L'éducation sentimentale, l'histoire de Frédéric Moreau, jeune provincial qui suite à sa rencontre déterminante avec le couple Arnoux va s'installer à Paris. Il y fera l'expérience de la mondanité, de l'amour et de la politique dans un microcosme bourgeois.
Ce livre est le point de rencontre superbe entre la plume de
Flaubert et les tourments de l'histoire du milieu du dix-neuvième siècle.
L'écriture est évidemment légère, belle, parfois lyrique mais sans excès. La construction est menée à toute allure avec une utilisation fréquente des ellipses.
Mais c'est une joie de voir Frédéric grandir, lui qui au début est un doux rêveur, et qui va devenir de plus en plus pragmatique, égoïste et calculateur.
En toile de fond le contexte insurrectionnel de cette époque tourmentée. Un gouvernement libéral malmené par un peuple révolté. La naissance et la structuration du socialisme. Les derniers souffles de la royauté.
Tout cela trouve un écho dans notre époque.
La fin du roman, à l'heure des bilan et du regard en arrière, est particulièrement émouvante car teintée d'une mélancolie lucide.
Et c'est cela la grande force de
Flaubert, de ne jamais se laisser aller à des excès d'idéalisme ou de romantisme, mais de toujours donner à voir les choses telles qu'elles sont. Même si ça les rends difficiles à regarder en face.
Un grand classique donc, à côté duquel il serait dommage de passer, pour toutes ces raisons.