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4,03

sur 311 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après la reddition des Forces Alliées à Singapour en février 1942, soixante mille prisonniers de guerre sont affectés à la construction d'une voie de chemin de fer qui doit relier le Siam à la Birmanie. L'enjeu de cette folle et meurtrière entreprise - qui dure un an et demi et fait des milliers de victimes civiles et militaires - est pour les Japonais, même s'ils affirment vouloir rendre l'Asie aux Asiatiques, un accès au Raj britannique.

Parmi les forçats de cette « voie ferrée de la mort », avec les populations autochtones, il y a de nombreux Australiens, dont le propre père de l'auteur. Un survivant de l'enfer birman incarné par Dorrido Evans, médecin désabusé qui se bat pour sauver des vies anéanties par la violence et les conditions extrêmes.

Evans, un homme qui, au seuil de la vieillesse, ne se reconnait pas dans le héros de guerre qu'il est devenu malgré lui. Qui estime simplement avoir mieux réussi à vivre qu'à mourir, et que la guerre, qui ne se fait pas entre des héros et des salauds, est seulement l'expérience indépassable d'une vie d'homme, un traumatisme estompant tout ce qui existe avant et après, sauf peut-être un grand amour.

Par-delà le bien et le mal, La route étroite vers le nord lointain est un cheminement bouleversant à la rencontre des victimes de cette déraison humaine qu'est la guerre.
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La route étroite vers le nord lointain, voilà un titre étrange qui a attiré mon oeil car c'est un titre emprunté au fameux poète japonais Bashō.

Ce roman aborde la Seconde Guerre Mondiale par des côtes que je ne connais pas : celles de l'Australie et du Japon. L'Empire du Japon lance en 1942 la construction, à des fins commerciales et conquérantes, d'une ligne de voie ferrée reliant le Siam (la Thaïlande) à la Birmanie. Cette ligne a été construite par des “romusha” (travailleurs forcés) issus des colonies japonaises et traités comme des esclaves ainsi que par des prisonniers de guerre Alliés, notamment des australiens.

C'est cette partie qui m'a amenée vers ce livre car je comptais améliorer mes connaissances sur le plan historique en m'appuyant, comme j'en ai l'habitude, sur l'enrobage de fiction pour mieux faire passer la leçon.

Le côté fiction c'est l'histoire de Dorrigo Evans, un médecin et officier australien, prisonnier sur “la voie ferrée de la mort”, en proie au questionnements incessants qui mitraillent le cerveau humain sur les tourments de la guerre, de l'amour et de la vie en général.
On croise également une galerie de personnages de tous bords, prisonniers australiens qui tentent de survivre, rescapés tentant de re-vivre, officiers japonais, gardes coréens et civils, tous ayant la conscience tourmentée par des questionnements similaires.

Si j'ajoute que le récit se fait dans une totale absence de linéarité qui m'a beaucoup gênée, le résultat à mon sens, bien que tout soit parfaitement écrit et maîtrisé, est un roman aussi plombant qu'un confinement forcé et nous en dit tout autant sur la nature humaine.
L'analyse psychologique des personnages est en effet très poussée et très réaliste, peut-être trop. Il y a tellement de gâchis, d'amours contrariées, de morts inutiles, de mensonges justifiés, et finalement d'humanité dans tout ce qu'elle a de plus imparfait que j'ai fini le livre avec un dégoût de tout, une envie de trouver une branche à laquelle m'accrocher (avec ou sans corde ??)

Bref, pas du tout le genre de livre que j'ai envie de lire en cette période difficile. D'un autre côté si je l'avais lu dans un transat au bord d'une piscine peuplée de mammifères enduits de crème solaire et sautant dans de l'eau potable juste pour y faire mumuse, aurais-je mieux digéré les mensonges, les tortures, les morts insensées et les peines inutiles, pas sûr !!

Allons soyons positifs, ce livre est émaillé de poèmes de Bashō et d'Issa, entre autres, de petites pépites que j'ai gardé dans mon tamis, et pour ma part, c'est tout ce que je veux garder.
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Quel livre !
Dorrigo Evans, considéré, bien malgré lui, comme un heros dans toute l'Australie, à l'occasion d'une préface qu'on lui demande pour un livre, se remémore sa vie, la guerre en Orient d'abord puis comme prisonnier des Japonais, où lui et ses hommes travaillent, dans des conditions épouvantables et inhumaines, à la construction de "la ligne", le chemin de fer qui doit relier la Thaïlande à la Birmanie.
Il revit également sa passion pour Amy, l'épouse de son oncle.
Le récit des conditions de vie des prisonniers nous plonge dans l'horreur : travail exténuant, brimades, châtiments corporels, faim, froid, boue, tout y passe. C'est une guerre que je connaissais mal, sinon par le pont de la rivière Kwai ou par le film Furyo, et les exactions commises par les Japonais y furent terribles. L'auteur ne nous en épargne aucune.
J'ai aimé la passion amoureuse entre Dorrigo et Amy. le souvenir de celle-ci hante Dorrigo durant sa captivité, même s'il voit les contours de son visage s'estomper.
C'est un livre dur, très dur même mais extrêmement riche et remarquablement bien écrit.
Je l'ai adoré.


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Un livre de plus de 400 pages súr un épisode méconnu de la seconde guerre mondiale: la construction d'une voie ferrée par les Japonais entre le Siam et la Birmanie par des prisonniers australiens
On est loin du Pont de la Rivière Kwai auquel on pense immédiatement
Ici , pas de notion de prisonnier de guerre
Seul compte le travail à effectuer au nom de l'Empereur et des valeurs éternelles du Japon
Le titre reprend un haïku de Basho , célèbre auteur japonais, du 17° siècle
La description des conditions de survie est très crue, très réaliste quand il s'agit de raconter la souffrance et la mort à travers les multiples maladies qui déciment les prisonniers
Très surprenante aussi la fascination japonaise pour l' art de la décapitation
C'est un livre dur mais très près de la réalité quotidienne ( le père de l'auteur est l'un des rares survivants)
Livre súr l'oubli, le pardon ,les valeurs essentielles de la vie, la cruauté éternelle et la souffrance
La partie plus romanesque qui raconte l'amour impossible de Dorrigo m'a paru un peu moins intéressante avec quelques longueurs inutiles
Elle permet surtout d'aérer un peu le livre particulièrement oppressant .Un peu d'amour qui fait du bien
Un très beau livre à lire absolument
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Ce roman m'aura bousculé, c'est évident. L'ai-je apprécié ? En toute honnêteté, je n'arrive pas à le déterminer...

D'un côté, l'écriture est belle, riche, poétique. le récit est dense, marquant. Il y a pour commencer quelques scènes de guerre assez dures. Et il y a, constituant le centre de l'histoire, la construction voulue par l'armée japonaise de cette ligne de chemin de fer dans la jungle thaïlandaise, un projet démentiel, un brin absurde. Des chapitres retraçant l'extrême fatigue des prisonniers australiens contraints à cette tâche inhumaine, la cruauté de leurs geôliers. Des pages pour évoquer l'épuisement, les maladies, la faim... jusqu'aux actes de chirurgie de fortune. Et pourtant, il y a de la solidarité, de l'entraide entre prisonniers. L'intérêt de ce roman est toutefois ne pas se cantonner à cette période dramatique, mais de s'intéresser aux trajectoires des principaux protagonistes, australiens ou japonais, dans leur vie d'après, et ce, sur plusieurs décennies...

Mais il y a eu aussi un autre versant dans cette lecture. Une construction tout d'abord, notamment dans la première partie, qui m'a parfois un peu dérouté, avec de brusques changements d'époques. Un narrateur, médecin réputé coureur de jupons, pour lequel je n'ai jamais pu éprouver la moindre sympathie. Et ce récit de la construction de la ligne qui donne lieu à des pages sûrement réalistes, mais tellement éprouvantes...

Je suis donc très partagé sur ce roman, je n'arrive pas à savoir si les aspects positifs l'emportent sur ceux négatifs. J'ai vraiment dû m'accrocher lors de certains passages, d'une grande noirceur. Mais je suis content de l'avoir fait, ce récit dessinant finalement une fresque assez intéressante du vingtième siècle au travers du destin d'un homme. Mais ai-je pris du plaisir à lire ce roman ? Je n'en suis pas convaincu ...
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Il y a la vie avant la guerre, pendant la guerre, et après la guerre. Ce qui peut donner trois hommes différents dans le même. Dans ce cas, est-il un imposteur comme dans le roman de Cercas ? Dorrigo Evans, jeune médecin, tombera amoureux de la femme de son oncle. 1941, comme d'autres australiens, il sera envoyé dans la jungle birmane pour la construction d'une voie ferrée de plus de 400 kms. La violence des camps donne des scènes insoutenables. L'une des particularités de ce roman est de nous décrire ce que deviennent également les criminels de guerre. Après la folie, ils deviennent : père de famille aimant, bon, généreux. Un style tout en puissance et visuel. Comme toujours, un beau livre est plus difficile à critiquer que les autres. Man Booker Prize - 2014
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C'est un roman, qui raconte la vie de Dorrigo Evans.
J'insiste un roman.
Il a cette construction de roman historique, social, sentimental, capable de tout rassembler.
Malgré ses centaines de pages, huit ou neuf centaines, il se lit comme un journal, tant on veut suivre la vie de Dorrigo, et là j'ai envie de dire tant on veut comprendre à quel point il est mort. Car, il s'agit plus, de mon point de vue, de l'histoire d'une mort que de l'histoire d'une vie.
Ce long roman est romantique à souhait. En effet il apparait par quelques chapitres comme l'histoire de Roméo et Juliette. Amy (Juliette) croit que Dorrigo est mort. Ce qui n'est pas le cas. Et on a raconté à Dorrigo qu'Amy était morte.

Mais les plus longs chapitres, les plus lourds, et ceux qui, je pense à l'auteur, il importait de les mettre ici, dans ce livre, sont consacrés au sort des prisonniers australiens dans les camps de travail japonais. Là, j'ai envie de dire assez crûment, pour ceux et celles qui n'ont aucune idée de ce qu'il s'y passait, passez votre chemin. Richard Flanagan est un écrivain hyper réaliste. Il met donc le focus sur certains éléments de la réalité, pour en montrer mieux l'horreur, l'atrocité, la barbarie, la monstruosité.
Si vous n'avez aucune idée de ce qu'il se passait alors, vous serez horrifié et ne comprendrez pas ce roman et ce serait dommage.
Car R. Flanagan parle dans son long roman, qui il est vrai règle quelques comptes, mais à juste titre, parle donc de la mémoire et forcément de l'oubli. du combat et de la justice. Des sacrifices inutiles. de la manipulation, étatique, mais aussi celle des proches. Et surtout il tente de nous ramener à notre place d'être humain, tout simple, tout humble, et de nous amener à cette réflexion, et si nous savions rester humble, simple, sincère...
Une belle lecture, avec ses petits défauts, mais qui reste nécessaire.
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Dorrigo Evans est médecin . Sur le point de se marier il va pourtant vivre une passion très courte avec Amy la femme de son oncle.
La route étroite vers le nord n'est pas seulement une histoire d'amour. Richard Flanagan nous plonge dans la violence de la guerre. Dorrigo va être engagé par les forces armées Australiennes pour combattre à la frontière de la Thaïlande et de la Birmanie. Fait prisonnier par les Japonais comme des milliers d'autres et il va alors entrer en enfer. Son quotidien ne sera plus que privations, faim, coups, humiliations par les officiers Japonais qui considèrent les prisonniers comme des sous hommes ayant eux même un sens de l'honneur démesuré et pour qui le suicide est une fierté.
Ce roman est à la fois beau et violent avec des scènes où il faut avoir le coeur bien accroché.
A lire d'une traite car malgré les courts chapitres on se perd parfois dans l'histoire. A compléter par le film Furyo avec David Bowie.
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La route étroite vers le nord lointain est une lecture dont nous ne sortons pas indemne. J'ai mis très longtemps à accrocher, je l'ai commencé, reposé, repris et reposé un nombre incalculable de fois...Et puis un déclic s'est produit et ma lecture s'est quasiment faite d'une traite pour les 300 dernières pages. Loin d'être désagréable, on ne peut pas dire pour autant que se fut une lecture plaisante à découvrir tant le thème et les horreurs qui y sont décrites m'ont plusieurs fois retournées le coeur...Mais j'avoue que l'auteur, malgré ce thème, arrive à glisser des moments de douceurs, parfois emplis de poésie, que l'on accueille avec plaisir après avoir lu plusieurs pages plus que sombres.
Je l'ai déjà dit, je rechigne beaucoup trop à lire des romans dont l'action se déroule durant la guerre, qu'importe le point de vue...En lisant celui-ci, j'ai enfin réalisé à quel point ils sont finalement si précieux, touchants et pour celui-là, d'une justesse incroyable, en plus d'être fort intéressant. Suivre la vie, ou plutôt la survie de ces prisonniers devant construire un chemin de fer dans la jungle du Siam, dans des conditions pires qu'inhumaines n'a pas été agréable à lire, loin de là, mais l'auteur arrive à nous immerger totalement dans cet environnement hostile à tous les niveaux, à tel point que les pages tournent au final d'elles même. Richard Flanagan arrive à nous décrire les pires atrocités sans toutefois tomber dans le pathos et, même si c'est très dur et qu'il n'y va vraiment pas de main morte, on lit ce roman avec des yeux, non pas de voyeur, mais avec un regard qui se remplit peu à peu d'horreur et d'incompréhension face à ce que l'humain est capable de faire subir à ses semblables...L'esprit de camaraderie entre les prisonniers permet cependant de se raccrocher à un espoir, celui que même dans les pires moments, l'âme humaine peut faire preuve d'un altruisme et d'une générosité rare et précieuse.

Je n'ai finalement pas été touché par l'histoire entre Dorrigo et Amy, même si je pense que le déclic vient de leur rencontre. Leur histoire est finalement, et malheureusement, la même que beaucoup de soldats et de civils...J'ai plutôt été touché par les conséquences de cette guerre dans la vie de chacun des survivants, la difficulté à rebondir après avoir subies tant d'épreuves, ou d'avoir été obligé de faire subir ces épreuves. L'auteur nous propose toujours les deux points de vue, celui de oppresseur et de l'oppressé et c'était vraiment intéressant de pouvoir avoir les visions de chaque protagoniste.

La route étroite vers le nord lointain est donc un livre que j'ai eu beaucoup de mal à entamer mais que j'ai finalement eu beaucoup plus de mal à quitter...Je remercie vivement Babelio et le Prix Relay pour cette découverte et cet intense moment de lecture !
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La route étroite vers le nord lointain raconte une phase de la Seconde guerre mondiale méconnue de tous. Il s'agit de la construction de la ligne de chemin de fer voulue par l'empire du Japon entre le Siam et la Birmanie, qui a causée la mort de centaines de milliers de prisonniers de guerre, forcés à travailler dans des conditions terribles.

Ce terrible épisode est raconté du point de vue de Dorrigo Evans, jeune médecin qui exerce ses fonctions durant la guerre, au camp des prisonniers réquisitionnés pour tracer la Ligne. Il est le spectateur impuissant de la maltraitance des prisonniers, battus à mort par les japonais, pour qu'ils puissent répondre aux besoins de l'Empereur et construire cette voie de chemin de fer dans les temps impartis. L'hygiène de vie est inexistante, la portion alimentaire quotidienne est infime, la maladie est partout.

Richard Flanagan décrit avec réalisme des scènes de vie quotidienne de ces malheureux prisonniers. Des choses racontées crûment, un quotidien terrible, où le sang et la mort semblent omniprésents, côtoyant continuellement les prisonniers. On ne peut que compatir à leurs malheurs, sans jamais, toutefois, arriver à visualiser combien cela a dû être terrible pour eux.

En outre, le contraste entre ces descriptions horriblement écoeurantes et la poétique de l'écriture de l'auteur est surréaliste. Des haïkus sont glissés çà et là dans le récit, apportant une touche de lumière, un peu de bonheur et de vie à ce terrible récit. Des petits poèmes n'excédant pas une dizaines de mots, qui apporte de l'espoir aux hommes. Un exemple d'haïku que l'on peut retrouver dans le roman qui représente parfaitement cette antithèse entre poésie et horreurs : "Un monde de douleur - si le cerisier fleurit, il fleurit".

De l'espoir, ils devaient en avoir pour rester en vie, contrer la maladie et la souffrance qui s'abattait sur eux. Pour Dorrigo, l'espoir se transfigurait en la personne d'Amy, la fiancée de son oncle Keith. En un clin d'oeil, ça a été le coup de foudre. Un coup de foudre bien trop court, une passion à peine entamée, que Dorrigo a dû être appelé à la guerre. La reverra-t-il un jour ? Auraient-ils pu vivre heureux, tous les deux, si cette satanée guerre n'était pas apparue ? La guerre a vraiment tout bouleversé. Ce roman nous en offre une vision bien claire. Elle a tuée des hommes, brisée des familles entières, anéantie des villes, changée les mentalités. Si l'on regarde bien, La route étroite vers le nord lointain est découpée en trois grandes parties : l'une, la première, se passe avant la guerre, la seconde durant la guerre, et la dernière à la fin de la guerre. Chacune montre une facette différente d'un même homme : Dorrigo. La guerre change vraiment un homme, vous en avez l'illustration parfaire ici !

Dans la troisième et dernière partie de ce roman, on nous montre les hommes revenir à une vie civile. Mais peut-on réellement revenir à une vie normale, après avoir vécu tant d'horreurs ? Même si la réponse paraît évidente, je vous laisse quand même le soin de lire cet ouvrage pour découvrir ce que sont devenus les survivants.

Richard Flanagan met en lumière une part de la Seconde guerre mondiale méconnue, épisode horrible, qu'a vécu son propre père. Il s'inspire des récits de son père pour raconter les conditions de vie de milliers de prisonniers de guerre, obligés par les japonais au travail forcé dans des conditions inhumaines. Un roman coup de poing, glaçant et glacial.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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