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sur 4382 notes
Chacun sait que l'on touche ici à monument. Pourtant, peut-on dire que ce livre, dans sa première partie, est un peu confus? Et que son intrigue n'est ni très vivante, ni très passionnante? Qu'il peut même décourager de la lecture des jeunes auxquels on voudrait l'imposer?
Au XIXème siècle, un usage fréquent était de convoiter la femme des autres. Dans ce roman largement autobiographique, Flaubert raconte d'abord son maladroit apprentissage auprès d'une femme mariée. La relation sera frustrante pour le jeune homme: une impasse platonique. La seconde sera l'amour passion: le jeune homme apprend, et prend de l'assurance. Il devient intéressé et cynique, et ce sera ainsi qu'il abordera la troisième relation. On sera là à côté de la morale, et le jeune homme pourra même en arriver, mettant au premier plan son intérêt, à abimer la relation amicale ancienne qu'il conservait avec un camarade de jeunesse.
Flaubert est inimitable par son style: c'est là où l'unanimité se fait. Pour le reste, si l'on ne peut nier l'intérêt littéraire de ce roman, on aura du mal à le placer, du point de vue du plaisir de sa lecture, au niveau des meilleurs.
On se trouve un peu comme face à Proust: quand on souffre en escaladant une montagne, y a-t'il plus de difficultés que de plaisir? C'est cette ambivalence que l'on ressent en suivant les aventures pas très aventureuses de Frédéric Moreau.
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J'avais lu ce roman il y a ...trente ans environs. Et ces jours-ci, à force de passer devant lui, bien rangé sur son rayonnage, je me suis rendue compte que j'avais oublié non seulement l'histoire, mais même le sujet.

"L'Education sentimentale" ? Mmm..ce devait être une histoire surannée de jeune homme boutonneux et gauche essayant de faire une conquête maladroite d'une bourgeoise mariée et mère d'une petite fille modèle , le tout avec autant de rebondissements qu'une séance à l'Assemblée Nationale ..

Las ...mon orgueil de lectrice m'a poussé à l'exhumer... Comment ? Ne plus savoir de quoi parle L'Education Sentimentale ? Quel scandale !

Et bien, mes amis, j'ai bien fait !
Il y a des romans - j'allais dire des classiques - qu'il vaut mieux lire à cinquante ans qu'à vingt ans ! L'Education sentimentale fait partie de ceux-là.

En effet, il faut avoir vécu pour goûter l'histoire, les sentiments des personnages et même expérimenter cette mise en face de soi-même auquel nous convie l'auteur.

L'Education sentimentale, un livre ennuyeux ?
Que nenni ! L'action n'arrête pas - ou plutôt la vie n'arrête pas : son flot se déroule, toujours en mouvement, toujours en changement.

Un roman tout en teinte sépia, l'Education sentimentale ?
Peut-être pour les esprits forts qui n'ont jamais ressenti la timidité auto-destructrice, la haine pour l'être adoré un instant auparavant, le regret mordant.

Naturellement, pour goûter tout cela, il faut avoir vécu...
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Le « mal du siècle » a encore fait une victime. Alors que le romantisme est mourant et la révolution industrielle est en marche, Flaubert broie du noir et décanille tout. La bourgeoisie est cupide et égoïste, le peuple brutal et ignare, les artistes et écrivains vaniteux, l'aristocratie ridicule. Son héros a raté sa vie sociale, amoureuse et professionnelle. Soit, mais donner un sens à sa vie est-il encore possible dans ce monde en déliquescence ? Flaubert ne le croit pas et reste au fond du trou. le 18eme avait la Raison, Baudelaire le Beau, Nietzsche inventera le surhomme et Sartre l'engagement. Flaubert et son héros restent seuls et désemparés. Un des romans les plus noirs du 19eme.
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Quatrième de couverture de L'Education sentimentale, Flaubert, édition Maxi-Livres 2005 :
Roman de l'échec, où Gustave Flaubert a mis beaucoup de son expérience de la vie et de son pessimisme désespéré, L'Education sentimentale est considéré, par beaucoup de critiques, comme son chef - d'oeuvre, et le pendant masculin de Madame Bovary.
Il a fallu longtemps pour que ce livre maudit, à la fois étude de moeurs et confession, soit reconnu comme un ouvrage essentiel. Son influence a été capitale sur la littérature moderne.
Nombreux ont été les héros romanesques inspirés par le portrait du mélancolique Frédéric Moreau, qui, comme Flaubert, préférait les exubérances de la vie intérieure aux exigences de la vie pratique.
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Ce n'est pas une lecture si facile. Mais par contre, j'adore sa plume ! Ce n'est certes pas un coup de coeur pour moi, malgré tout, j'ai apprécié découvrir un nouvel ouvrage de Flaubert. Mon coup de coeur étant "Madame Bovary".

Il y a beaucoup de longueurs dans ce roman d'apprentissage (surtout sur ses sentiments). le texte est assez pessimiste et peint une toile sombre de la société, des liens, de la vie en général. Par ailleurs, le côté historique est vraiment très intéressant ! Mais en soit, il ne s'y passe pas grand-chose.

Les personnages, divers et variés, sont tous des concentrés de passions en tout genres. Ils vont essayer de réaliser leurs rêves, leurs fantasmes... Mais souvent, la désillusion vient pointer le bout de son nez.

Les deux amis, Frédéric et Deslauriers vont un jour se résumer leur vie : L'un et l'autre l'ont raté. Frédéric par sa recherche de l'amour impossible et Deslauriers par la recherche de pouvoir et de gloire.

J'aime énormément Frédéric et Mme Arnoux. J'aime beaucoup moins le Mari de cette dernière et Deslauriers. L'un me semble tellement sûr de lui, hautain, vicelard et l'autre est selon moi un éternel insatisfait caractériel.
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L'éducation sentimentale, l'histoire de Frédéric Moreau, jeune provincial qui suite à sa rencontre déterminante avec le couple Arnoux va s'installer à Paris. Il y fera l'expérience de la mondanité, de l'amour et de la politique dans un microcosme bourgeois.
Ce livre est le point de rencontre superbe entre la plume de Flaubert et les tourments de l'histoire du milieu du dix-neuvième siècle.
L'écriture est évidemment légère, belle, parfois lyrique mais sans excès. La construction est menée à toute allure avec une utilisation fréquente des ellipses.
Mais c'est une joie de voir Frédéric grandir, lui qui au début est un doux rêveur, et qui va devenir de plus en plus pragmatique, égoïste et calculateur.
En toile de fond le contexte insurrectionnel de cette époque tourmentée. Un gouvernement libéral malmené par un peuple révolté. La naissance et la structuration du socialisme. Les derniers souffles de la royauté.
Tout cela trouve un écho dans notre époque.
La fin du roman, à l'heure des bilan et du regard en arrière, est particulièrement émouvante car teintée d'une mélancolie lucide.
Et c'est cela la grande force de Flaubert, de ne jamais se laisser aller à des excès d'idéalisme ou de romantisme, mais de toujours donner à voir les choses telles qu'elles sont. Même si ça les rends difficiles à regarder en face.
Un grand classique donc, à côté duquel il serait dommage de passer, pour toutes ces raisons.
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De 1840 à 1867, Flaubert nous conte la destinée d'un jeune homme, Frédéric Moreau.

Dix-huit ans, jeune bachelier faisant ses études de droit à Paris, il prend le bateau qui le ramène pour quelques mois dans sa ville natale de Nogent-sur Marne. A son bord, il croise le regard d'une femme, Madame Arnoux, épouse du directeur d'un grand quotidien et mère de famille, avec qui il échange quelques mots. Immédiatement, il tombe éperdument amoureux de cette femme inaccessible. Les années passent, les émeutes révolutionnaires de 1848 éclatent. Frédéric traverse ces années au bras de plusieurs femmes, les unes frivoles, les autres argentées, certaines amoureuses. Mais le jeune homme se joue d'elles, par intérêt ou par attirance charnelle, laissant son coeur abandonné aux mains de la fameuse Madame Arnoux.

Récit sentimental piqué d'un fond historique très riche, on suit ici l'éducation sentimentale du jeune Frédéric, entre amour frustrant et découverte du pouvoir de séduction, entre angoisse de l'impossible et délectation du sentiment d'être aimé.
Dans cette époque de transition sociale et de remous politiques, Flaubert met en avant un personnage qui se cherche lui aussi. L'aspiration romantique est finie, elle s'est brisée aux exigences terre à terre de la petite bourgeoisie. Argent et spéculation ont bon vent. Alors dans cette société chamboulée où le paraître et le pouvoir comptent avant tout, où malgré la lutte les idéaux ne se concrétisent pas, Frédéric passe d'une relation décevante à une autre sans se donner les moyens d'assouvir son véritable amour. Incapable de s'engager dans les changements de son époque, il est également incapable d'accomplir la vie sentimentale qu'il aurait souhaitée.
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Quel ennui .... Quand l'on sait les oeuvres majeures que Flaubert a apporté aux lettres françaises , on ne peut que trouver extrémement dommage qu'il se soit ainsi fourvoyé avec cette histoire lassante , prévisible , tel un roman de gare .... Triste de voir un grand auteur se perdre en chemin ....
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De la rencontre de Frédéric Moreau et de Marie Arnoux sur le "ville-de-Montereau" naît une longue et douloureuse passion qui permet à Flaubert de se livrer tout entier et d'évoquer l'histoire des hommes qui vécurent sous la monarchie de juillet, celle "d'une jeunesse assez intelligente pour concevoir un idéal, mais pas assez forte pour le réaliser"....
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Dans ce volume, Gustave Flaubert revient sur le parcours sentimental de Frédéric. Ce jeune homme porte un amour démesuré et intense pour Madame Arnoux. Véritable madone, cette femme mariée inaccessible et mystérieuse ne cesse de le fasciner.

Lorsque Frédéric l'aperçoit pour la première fois sur le ponton d'un navire, il est foudroyé par cette rencontre. Installé à Paris pour ses études, il cherche désespérément à la revoir et finit par devenir ami avec son mari, Monsieur Arnoux. Ce marchand d'art incarne les vicissitudes de la petite bourgeoisie entre affaires douteuses et infidélités.

Grâce à cette relation avec son époux, il se lit durablement à la famille. Pourtant, l'impossibilité de sa relation avec Madame Arnoux vient essouffler cet amour de jeunesse. de nouvelles rencontres féminines arriveront-elles à briser une relation fantasmée ?

Double masculin de Madame Bovary, Frédéric par sa candeur romantique nous transporte dans sa relation avec la figure angélique et vertueuse de Madame Arnoux. Porté par une plume aussi éblouissante que moderne, ce roman nous expose, à travers le regard de Frédéric, un amour romantique mais aussi les basculements politiques de toute une époque.

Je vous invite à dévorer ce grand classique de la littérature d'une beauté incandescente.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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L'Éducation Sentimentale

Fumichon, concernant la propriété, évoque les arguments d'un homme politique dont Flaubert parle en ces terme dans une lettre à George Sand: "Peut-on voir un plus triomphant imbécile, un croûtard plus abject, un plus étroniforme bourgeois! Non! Rien ne peut donner l'idée du vomissement que m'inspire ce vieux melon diplomatique, arrondissant sa bêtise sur le fumier de la Bourgeoisie!". De qui s'agit-il?

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