Florence
Green est une veuve de guerre, encore jeune, physiquement plutôt quelconque, sensible mais courageuse. Elle décide d'acheter une maison, bâtie depuis 500 ans, à Hardborough où elle réside depuis plusieurs années pour en faire une librairie. En 1959, personne n'avait encore songé à ouvrir une librairie dans cette petite ville de bord de mer. Beaucoup d'habitants sont des solitaires mais peu sont des lecteurs à part Mr Brundish, qui vit confiné chez lui. La vieille maison que Florence
Green a achetée est humide et semble hantée par un esprit frappeur. Jusque-là, The Old House n'avait attiré personne. Seulement quand Florence
Green décide d'y ouvrir sa librairie, une notable Mrs Gamart soutient qu'elle avait d'autres projets pour cette demeure. Dès lors, la libraire va devenir pour elle la cible à abattre. La vente de 𝘓𝘰𝘭𝘪𝘵𝘢 de
Nabokov va faire débuter les hostilités.
Le roman publié une première fois en 1978 fait apparaître de nombreux thèmes : la lutte des classes, le règne des forts et des perfides et l'écrasement des plus faibles, la place des femmes dans la société mais aussi la place accordée aux livres.
𝙏𝙝𝙚 𝙗𝙤𝙤𝙠𝙨𝙝𝙤𝙥 est le titre original du roman de Pénélope Fitzgerald et c'est aussi le titre de son adaptation. Et pour une fois, j'avoue que j'ai préféré le film au livre. le roman est facile à lire mais à la première lecture le style m'a semblé assez plat. Il y a un peu d'humour, certes, mais beaucoup de non-dits. le film m'a donc semblé meilleur. Pourtant, en relisant certains passages du roman, force est de constater que le film lui est très fidèle. La fin, elle, en revanche est différente et, selon moi, très réussie. le jeune Christine a décidé de venger la libraire en mettant le feu. Si Florence ne peut plus vivre dans The Old House, personne ne le pourra. Les flammes nous ramènent aussi à l'autodafé de 𝘍𝘢𝘩𝘳𝘦𝘯𝘩𝘦𝘪𝘵 451, le premier titre de Bradbury que Florence a prêté à Mr Brundish. Faire fermer une librairie c'est porter atteinte à la liberté d'expression. Mrs Gamart est celle qui a allumé la mèche en abusant de son pouvoir juste pour nuire à une libraire qui n'avait comme défaut que d'appartenir à la middle class.
La réalisatrice Isabelle Coixet rend un bel hommage à la littérature et à tous ceux et toutes celles qui la font vivre : les libraires mais aussi les lecteurs et lectrices. Les acteurs britanniques qu'elle a choisis pour les rôles principaux sont Emily Mortimer qui incarne la libraire à la fois douce, déterminée et idéaliste et Bill Nighy qui incarne un Mr Brundish cultivé et un peu ours, qui a décidé de se tenir à l'écart de la société mais qui connaît parfaitement ses rouages.
Lire le roman en premier est préférable mais la confrontation avec son adaptation me semble vraiment intéressante.