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sur 322 notes
Edith est malade et va mourir. Elle décide de se rendre en Suisse pour un suicide assisté avec Exit. Elle part avec son mari et ses enfants pour ce dernier voyage sans retour.

En donnant une voix à chaque accompagnant-e, Carole Fives nous parle de la mort qui vient, des souvenirs, des relations de famille.

Une gentille famille de médecins et d'artistes, avec des voix trop uniformes qui manquent de relief pour donner suffisamment de contrastes à ce récit
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C'est le jour et l'heure pour Édith. Partir en Suisse avec ses quatre enfants, son mari, Simon, pour une euthanasie volontaire.
Elle se sait incurable et elle sait surtout que désormais, c'est la démence qui la guette.

Tous partent en voiture de Lyon à Bâle. Durant ce « road movie », ou ce compte à rebours (comme vous voulez), chacun devient le narrateur. Il ou elle exprime ses propres souvenirs, souvent avec des sursauts de révolte face à la décision de leur mère. Par exemple, Anna, la benjamine, pense à son fils Léon : « Toutes mes larmes sont pour lui, à présent. Pour cette grand-mère qu'il adorait et qu'il ne verra plus. »
Une mère et une grand-mère adorée qui va manquer.

C'est aussi la prise de conscience pour les enfants d'être désormais seuls et responsables :
« Perdre sa mère, c'est devenir définitivement adulte, c'est se dire, je ne peux plus aller chouiner dans les jupes de Maman, je n'ai plus qu'à m'assumer. »
Pourtant, ils comprennent et acceptent sa décision. Peut-être aussi, car ils sont, en majorité dans le corps médical.
Ils vont d'ailleurs discuter âprement à propos des cendres, de leur dispersion.

Sujet grave, difficile, qui peut faire peur à beaucoup. Traité avec beaucoup de lucidité, d'amour et d'humanité. Sans mélo. Pas du tout larmoyant, encore moins glauque.

Une façon saine d'envisager la mort. La liberté de parole est permanente dans cette famille et elle fait du bien. Ce n'est pas le choix du désespoir, mais celui de la lucidité, de la liberté. Celui aussi d'une femme de caractère, et d'une famille soudée et aimante.
Accepter la mort, sa mort, celle de ceux qu'on aime. Bien sûr, c'est terriblement difficile, mais cela fait partie de la vie.
L'émotion, la souffrance, les doutes sont forts : C'est comme si ta mère se tuait sous tes yeux tout en te demandant de lui faire un bisou. Et accompagner sa mère dans un suicide, ça laisse des traces.»
Comme le dit si justement Théo, le benjamin : « Être médecin, c'est surtout apprendre à connaître le vivant. La mort entre dans la normalité du vivant au même titre que la vie. La mort, c'est la vie. Il faut l'accepter pour mieux vivre. »

Une belle réflexion sur la vie, tout simplement. En conclusion, je laisse la parole à Simon, le conjoint d'Édith : « Moi, je vois la mort comme une étape de la vie(…) Édith, c'est comme pour mon grand-frère, comme pour mes parents, elle continuera de vivre à travers nos discussions.(…) Mes morts, ils viennent au moment où j'ai le plus besoin d'eux. Quand je dois prendre une décision. »

Un beau roman, tout simplement.

Et entre parenthèses : la mort volontaire assistée existe en Suisse depuis 1480.

instagram : commelaplume
Lien : https://commelaplume.blogspo..
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le temps d'un week-end, une famille va rejouer le scénario d'un départ en vacances d'enfance : les parents, les quatre enfants , devenus adultes, à l'arrière.
Direction la Suisse où la mère de famille, Edith, a décidé de se rendre pour qu'on puisse l'assister à mourir car elle se sait condamnée.
Durant ce trajet, à cause de la situation bien particulière, mais aussi du temps qui a passé, la constellation familiale va évoluer et les rôles vont peut être se redistribuer.
Si j'ai apprécié , comme toujours, la manière dont Carole Fives scrute les familles et les interactions qui s'y mettent à jour, je suis restée un peu sur ma faim quant au thème principal.

Merci à l'autrice et à l'éditeur qui m'ont envoyé ce livre.


Je n'ai pas été rémunérée pour ce billet.
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Lu en un après-midi, je suis montée dans la voiture de cette famille en partance pour un voyage, périple bien particulier car il s'agit d'accompagner la mère vers la mort. Père et enfants dans ce roman choral se raconte dans sa place au sein de la famille et exprime ce qu'il ressent par rapport à cette mère, à ce choix ultime et définitif. L'autrice s'est placée dans chacun des personnages pour un rendu intéressant, troublant parfois mais si humain qu'on en respecte chaque ressenti. Bien qu'il aborde un sujet difficile, cet ouvrage n'est jamais larmoyant mais plutôt lucide, tout en simplicité. J'ai aimé et cela m'a permis de réfléchir à ce que je pourrais faire si je devais être confrontée à pareil évènement, je n'ai pas de réponse mais j'ai apprécié cette lecture pour le moment qu'elle m'a apporté dans le divertissement et la réflexion.
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C'est un récit qui aborde avec sensibilité, humanité et délicatesse le sujet difficile de l'euthanasie. J'ai apprécié que l'autrice parvienne à évoquer ce sujet tabou sans sombrer dans le pathos.

La narration alternée entre les membres de la famille d'Édith offre une perspective intime et authentique. On plonge dans leurs souvenirs, leurs joies, leurs peines, mais surtout, on explore leur relation avec la mort imminente de leur mère et femme.

La plume fluide de l'autrice est sobre et délicate, Carole Fives réussit à créer une atmosphère où l'humour et l'humanité cohabitent avec la gravité de la situation. Les chapitres courts donnent du rythme, reflétant peut-être la course contre le temps à laquelle la famille se confronte.

Ce beau roman empreint de tendresse offre une réflexion sur la vie, sur notre rapport à la mort et à la liberté de choisir notre départ. Je l'ai beaucoup aimé.
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Edith est atteinte d'une maladie grave. Aussi pour éviter de souffrir et de devenir un poids pour sa famille décide-t-elle du jour et de l'heure où elle mourra. Et c'est à Bâle, en Suisse, où la mort volontaire assistée est autorisée qu'elle se rendra. le thème est certes grave. Pour autant la forme chorale allège le propos. En effet, Carole Fives nous permet de suivre son mari et leurs quatre enfants. A travers des chapitres très courts, elle nous plonge dans leurs pensées et leurs vies respectives. Et c'est l'occasion d'aborder le rapport à la mort des soignants notamment, tout comme les liens dans la fratrie. Très bon moment de lecture.
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Ce roman choral aborde le sujet pas évident de la fin de vie, et même plus puisqu'il est ici question de suicide assisté.

En France la loi Claeys-Leonneti de 2016 ne permet que « la sédation profonde et continue jusqu'au décès », sous condition et après discussion collégiale de l'équipe médicale.

Mais Edith, mère de 3 enfants et épouse, a décidé de mettre fin à ses jours avant que son état n'empire, suite au diagnostic d'une maladie dégénérative. C'est en Suisse que la famille se rend pour le jour et l'heure fatidique.

L'angle d'attaque est original, en effet toute la famille est embarquée dans une sorte d'ultime road trip. La narration alterne d'un des trois enfants à l'autre en passant par le mari. Chaque personnage y va non seulement de son avis sur la situation mais parle également de sa vie personnelle. Se mélange ainsi violence conjugale, projet professionnel, éducation des enfants, deuil…

Le seul personnage qui ne prend jamais la narration c'est Edith. Et c'est sans doute ce qui donne son originalité à ce roman et évite qu'il tombe dans le pathos.

Pas de larmes inutiles mais une belle oeuvre en faveur d'un choix personnel et réfléchi à décider de sa mort face à la maladie.
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Le jour et l'heure de Carole Fives, présentation
Audrey travaille aux urgences. Elle est gynécologue. Ils ont sauvé un bébé mais la mère est en réanimation. ll est 2 heures du matin, c'est la fin de sa garde. Elle s'est mise en congés sans explication.

Elle a rendez-vous avec sa famille Gare de Lyon.

Avis le jour et l'heure de Carole Fives
En commençant ce roman, lu en avant-première, lu dans le cadre du Prix du roman Fnac, pour la rentrée littéraire 2023, je m'attendais tout simplement à un accident de la route et tout ce qui se passe après. Comme quoi, les idées qui viennent quand une famille prend une voiture et que les informations relatent bien souvent des accidents de la route faisant des morts. Mais ce n'est pas le sujet. le lecteur l'apprend très vite.

Ce sont le père et la mère, Simon et Edith, et leurs quatre enfants, Audrey, Jeanne, Anne, Théo, qui prennent la route un matin depuis Lyon. Ils vont à l'étranger. C'est une famille qui travaille dans le médical. La mère avait été infirmière et ensuite a été avocate. L'une des filles, quant à elle, n'a pas choisi le milieu médical. le départ de ce voyage irrite un peu la mère car son mari ne conduit pas très bien. Pour les enfants, cela ressemble aux voyages de leur enfance quand ils étaient tous les 6 à découvrir de nombreux pays. Mais le but de ce dernier voyage n'est pas le même. Leur mère est malade depuis de nombreux mois et ses jours sont comptés. Donc, elle a pris sa décision et en a informé ses enfants. Tous ont accepté de l'accompagner. Mais tous et leur père ont réagi différemment à la nouvelle et à ce choix imposé.

La romancière, en quelques pages, relate leur enfance et la relation avec leur mère et également entre frère et soeurs, ceux qui sont proches les uns des autres ou un peu plus éloignés par rapport à leur place dans la famille et leur caractère. La romancière explique également leur vie actuelle, pas toujours rose. Elle explique également leur lien avec leur mère, ceux qui n'ont pas coupé le cordon, ceux qui ont préféré s'éloigner. Mais tous évoquent cet amour dans la famille. La romancière nous explique également comment ils ont passé, ensemble, les derniers jours et surtout ces derniers instants.

Une très grande pudeur pour aborder un thème qui peut toucher tout le monde, le suicide assisté. Cette pratique est interdite en France car les médecins ont pour mission de sauver, quoi qu'il en coûte, même si les soins palliatifs peuvent plus ou moins mettre fin à une vie. A l'étranger, ce suicide assisté ne se déroule pas d'un claquement de doigt. le candidat, si le terme peut être utilisé, ne partira pas sans être réellement accompagné. Il aura toujours la possibilité de revenir sur sa décision avant le geste fatidique.

Pourquoi, en France, laisse-t-on souffrir les gens qui ont une maladie incurable ? Je comprends le Serment d'Hippocrate. Mais je ne comprends pas que les médecins n'indiquent pas à leurs patients le temps qu'il leur reste à vivre. Toute personne qui voit sa déchéance arriver, qui ne la supporte pas doit être autorisée à choisir comment mourir et la date, même si c'est difficile pour les proches. de toutes façons, à un moment donné, la mort d'un proche est difficile à appréhender. Chacun doit être LIBRE de choisir. de mon côté, si cela devait m'arriver, avoir une maladie incurable, j'expliquerai à mon homme et à ma fille, cette décision et je ferai le nécessaire.

Ce n'est pas un coup de coeur, mais le thème abordé m'a touché, les mots de la romancière sont forts, sans guimauve, profonds et touchants. Je valide ce texte pour le Prix du Roman Fnac.
Lien : https://livresaprofusion.wor..
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Un roman qui traite du suicide assisté mais vu par ceux qui restent.
Sa résonnance émotionnelle n'a rien à voir avec « La dernière leçon » de Noëlle Châtelet, mais il donne à réfléchir malgré tout.
J'ai trouvé intéressant que l'auteure mette en scène une famille de professionnels médicaux, comme un pied-de-nez à leurs fréquents réquisitoires contre ces pratiques.
Il y a aussi une mise en perspective particulière de la mort : paradoxalement les enfants ont beau être vraiment touchés et concernés par ce suicide programmé, ils sont aussi envahis par les choses du quotidien, par leurs préoccupations personnelles, par la vie qui avance et qu'on ne peut pas « mettre sur pause »…
J'ai d'abord trouvé étrange et agaçant de les voir parasités par leurs petites existences dans un moment si critique, mais finalement c'était plutôt simple et rassurant de voir la mort ainsi replacée dans le flux des jours.
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Voilà un petit bijou de texte, un roman choral comme je les aime.
Simon et Edith sont mariés depuis 45 ans, ils ont 4 enfants. Simon est médecin de campagne, Edith était infirmière puis a repris des études de droit à l'époque où ses enfants, adolescents, étaient tous au collège ou au lycée. Les 3 premiers de la fratrie ont fait médecine, il n'y a que Jeanne, la petite dernière qui soit partie dans une voie artistique.

Cette petite famille se retrouve un week-end en mars pour un road-trip étonnant, ils partent en Suisse là où Edith pourra mettre fin à ses jours de façon légale, en étant prise en charge par une équipe pluridisciplinaire, permettant à chacun.e.s de vivre ce moment très particulier avec le plus de sérénité possible.

C'est ce week-end qui nous est narré ici, en 140 pages, avec légèreté et fluidité, humour et prise de recul.

J'ai été moins émue que lors de ma lecture de la dernière leçon de Noëlle Châtelet, parce que depuis cette époque, mon cheminement personnel m'a amené à réfléchir à ma propre fin et à prendre des décisions la concernant. Mais j'ai vraiment vibré en lisant chacun des chapitres, chaque membre de la famille a une épaisseur, un charisme, j'aimerais vraiment avoir l'occasion de les fréquenter dans la vraie vie.
J'aurais d'ailleurs apprécié que le livre soit plus détaillé (vous me direz je ne suis jamais contente) tant la qualité de l'écriture et la personnalité des intervenants est intéressante et attachante.
Je lis en dernière page que "ce texte a fait l'objet d'une commande de la part du Bateau Feu, Scène nationale de Dunkerque".
Sera t'il présenté en version théâtrale?
C'est un format qui s'y prête, probablement parce qu'il a été conçu pour dès le départ.
Férue de théâtre et d'art vivant, je ne manquerai pas d'aller le voir joué si il passe par Bruxelles.

Vous l'aurez compris c'est une lecture que je vous recommande chaleureusement.
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