Désolé, les amis... On dit toujours "les goûts et les couleurs etc.", mais tout de même ! Je vais aller à contre courant de la plupart des autres lecteurs qui ont donné leur avis sur ce site, mais je dois avouer que j'ai trouvé ce livre très décevant.
David Foenkinos m'avait habitué à beaucoup mieux. C'est dommage, car le sujet, cette histoire de faux enterrements destinés à rebondir dans la vie avait tout pour me plaire. Hélas, le traitement en a été à mon sens totalement raté.
D'abord, les personnages sont d'une platitude affligeante, il est bien difficile de s'attacher à eux. Ce sont des caricatures de bobos peu crédibles, qui évoluent de plus dans des milieux dénués d'intérêt, à savoir les sphères inférieures (on pourrait dire les basses couches) du pouvoir. Les sous secrétariats d'Etat, mais qui auraient pourtant un rôle capital. Si c'était le cas, ça se saurait. Passons. On n'est pas là pour faire de la politique, mais pour donner un avis sur un livre.
L'épisode de Séoul est à ce propos assez édifiant. On aurait pu, au travers du récit, s'intéresser à cette ville surprenante, la décrire quelque peu, la rendre vivante, en quelque sorte, en évoquant la population, la trépidation, l'ambiance, l'atmosphère. Rien de tout ça, comme si la ville était vide de gens. Rien, ou presque, si ce n'est la moiteur du climat, c'est tout ce que l'on retiendra de notre séjour livresque en Corée du Sud.
Mais je crois que ce qui fait capoter l'ensemble, c'est le style de l'écriture. D'une platitude étrange, sans relief, ennuyeuse à souhait, des phrases, des tournures, une progression du récit sans aspérités qui me rappelaient parfois les envolées littéraires de ChatGPT, genre élève 2024 de première au lycée. Très peu de dialogues, aucune vie là-dedans, c'est mortel (certes, vu qu'on parle d'enterrements fictifs, ce pourrait être une excuse). A partir de la seconde moitié du roman, c'était devenu tellement prévisible que j'ai lu les pages en diagonale, sautant un paragraphe sur deux, et sans pour autant perdre le fil de l'histoire, c'est dire que c'était convenu. Je n'ai pas pu faire autrement, je m'ennuyais trop. La fin m'a laissé sur ma faim (je sais, ce n'est pas très fin), ça finissait d'une façon, mais ça aurait pu finir autrement que ça n'aurait rien changé à l'absence de surprise et d'étonnement. Bof.
Vous allez me trouver sévère, mais ma sévérité est à la hauteur de la popularité de l'auteur et à mes attentes déçues, vu ses livres précédents qui pour certains, m'avaient enchanté. A mon avis, il ne s'est pas foulé et a écrit son truc "au kilomètre". Quand on est publié chez Gallimard, la moindre des choses, c'est de faire un effort.
Mais peut-être que son prochain, je le trouverai génial, qui sait? Bon, je vais mettre une étoile. Pour l'encre, comme on dit.