Ce que je ne sais pas bien non plus, c’est comment on montre son amour, car j’ai rarement eu l’occasion de le faire. Mais, c’est ce genre d’attentions que les gens se rappellent pieusement, cela, je le sais. P 90
On n'échappe pas aux rêves, et on ne peut pas les laisser sur les draps de son lit quand on se réveille. On peut essayer. mais ils vous suivent à pas feutrés. Ils respirent, et vous le sentez. Et cela fait peur [...]. Ils ne contiennent ni baume ni douceur. Les rêves, si inoffensifs qu'ils paraissent, donnent un sentiment de malaise, quand on se les remémore. On se retourne pour les voir. On en sent les abîmes.
On suit son cours. On est toujours soi, et on persévère, malgré les deuils, les erreurs. Nous lestons d’un poids nos culpabilités, nos passions, nos haines, nos mensonges, et nous les laissons s’enfoncer, au point qu’on pourrait croire que rien de tout cela n’a jamais existé. Mais nous ne sommes pas dupes.
Nous avons tous à un moment ou à un autre, le désir d'une chose que nous ne savons pas nommer mais que nous ressentons à l'intérieur de nous.
Je crois que le monde est tel que nous choisissons de le voir. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Au bout du compte, notre bonheur dépend de nous, et de personne d’autre.
Je me dis ceci pour me réconforter : que tu as existé. Et que grâce à cela, il y aura toujours des traces de toi qui souffleront sur la terre.
L’eau grise, immense. L’eau sans cesse agitée, avec des pointes blanches sur les vagues grises. Il y avait des ferries, et des bouches d’aération. Des pies de mer, avec leurs becs orange, debout dans les criques. Les phoques clignaient de l’œil, les herbes tremblaient, et le soir le phare de Caldey Island faisait lentement tourner son œil pâle.
Une côte d’écume et de lumière. Avec une maison que je vois encore : battue par les vents, usée par le sel. Ses haies de prunelliers, se porte d’entrée verte. Les ajoncs du chemin côtier débordaient sur le jardin, et des goélands argentés, toute une rangée, étaient perchés sur le toit, gris, debout sur une patte. Tu te rappelles ? Ils blottissaient la tête sous l’aile, rayaient les tuiles de blanc. A deux prés de là, il y avait des chevaux. Les jours de tempête, ils dressaient la queue et prenaient la fuite.
Je me dis ceci, pour me réconforter : que tu as existé. Et que grâce à cela, il y aura toujours des traces de toi qui souffleront sur la Terre.
Il adorait ses cheveux, et il y plongeait les mains, il respirait leur odeur.
Peut-être que son appartement était trop petit. Ou qu'elle vivait une rupture douloureuse, ou une nouvelle histoire d'amour. Une raison ou une autre.
Quoiqu'il en soit. J'avais appris une leçon, une leçon que tu n'as sans doute pas encore apprise toi-même, et que tu n'auras pas le temps d'apprendre, et c'est la suivante : on suit son cours. On est toujours soi et on persévère, malgré les deuils, les erreurs. Les femmes en particulier. Nous savons garder des secrets. Nous lestons d'un poids nos culpabilités, nos passions, nos haines, nos mensonges, et nous les laissons s'enfoncer, au point qu'on pourrait croire que rien de tout cela n'a jamais existé. Mais nous ne sommes pas dupes. Mes secrets, je peux tous les compter.