque avec une galerie de personnages hauts en couleur, mais prend une direction différente, beaucoup plus critique. L'auteur manie parfaitement l'art de l'understatement ou pour parler français de la litote, même si cette traduction ne rend qu'imparfaitement cette notion très britannique.
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J'ai lu ce livre avec comme titre "la libraire" , ce qui me semble plus approprié puisque le fond du propos n'est pas tant l'éventuel scandale lié au côté "sulfureux" du roman de Nabokov (dont il est somme toute, assez peu fait mention dans le livre) que la simple existence de cette librairie et de sa libraire obstinée qui refuse de plier devant le micro pouvoir d'une notable acariâtre.
Un petit roman sympathique, qui se lit très vite et donne envie d'aller trainer à la librairie du coin puis se rentrer se mettre dans un fauteuil, sous un plaid, avec un nouvel ouvrage à déguster en sirotant un thé avec des petits gâteaux au beurre.
Soutenons nos libraires !!! Courage Florence !
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* « La Libraire » de Penelope Fitzgerald est une jolie pause lecture, qui se déguste un thé à la main … mais pas que…

* Si l'ambiance et les apparences de cette Angleterre bourgeoisie des années 60 sont proprettes, si la politesse est de mise en toutes circonstances, ces pages nous offrent aussi une délicieuse satire des jeux de pouvoir existant dans certaines petites communautés.


* Florence Green, une veuve qui vit à Hardborough depuis 8 ans, a décidé d'acheter une vieille bâtisse, The Old House, pour la transformer en librairie.
Les notables de la ville ne voient pas cette initiative d'un bon oeil : médisances, manigances, coups bas, isolement vont peu à peu entrer dans la vie de cette passionnée de livres.

* Forte de son amour de la culture et du partage, forte d'une réelle audace littéraire lorsqu'elle met en vente Lolita – « le sulfureux roman de Nabokov » -, Florence va mener combat contre le conformisme ambiant. En sortira-t-elle victorieuse ?

* le récit est court et agréable.
* L'écriture est sensorielle : le vent de la Mer du Nord vient parfois fouetter nos visages ; Hardborough est comme « une île entre mer et fleuve, murmurante et repliée sur elle – même dans les premiers froids ».
* L'objet-livre, dans cette collection Petit Quai Voltaire, est beau : le papier épais et velouté, la couverture soignée… et quel plaisir que cette touche de bleue sur chaque page !

* Pour finir, je ne résiste pas à l'envie de partager avec vous l'extrait d'une lettre de Florence à son ami, Monsieur Thornton : « un bon livre est l'élément vital et précieux d'un esprit supérieur […] On peut sûrement le considérer comme une denrée de première nécessité, non ? »
* Alors je ne sais pas pour l'esprit supérieur, mais en tout cas, j'ai bien mon petit avis sur le livre comme objet de première nécessité...
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L'affaire Lolita, Lolita de Nabokov… J'ai détesté la seconde partie du livre Lolita mais l'idée de faire un livre sur une libraire ouvrant une librairie dans un bled perdu et vendant un roman à scandale, voilà qui peut être une franche bonne idée.

Sauf que… Quand parle-t-on de Lolita au juste ? Ha oui, entre la 82e page et demie et la 83e en haut. Comment peut-on être aussi mensonger dans une quatrième de couverture, voilà qui me dépasse.

Autour de ça, on a notre libraire qui a du mal a garder son commerce, plus l'histoire du bled en question, pressions sociales incluses. Ouais. Ca n'avait aucun intérêt.
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« Chère Madame, je tiens à vous exprimer tous mes voeux. du temps de mon arrière grand-père, il y avait un libraire dans la Grand-Rue qui, un jour, je crois, a assommé avec un livre un client qui se montrait trop désagréable. Il y avait eu un certain retard dans la livraison d'un nouveau roman. Depuis, personne n'a eu le courage de vendre des livres à Hardborough. Vous nous faites un honneur. Si je sortais, je me ferais certainement un plaisir de me rendre à votre magasin ; mais à l'heure actuelle, je m'en abstiens par principe. Je serais cependant très désireux de m'abonner à votre bibliothèque de prêt. Permettez-moi, Madame, de vous présentez mes hommages. Edmund Brundish. »


Hardborough,1960. Florence Green, jeune veuve brillante décide d'instaurer une nouvelle librairie dans un village reclus de la campagne britannique. Installée dans une vieille maison centenaire, celle-ci se voit habitée d'esprits quelques fois un peu trop tapageurs. le projet ne convainc par à l'unanimité. Face au conformisme général, la jeune femme redouble d'inventivité et d'enthousiasme pour séduire les futurs lecteurs potentiels. Oscillant entre la générosité de certains, la mauvaise foi des autres ou encore le désintérêt stagnant de la communauté, Florence tente par tous les moyens de redonner le goût de la lecture là ou il s'était dissipé depuis bien longtemps.

Armée d'une plume à l'humour grinçant mais empli de poésie, l'auteur façonne le quotidien d'un petit village anglais des années 60 rattrapé par la consommation croissante et le progrès constant, oubliant peu à peu le plaisir simple de la lecture.

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Afin d'ouvrir sa librairie, Florence achète une vielle demeure délabrée, réputée hantée et qui n'intéresse personne. Cet achat va soudain susciter la convoitise de Violet qui va aussi vouloir posséder la maison pour y créer un centre d'art. Violet est l'épouse d'un général et possède une certaine influence qui dépasse les limites du village. Comme elle n'arrive pas à empêcher sa rivale de s'installer dans " the old house" , elle va profiter de la mise en vitrine du roman de Nabokov pour passer à l'offensive et se permettre tous les coups, même les plus pourris, afin de déloger sa rivale.
Le récit n'est pas centré sur la querelle entre les deux femmes et encore moins sur le roman "Lolita". C'est avant tout la chronique d'une petite bourgade anglaise avec ses usages si particuliers.
Ce roman ne manque ni d'humour ni de fantaisie ( l'esprit frappeur qui hante la maison n'a pas l'air de beaucoup déranger) mais n'est pas aussi percutant que peut le laisser entendre la 4éme de couverture. C'est une lecture qu'apprécieront les amateurs d'atmosphère délicieusement désuète.
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Je n'ai pas trop accroché à cette histoire de librairie et d'esprits cogneurs.
Et j'ai attendu longuement qu'éclate "l'affaire Lolita"...
Pourtant certains personnages sont attachants et cette histoire pouvait faire gamberger toutes celles et ceux qui rêvent un jour d'ouvrir ces petits coins de paradis...
Reste cependant une balade sympathique outre Manche. Et une jolie couverture !

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La prose subtile et le style impeccable, "La libraire" n'en reste pas moins un livre qui peut échapper à son lecteur. Pourquoi? Car contrairement aux divers synopsis qui pourraient évoquer un feel good book, la tournure des événements tels qu'ils se déroulent dans La libraire s'en éloigne bien vite. Un fois le postulat de base posé, on s'imagine que la frêle et solitaire héroïne va trouver à révolutionner le quotidien de ce petit village encroûté grâce à la littérature et que Violet Gamart, cette vieille peste, se verra reniée par les habitants de Hardborough. Eh bien non. Sans spoiler les lecteur, il faut quand même savoir à quoi s'attendre et reposer le livre si on préfère les happy ends.

Cependant, "La libraire" ne sombre pas pour autant dans une totale noirceur. L'auteure y dépeint avec réalisme le tableau d'un village fictif (mais qui se veut le reflet de tant de réelles petites bourgades – d'ailleurs, Hardborough est directement inspirée de la ville côtière de Southwold, également dans le Suffolk) qui barbote avec complaisance dans la même routine depuis des décennies. Cette situation permet à quelques rares personnes sachant tirer leur épingle du jeu de s'autoproclamer figures dominantes, à l'image de l'influente Violet Gamart qui s'en prendra à Florence tout simplement parce qu'elle refuse qu'on marche sur ses plates-bandes. Dès lors, tous les coups sont permis pour faire tomber celle qu'elle considère comme une rivale personnelle : alliances, rumeurs, médisances... tout ce qui constitue les aspects les plus vains d'une petite communauté sectaire et embourgeoisée sont là. L'élite autoproclamée et son obséquiosité sournoise parviennent à déclencher, à la façon du battement d'ailes du papillon, l'enchaînement d'événements qui pousse l'héroïne dans ses retranchements.

Héroïne qui se trouve dès lors très malmenée mais qui, à l'image du roseau, s'efforce de ne pas rompre. Comment ne pas s'attacher à elle? Florence est un personnage qui nous ressemble ou qui, du moins, s'écarte de l'héroïne traditionnelle de fiction par sa simplicité et même, par ses défauts. D'apparence peut-être trop douce ou trop sage, elle n'en cultive pas moins un sens du répondant qui lui permet de réduire à néant plusieurs tentatives d'intimidation de ses détracteurs. Au fil de la lecture, on sent naître en nous une réelle empathie à l'égard de cette veuve qui, arrivée à la moitié de sa vie, se lance dans l'ouverture d'une librairie afin d'en faire un lieu de chaleur et d'échanges voué à la littérature. Parmi les personnages charismatiques imaginés par P.Fitzgerald, Mr Bundish passe de vague personnage relégué à l'arrière-scène avant de s'imposer (et d'en imposer) progressivement comme un allié de choix, parce qu'il fait partie de ceux qui ont décidé de rester solitaire et non pas de se réfugier dans le giron de Mrs Gamart. N'oublions pas la petite Christine, cette curieuse petite fille qui, le temps de quelques heures à épousseter les étagères de la librairie, laisse à Florence l'espoir que sa boutique apportera du bien à ceux qui la fréquentent. On comprend très vite que l'auteure a une affection toute particulière pour les individus qui, derrière leurs abords insignifiants, se démarquent comme êtres à part.

Il est par ailleurs surprenant, pour un livre si court, de parvenir ainsi à si bien dessiner ses différents protagonistes tout en racontant le quotidien d'Hardborough sur une longue période, et ce sans interrompre le récit d'incessantes ellipses. Tout y est fluide et nuancé, comme coloré de ces diverses teintes de gris des paysages qu'on nous décrit, des vieilles pierres de the Old House aux couleurs de la mer du Nord. On ne sait pas toujours où l'auteure veut exactement en venir avec les manifestations du fantôme cogneur de la librairie, ni si la morale de son histoire est qu'il faut se résigner lorsqu'on a tout perdu dans la lutte pour la survie, ou au contraire agir pour espérer renverser la balance. le final nous laisse à ce titre quelque peu mal à l'aise et on referme ce livre en méditant sur l'injustice inhérente à la loi du plus fort.

En bref : Même si "La libraire" est loin d'être un feel good book, ce roman de P.Fitzgerald est à lire pour le tableau aigre-doux qu'elle donne à voir de la campagne anglaise des années 50, engluée dans une routine dominée par l'échelle des classes. Fluide et porté par des personnages particulièrement réalistes de simplicité, ce livre donne à réfléchir sur la violence sourde des petites communautés trop repliées sur elles-mêmes.
Lien : https://books-tea-pie.blogsp..
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