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4,03

sur 311 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au moment où Dorrigo Evans entame une liaison incandescente avec une femme, il est mobilisé dans l'armée australienne pour combattre dans le Pacifique. Fait prisonnier par les Japonais, il doit travailler avec 60 000 de ses compatriotes à la construction d'une ligne de chemin de fer qui relie le Siam à la Birmanie.
Confronté à l'arbitraire des officiers japonais qui ont la mission de construire cette voie ferrée quel qu'en soit le coût pour le compte de l'Empereur, Dorrigo fait tout pour sauver ses frères d'armes, décimés par la malnutrition et les épidémies. A la lecture de cette partie centrale du livre, j'ai vu surgir en moi les images du livre "Le pont de la rivière Kwaï" de Pierre Boulle et du film qui en a été tiré. Mais le récit de Flanagan sur cet épisode de la guerre est raconté de manière bien plus crue. le duel psychologique entre l'officier occidental et l'officier japonais, que l'on retrouve dans les deux livres, est dominé chez Flanagan par la tragédie que vivent ces soldats dont la mortalité (50%) est assez comparable à celle qui a pu sévir dans les camps de concentration nazis.
En contrepoint à cette histoire tragique, il y a l'espérance pour Dorringo et chaque soldat de retrouver leur foyer, leur amour. J'avoue que cet aspect du roman m'a moins convaincu. Mais il y a dans ce livre un souffle, un talent de conteur qui valent qu'on le lise.
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Attention: ne surtout pas se fier à la couverture qui pourrait faire croire que ce livre va nous conter une aimable bluette.
Le livre débute par les horreurs d'un camp japonais de prisonniers australiens qui doivent, jusqu'au bout de leurs forces, construire une voie de chemin de ferre en pleine jungle birmane ou thaïlandaise.
Le héros est médecin et s'emploie à maintenir en vie ses compatriotes.
Quand le roman bascule dans l'après-guerre, il s'intéresse également
aux anciens tortionnaires en abordant le thème de la rédemption : peut-on avoir été un criminel de guerre ou à minima un monstre et se réinsérer en amateur d'art ou de parfait citoyen
Rien de manichéen, car le héros lui même ne sera pas un homme parfait (mauvaix époux et mauvais père).
La première partie est saisissante, terrible et parfois difficile à lire.
La seconde est plus "philosophique" et l'histoire d'amour m'a moins convaincu.
Un poil long également mais d'une grande qualité tout de même, sans conteste !
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C'est un roman, qui raconte la vie de Dorrigo Evans.
J'insiste un roman.
Il a cette construction de roman historique, social, sentimental, capable de tout rassembler.
Malgré ses centaines de pages, huit ou neuf centaines, il se lit comme un journal, tant on veut suivre la vie de Dorrigo, et là j'ai envie de dire tant on veut comprendre à quel point il est mort. Car, il s'agit plus, de mon point de vue, de l'histoire d'une mort que de l'histoire d'une vie.
Ce long roman est romantique à souhait. En effet il apparait par quelques chapitres comme l'histoire de Roméo et Juliette. Amy (Juliette) croit que Dorrigo est mort. Ce qui n'est pas le cas. Et on a raconté à Dorrigo qu'Amy était morte.

Mais les plus longs chapitres, les plus lourds, et ceux qui, je pense à l'auteur, il importait de les mettre ici, dans ce livre, sont consacrés au sort des prisonniers australiens dans les camps de travail japonais. Là, j'ai envie de dire assez crûment, pour ceux et celles qui n'ont aucune idée de ce qu'il s'y passait, passez votre chemin. Richard Flanagan est un écrivain hyper réaliste. Il met donc le focus sur certains éléments de la réalité, pour en montrer mieux l'horreur, l'atrocité, la barbarie, la monstruosité.
Si vous n'avez aucune idée de ce qu'il se passait alors, vous serez horrifié et ne comprendrez pas ce roman et ce serait dommage.
Car R. Flanagan parle dans son long roman, qui il est vrai règle quelques comptes, mais à juste titre, parle donc de la mémoire et forcément de l'oubli. du combat et de la justice. Des sacrifices inutiles. de la manipulation, étatique, mais aussi celle des proches. Et surtout il tente de nous ramener à notre place d'être humain, tout simple, tout humble, et de nous amener à cette réflexion, et si nous savions rester humble, simple, sincère...
Une belle lecture, avec ses petits défauts, mais qui reste nécessaire.
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Un roman sur la 2ème guerre mondiale, difficile de résister pour moi. Qui en plus me permet de partir en Australie et de valider ce pays pour ma Coupe du Monde livresque, what else ! Mais quelle claque ! Ce n'est pas un roman "facile". Il nous décrit, avec beaucoup de détails, la vie de prisonniers australiens durant la seconde guerre mondiale, dans un camps de travail japonais. Vous voyez où ca peut mener... Les conditions de rétention, liées aux conditions météorologiques liées aux conditions géographiques (la jungle) tout ça lié au tempérament des soldats et hauts gradés de l'armée japonaise, donne une histoire quelque peu violente et posant question sur ce que les êtres humains sont capables de faire en situation de conflit et de stress. Des tortures, à la force surhumaine des corps pour survivre, aux lavages de cerveau des uns et des autres pour arriver à survivre ou à commander. On s'emmêle entre le désarroi que l'ont ressent pour les prisonniers mais aussi pour les tortionnaires qui sont tout aussi perdus dans leurs émotions et leurs capacités à gérer les situations dans lesquelles la guerre les a entrainé malgré eux.

Un livre fort, une histoire intéressante, poignante et pour moi inédite, car je ne connais rien ou pas gand chose de l'histoire de la 2ème guerre mondiale dans cette partie de la terre.

Il y a quelques longueurs et aussi quelques scènes qui sont très "brut de décoffrage" qui peuvent choquer les personnes ne supportant pas ces scènes très réalistes.
Lien : http://cath-jenta3.hautetfor..
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Ne vous fiez pas à la couverture : il ne s'agit pas là d'une lecture légère bien au contraire. Âmes sensibles, s'abstenir. Ce livre m'a bouleversée.
Ce roman fait partie des romans que l'on n'oublie pas. Puissant et précis, l'auteur décrit l'horreur et la violence, en 1941, d'un camp de prisonniers australiens soumis à la folie d'un commandant japonais.
Il nous conte aussi une histoire d'amour d'une rare intensité.
Porté par une écriture d'une rare intensité poétique, La Route étroite vers le Nord lointain fait renaître sous nos yeux la "Voie ferrée de la Mort", tragédie méconnue de la Seconde Guerre mondiale, par-delà le bien et le mal, dans sa grandeur dérisoire et sa violence implacable.
La Route étroite vers le Nord lointain est un roman puissant sur l'absurdité de la condition humaine, une méditation sur l'amour et la mort, un cri contre la précarité de la mémoire et l'inacceptable victoire de l'oubli.
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Ce roman m'aura bousculé, c'est évident. L'ai-je apprécié ? En toute honnêteté, je n'arrive pas à le déterminer...

D'un côté, l'écriture est belle, riche, poétique. le récit est dense, marquant. Il y a pour commencer quelques scènes de guerre assez dures. Et il y a, constituant le centre de l'histoire, la construction voulue par l'armée japonaise de cette ligne de chemin de fer dans la jungle thaïlandaise, un projet démentiel, un brin absurde. Des chapitres retraçant l'extrême fatigue des prisonniers australiens contraints à cette tâche inhumaine, la cruauté de leurs geôliers. Des pages pour évoquer l'épuisement, les maladies, la faim... jusqu'aux actes de chirurgie de fortune. Et pourtant, il y a de la solidarité, de l'entraide entre prisonniers. L'intérêt de ce roman est toutefois ne pas se cantonner à cette période dramatique, mais de s'intéresser aux trajectoires des principaux protagonistes, australiens ou japonais, dans leur vie d'après, et ce, sur plusieurs décennies...

Mais il y a eu aussi un autre versant dans cette lecture. Une construction tout d'abord, notamment dans la première partie, qui m'a parfois un peu dérouté, avec de brusques changements d'époques. Un narrateur, médecin réputé coureur de jupons, pour lequel je n'ai jamais pu éprouver la moindre sympathie. Et ce récit de la construction de la ligne qui donne lieu à des pages sûrement réalistes, mais tellement éprouvantes...

Je suis donc très partagé sur ce roman, je n'arrive pas à savoir si les aspects positifs l'emportent sur ceux négatifs. J'ai vraiment dû m'accrocher lors de certains passages, d'une grande noirceur. Mais je suis content de l'avoir fait, ce récit dessinant finalement une fresque assez intéressante du vingtième siècle au travers du destin d'un homme. Mais ai-je pris du plaisir à lire ce roman ? Je n'en suis pas convaincu ...
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La route étroite vers le nord lointain, voilà un titre étrange qui a attiré mon oeil car c'est un titre emprunté au fameux poète japonais Bashō.

Ce roman aborde la Seconde Guerre Mondiale par des côtes que je ne connais pas : celles de l'Australie et du Japon. L'Empire du Japon lance en 1942 la construction, à des fins commerciales et conquérantes, d'une ligne de voie ferrée reliant le Siam (la Thaïlande) à la Birmanie. Cette ligne a été construite par des “romusha” (travailleurs forcés) issus des colonies japonaises et traités comme des esclaves ainsi que par des prisonniers de guerre Alliés, notamment des australiens.

C'est cette partie qui m'a amenée vers ce livre car je comptais améliorer mes connaissances sur le plan historique en m'appuyant, comme j'en ai l'habitude, sur l'enrobage de fiction pour mieux faire passer la leçon.

Le côté fiction c'est l'histoire de Dorrigo Evans, un médecin et officier australien, prisonnier sur “la voie ferrée de la mort”, en proie au questionnements incessants qui mitraillent le cerveau humain sur les tourments de la guerre, de l'amour et de la vie en général.
On croise également une galerie de personnages de tous bords, prisonniers australiens qui tentent de survivre, rescapés tentant de re-vivre, officiers japonais, gardes coréens et civils, tous ayant la conscience tourmentée par des questionnements similaires.

Si j'ajoute que le récit se fait dans une totale absence de linéarité qui m'a beaucoup gênée, le résultat à mon sens, bien que tout soit parfaitement écrit et maîtrisé, est un roman aussi plombant qu'un confinement forcé et nous en dit tout autant sur la nature humaine.
L'analyse psychologique des personnages est en effet très poussée et très réaliste, peut-être trop. Il y a tellement de gâchis, d'amours contrariées, de morts inutiles, de mensonges justifiés, et finalement d'humanité dans tout ce qu'elle a de plus imparfait que j'ai fini le livre avec un dégoût de tout, une envie de trouver une branche à laquelle m'accrocher (avec ou sans corde ??)

Bref, pas du tout le genre de livre que j'ai envie de lire en cette période difficile. D'un autre côté si je l'avais lu dans un transat au bord d'une piscine peuplée de mammifères enduits de crème solaire et sautant dans de l'eau potable juste pour y faire mumuse, aurais-je mieux digéré les mensonges, les tortures, les morts insensées et les peines inutiles, pas sûr !!

Allons soyons positifs, ce livre est émaillé de poèmes de Bashō et d'Issa, entre autres, de petites pépites que j'ai gardé dans mon tamis, et pour ma part, c'est tout ce que je veux garder.
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Le film "Le Pont de la Rivère Kwaï", de David Lean, sorti en 1957, a fait connaître la problématique des prisonniers anglo-saxons des japonais pendant la seconde guerre mondiale, utilisés par ces derniers pour contruire des ouvrages de génie civil en Asie du Sud-Est, souvent dans la jungle.
C'est aussi le thème de ce livre de Richard Flanagan : ici ce sont des prisonniers australiens réduits en esclavage pour construire une route stratégique entre Siam et Birmanie, et dont le chef australien se trouve être un médecin militaire.
C'est donc l'histoire de ces hommes et plus particulièrement de ce chef, avant, pendant et après la guerre, et de la notoriété acquise par ce médecin du fait de son comportement durant la captivité des prisonniers.
L'auteur a donné, volontairement ou non, un goût prononcé à l'histoire, par la force de son propos et le réalisme de ses descriptions, notamment lorsqu'il s'agit des cruautés qu'ont dû subir les hommes durant leur captivité. À cette fin l'auteur s'étend beaucoup sur les conditions physiques abjectes dans lesquelles ont vécu les hommes (un mélange de mousson, de boue, de déjections et purulences corporelles...) et atteint même parfois le "gore", notamment lors d'une scène d'amputation.
Se greffe là-dessus l'histoire des relations amoureuses du héros (le médecin Dorrigo Evans), avant et après la captivité.
Dans l'ensemble ce livre puissant est très bien fait et raconté, inspiré d'ailleurs de l'histoire vraie du propre père de l'auteur. Il s'y mêle une réflexion intéressante sur le courage, le devoir, le bien et le mal, la mort. Le tout en fait un grand livre : cet écrivain australien, étoile montante de la littérature anglo-saxonne, et déjà primé à plusieurs reprises, est à suivre.
Traduction de France Camus-Pichon
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La route étroite vers le nord lointain est un extrait d'un haïku célèbre, c'est aussi le symbole de cette ligne de chemin de fer que les japonais chercheront à construire dans la jungle birmane durant la 2ème guerre mondiale, au prix de la mort de milliers de prisonniers en particulier australiens.
Mais c'est aussi la métaphore de la vie de Dorigo Evans depuis son enfance misérable à sa réussite sociale de chirurgien en passant par son rôle dans les camps de prisonniers.
Peut on vivre en étant mort à l'intérieur ? Evans traverse sa vie comme un fantôme dans l'indifférence et la solitude derrière une façade brillante. Femme, enfants, métier, au fond rien ne le satisfait, seuls un impossible amour de jeunesse et le feu de la guerre lui auront donné le sentiment de vivre.
Le coeur du roman est là : les hommes dans la guerre, bourreaux et victimes trouvent leurs raisons et s'accommodent de leurs comportements altruistes, ignobles, admirables ou lâches.
Pendant cette autre vie ils sont autres, ensuite après le conflit ils retrouveront leur vieille peau ou se construiront un nouveau personnage mais en sachant que leur vérité etait sur la route étroite.
Beau roman, puissant, riche en situations qui poussent à la réflexion mais affaibli par un côté mélodramatique trop appuyé à mon goût.
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Passionnant
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