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Michèle Lévy-Bram (Traducteur)
EAN : 9782070357420
192 pages
Gallimard (22/05/2008)
2.97/5   101 notes
Résumé :
Rien ne semble troubler la paix de Hardborough, aimable bourgade de l'East Anglia. Mais Florence Green, une jeune veuve, a décidé d y ouvrir une librairie, ce qui déplaît aux notables de la ville.

Florence voulait créer innocemment un lieu de sociabilité inédit; elle découvre l'enfer feutré des médisances. Puis l'ostracisme féroce d'une partie de la population. Surtout lorsqu'elle s'avise de mettre en vente Lolita, le sulfureux roman de Nabokov.
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
2,97

sur 101 notes
Dans une petite ville de la côte sud de l'Angleterre, Florence-Green, jeune veuve de guerre entre deux âges décide d'acheter une vieille propriété à l'abandon afin d'y ouvrir une librairie .
Qui aurait pu penser une minute que l'ouverture d'une librairie au coeur de ce calme village côtier du Sufolk pourrait susciter tant de haine? ..

Sous des dehors parfaitement policés——-la bourgeoisie anglaise traditionnelle de l'époque—— nous sommes en 1959, les personnes se parent d'une apparente vertu ,pourtant , les rapports s'avèrent violents, hypocrites, grinçants, maladroits, voire cruels au demeurant :

«  Êtes - vous certaine qu'il est sage de votre part de vous lancer dans la gestion d'une affaire ?demande Milo North à Florence , en la regardant attentivement .
Alliances et affaires se font et défont au rythme des intérêts du moment
.
Jeux d'influence et de pouvoir, argent, indiscrétions, jalousie , curiosités, hiérarchie bourgeoise désuète , luttes intestines , souvent souterraines , se font jour, entretenues par Violet Gamart , qui ne supporte tout simplement pas qu'une autre femme récemment arrivée au village, discrète, réussisse quelque chose et la supplante.
Es ce que ce ne serait pas le noeud du roman ? .

Où sont passés le flegme et la mesure britannique en toute chose ? .

La tension gagne peu à peu le récit malgré une narration lisse , linéaire ,très simple, presque trop….

Le lecteur re- découvre s'il l'avait oublié grâce à une écriture incisive , caustique , concise , un petit bijou à l'ironie grinçante et un humour noir corrosif que faire sa place au soleil , au coeur d'une communauté nouvelle, vendre des livres s'avèrerait impossible quasiment….

La fin de l'ouvrage attendue en fait , mais abrupte, peut générer un sentiment de frustration..
Nous n'aurons pas de réponse ….
Pour moi ce n'est pas un livre culte même si cela serre coeur de voir la cruauté morale qui s'exerce envers Florence Green .





J'ai même éprouvé une légère déception.

«  Je n'aime pas vraiment écrire des livres,mais j'aime les avoir écrits . »

«  J'attache une valeur inestimable à un bon livre sur ma table de nuit .
Malheureusement quand je vais enfin me coucher,je tombe de sommeil aussitôt après avoir lu quelques pages » .
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Livre que j'ai lu y a quelques années. Je n'avais pas été conquis par cette histoire mais voulais cependant la relire afin de pouvoir réaliser une chronique. Entre temps, j'ai incidemment vu l'adaptation cinématographique sur Arte. J'ai nettement mieux aimé le film. Lorsque j'ai relu le livre, défilaient les images du film. le film suivait de près le roman. La seule initiative du scénariste, que j'ai pu remarquer, était sa conception de la fin du film plus prometteuse à mon avis, que celle du roman.

Florence Green, une veuve, sur base d'une expérience antérieure, souhaite ouvrir une librairie à Harborough, une petite ville du Suffolk. Elle emprunte de l'argent pour acheter Old House, une maison désaffectée, humide et hantée par des esprits bruyants. Malgré que cette maison soit peu accueillante Mrs. Violet Gamart, une chatelaine de Hardborough, la convoite également avec l'intention d'en faire un centre artistique. Florence acquiert son prêt, commande ses livres et les installe avec l'aide d'une fille de onze ans qui n'aime pas lire mais intuitivement procure une aide efficace à Florence. Elle est pleine d'idées et d'initiatives

J'ai été fasciné par le courage et la détermination de Florence Green pour atteindre ses objectifs. Lorsque le projet de librairie abouti, la vente de Lolita de Nabokov déclenche de nouvelles hostilités.

Le propre notaire de Florence Green, Maître Thornton, prend faits et causes sur les désidératas des personnes qui veulent du mal à Florence plutôt que de la défendre.

Parmi les protagonistes, il y a un certain Milo North, qui excelle à ne rien faire ―un sombre personnage dont Florence plutôt naïve ne cerne pas les intentions.

Alors qu'un clan lutte pour déloger Florence Green de son commerce, toutes les méthodes sont bonnes même les plus abjectes. Florence n'a qu'un allié, Mr. Brundish, qui n'hésite pas à se rende cher Violet Gamart pour lui dire : « Allez-vous laisser tranquille Florence Green.

Qui de ces combats insidieux sortira vainqueur ?

Après cette lecture on aurait plutôt envie de passer à un roman « Feel Good ».

Le titre original du roman est The Book Shop. Dans ses versions françaises, il s'appelle suivant les éditions : La libraire ou l'affaire Lolita.

J'ai rencontré, de temps à autres, des paragraphes ou il n'est pas simple de saisir la signification, peut-être dû à certaines lacunes de traduction.

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« "- J'attache une valeur inestimable à un bon livre posé sur ma table de nuit. Malheureusement quand je vais enfin me coucher, je tombe de sommeil aussitôt après avoir lu quelques pages."
Florence calcula qu'à ce rythme, un bon livre durerait plus d'un an au directeur. le prix moyen d'un livre était de douze shillings et six pence. Elle soupira. »


Florence, qui vit depuis quelques années sur le capital décès de son mari, décide d'acquérir une vieille bâtisse du village afin d'y ouvrir une librairie. Mais contre toute attente, cette décision n'est pas accueillie avec enthousiasme par les villageois et surtout par Violet, une bourgeoise influente du village qui fera tout pour faire échouer son projet : Elle tentera d'abord de l'en dissuader en prétendant vouloir cette maison pour organiser un centre artistique, puis devant la détermination de Florence, elle use de stratagèmes plus pernicieux : Faire courir des rumeurs, jouer de ses relations, faire passer des lois pour la faire partir, etc… Pourquoi le village ne veut-il pas de la librairie de Florence ? Et surtout, qui va gagner cette lutte un peu puérile ?


*****

Nous n'aurons pas réellement de réponse à la première question, et c'est bien ce qui m'a le plus chagriné dans cette lecture. Tout le roman s'appuie sur cette lutte intestine, mais pourquoi des gens voudraient-ils s'acharner à empêcher une librairie d'ouvrir ? Finalement, en apprenant à connaître les personnages, je pense que Violet la bourgeoise ne supporte tout simplement pas qu'une autre femme, moins influente et plus récemment arrivée au sein de la communauté, entreprenne quelque chose avant elle, réussisse, et risque de devenir influente à son tour dans le village. Et je crois que c'est le noeud du roman.


Celui-ci doit beaucoup à la plume incisive qui le porte et à son atmosphère désuète de village anglais. Tout l'intérêt du livre réside dans l'opposition entre d'un côté cette femme récemment arrivée qui a le courage de se lancer, veut s'intégrer en participant à l'activité de la ville, et de l'autre côté les hiérarchies et relations villageoises dans lesquelles il est difficile d'interférer. Ainsi, Florence ne comprend pas pourquoi mais tous se liguent contre elle, y compris un drôle d'esprit frappeur qui hanterait la librairie.


Car Pénélope FITZGERALD est réputée pour son humour froid et sa prose raffinée, et c'est ce qu'elle nous offre à la lecture de ce roman. On pourrait tout simplement déduire de cette histoire qu'aujourd'hui, la littérature a moins la cote que d'autres formes d'art que Violet et les villageois prétendent vouloir promouvoir dans un centre culturel ; Mais plus sûrement, l'auteure a dénoncé dans ce roman, un peu à la manière de Jane Austen en son temps, à la fois la vie de village (le rejet, l'importance des invitations et réceptions en vue, etc…), mais aussi la fierté bourgeoise (avec ses jeux d'influences, de pouvoir, et d'argent) et les rivalités féminines. Il sera donc très dur de s'imposer pour Florence qui est une femme droite mais sans relations ni grande richesse, et récemment arrivée dans cette communauté. La librairie parviendra-t-elle à s'imposer ? Comme le suggère l'image utilisée par l'auteure, autant se battre contre un fantôme …


Je suis contente d'avoir découvert Pénélope FITZGERALD et j'ai apprécié sa plume, mais je ne conseille cette satire sociale qu'aux amateurs du genre : En effet, l'histoire demeure extrêmement simple et linéaire, et l'auteure laisse le lecteur déduire la morale qu'il veut de sa fin à la fois abrupte et attendue, ce qui peut donner une impression de frustration. Enfin, si vous avez du mal à trouver ce livre, sachez qu'il a été réédité en 2006 sous le nom bien moins pertinent de « L'affaire Lolita », titre d'un roman cité dans l'histoire. N'hésitez pas à me conseiller d'autres livres de cette auteure si vous en aimez un !


Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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Deux découvertes en une avec ce livre : une auteure britannique délicieusement caustique et une nouvelle collection, à mi-chemin entre poche et grand format, au design absolument irrésistible. Une belle occasion de faire connaissance avec la plume savoureuse de Penelope Fitzgerald, auteure britannique décédée en 2000 en laissant neuf romans dont celui-ci paru en 1978 et d'en savoir plus sur cette femme dont le premier livre a été publié à soixante ans, grâce à la belle préface écrite par sa biographe, Hermione Lee.

Qui aurait pu penser que l'ouverture d'une librairie dans un calme petit village côtier du Suffolk, pourrait susciter autant de haine ? Nous sommes en 1959 et Florence Green, une jeune veuve de guerre décide d'acheter une vieille propriété à l'abandon et d'y ouvrir une librairie, commerce alors totalement absent de la région. Seulement voilà, dans la société britannique, cette drôle de construction à étages, il faut faire attention à ne pas contrarier ceux qui, par leur influence font la pluie et le beau temps. Par son initiative, Florence est loin d'imaginer ce qu'elle a déclenché...

Avec cette histoire, l'auteure nous plonge avec fureur au coeur de la bourgeoisie anglaise de province, par-delà le légendaire flegme qui régit les moeurs. Sous les façades policées, les rapports sont d'une violence inouïe et les alliances se font et se défont au rythme des intérêts du moment. le tableau est tout simplement magistral alliant humour et ironie grinçante avec une touche de cruauté qui n'épargne personne. Très certainement né d'une observation fine de ses congénères, ce livre est un petit bijou de style et de concision narrative.

Je me suis tout simplement régalée, complètement soufflée par la tension qui gagne progressivement le récit et par la violence morale qui s'exerce peu à peu envers la pauvre Florence. En si peu de pages, Penelope Fitzgerald nous dit tout sur les règles sociales, les classes dirigeantes, la condition féminine et la difficulté de faire sa place dans n'importe quelle communauté. Quant à la façon dont est perçue la littérature... ce n'est pas tendre non plus.

Je comprends la communauté d'auteurs totalement fan de Mrs Fitzgerald au point de convaincre les éditeurs de rééditer ses textes. Qu'ils en soient remerciés, ce petit livre est fantastique.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Hardborough, dans le Leicestershire. Nous sommes en 1959. Florence Green, sans travail, met tout en oeuvre pour ouvrir sa propre librairie. Pour cela, elle envisage l'acquisition d'un vieux bâtiment que l'on dit hanté, The Old House. Sa librairie serait la seule de la ville. Son projet attise cependant des médisances. Florence n'est pas au bout de ses peines pour franchir les barrières et atteindre son objectif.

"La libraire" est une oeuvre de l'écrivaine britannique Penelope Fitzgerald, publiée à l'origine en 1978 et sélectionné pour le Booker Prize. Dans les années 2000, elle est rééditée sous le titre "L'affaire Lolita" pour retrouver son titre d'origine dans cette dernière traduction de 2016.

Avec humour, l'autrice nous présente une petite galerie de personnages dans l'Angleterre de la fin des années 1950. Florence, le personnage principal, est veuve. Elle souhaite acquérir un local pour ouvrir son commerce dans la petite ville de son enfance. Dès le départ, elle se heurte à des difficultés, d'abord d'ordre financières, puis d'emplacement, pour ensuite faire face à diverses manoeuvres de quelques personnes mal attentionnées. Toutes les occasions sont bonnes pour l'empêcher de mener son projet à terme, mais le pire reste à venir.

La librairie voit enfin le jour. Les commandes de livres sont passées. Et c'est lorsque Florence décide de mettre en vente le titre "Lolita" de Nabokov que les choses se gâtent. Sa boutique attire du monde et malgré toute sa volonté et son courage, elle va avoir bien du mal à se défendre. Même son notaire, M. Thornton, sous la pression de personnes bien placées dans la commune, tentera de la freiner dans son élan.

Un livre mettant en scène une femme passionnée. La librairie est un lieu de culture, ciblant les amoureux des livres mais aussi les curieux, et c'est aussi un lieu de rencontres et d'échanges. Avec son style, à l'humour très british, Penelope Fitzgerald nous présente une femme seule contre tous, prête à défier les réfractaires et à remettre en cause les convenances sociales.

Un bon roman à mettre entre toutes les mains et à avoir dans sa bibliothèque. Une très bonne lecture.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
― Vous ne jouissez pas de l’approbation générale, comprenez-vous ? Certains, je le crois, ne vous apprécie guère. Je fais référence à Violet Gamart. Elle avait d’autres projets pour The Old House. […]
― Je suis convaincue qu’elle est animée des meilleures intentions.
― Des meilleures intentions ! Réfléchissez bien ! […]. Elle veut un centre artistique. Comment l’art pourrait avoir un centre, Il n’y a qu’elle pour le croire, et elle entend vous déloger.
― Même si elle le souhaite, cela n’aura pas le moindre effet sur moi.
― J’ai l’impression que vous confondez l’usage de la force avec le pouvoir. Mrs Gamart, du fait de ses liens familiaux et de ses relations, est une femme de pouvoir. Cela ne vous inquiète-t-il pas ?
― Non.
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"- J'attache une valeur inestimable à un bon livre posé sur ma table de nuit. Malheureusement quand je vais enfin me coucher, je tombe de sommeil aussitôt après avoir lu quelques pages."
Florence calcula qu'à ce rythme, un bon livre durerait plus d'un an au directeur. Le prix moyen d'un livre était de douze shillings et six pence. Elle soupira.
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Si Florence était courageuse, elle l’était différemment d’un général Gamart […] ou d’un Mr Brundish […]. La foule se fit plus docile. Le magasin au cours de la première semaine de décembre réalisa un profit de quatre-vingt-deux livres, dix shillings pour la seule Lolita. Les nouveaux clients revinrent pour leurs achats de Noël. Pour la première fois de sa vie Florence éprouva un redoutable sentiment de prospérité.
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Cher Mr. Brundish.
La lettre que vous m’avez envoyée lorsque j’ai ouvert mon magasin m’a grandement encouragée ; c’est pourquoi je me risque aujourd’hui à solliciter votre avis. Après tout votre famille a vécu bien plus longtemps à Hardborough qu’aucune autre. J’ignore si vous avez entendu parler du roman que Christine Gipping s’apprête à déposer avec ce mot.
― Lolita de Vladimir Nabokov. Certaines critiques disent qu’il est prétentieux, ennuyeux, tarabiscoté et répugnant ; d’autres le qualifient de chef d’œuvre. Pourriez-vous avoir la bonté de le lire et de me faire savoir si j’ai raison de le commander et de le recommander à mes clients ?
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Ceux qui étaient admis au lycée de Flintmarket avaient droit à une enveloppe blanche carrée, ceux qui entraient au collège technique, à une longue enveloppe couleur chamois. Chaque élève du cours moyen, arrivant à l’école ce matin d’été, savait immédiatement en voyant son enveloppe quel serait son destin – et quel serait celui de l’autre.
Les enfants de Hardborough, repensant une vie plus tard à leur passé, ne se rappelleraient rien d’aussi cruel ni d’aussi décisif que cette enveloppe posée sur leur bureau.
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Vidéo de Penelope Fitzgerald
Bande annonce de The Bookshop, un film espagnol réalisé par Isabel Coixet, sorti en 2017. C'est l'adaptation du roman du même nom de Penelope Fitzgerald paru en 1994
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