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sur 962 notes
Rouez, bourrel ! Rouez, bourrel !

Maître Pibrac, même sujet au trac, demeure un crack pour écourter les colbacks et fera la joie des corbaques en leur fournissant leur barbaque !
Voilà la comptine que m'inspire la première partie de ce livre formidable ( trop courte d'ailleurs, la moitié du livre soit 160 pages dans mon édition du Seuil) axée sur un charlot-casse-bras précurseur de province, c'est-à-dire un bourreau.
Effectivement Justinien Pibrac, billot man rouge de tenue , en l'an de grâce de 1683 à Bellerocaille dans le Rouergue, passera subitement de l'ombre d'une lugubre geôle à la lumière étincelante d'une barre de fer au bout de ses doigts sur un échafaud... Tout cela à cause d'une pénurie de main d'(haute) oeuvre et d'un " bran d'honneur" à la famille Crespiaget, fomenté par le maître queux Pierre Galine qui servira surin plateau un menu enfant couic... de très bon goût pour les papilles mais de très mauvais au final dans le domaine de la blague ! Mais que voulez-vous la vengeance est un plat qui se mange chaud !
Ne te chaille pas ma mie, mon ami , je n'exposerai pas davantage le corpus de ce livre sur la place publique !
Michel Folco endosse le rôle d'un conteur génial qui nous narre une histoire fictive calquée et brodée sur la grande Histoire avec un vocabulaire exquisément suranné emprunté au Trésor de la Langue Française ( j'ai noté quelques succulents termes et expressions sur pas moins de deux feuilles) et un humour omniprésent. Et même si le thème engendre quelques scènes " sensibles" je n'ai pas débagoulé mon quatre heures pour autant, bien au contraire même puisque je me suis procuré le livre " le bourreau du pape" de Serena Gentilhomme et je compte bien lire également quelques ouvrages sur les Sanson ( comme " Sept générations d' exécuteurs : mémoires des Sanson " de Désérable) à l'avenir...
Je vous adresse un immense merci monsieur Folco pour votre plume si talentueuse qui donne envie de vous relire régulièrement !
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Pfiou, pfiou, pfiou! Voilà un roman qui nous fait nous réjouir de vivre au XXIe siècle, sans bourreaux ni question...
Ames sensibles s'abstenir, ça commence très fort dès la première page avec la mort cruelle d'un bourbon, suivie de celle d'un enfant égorgé et transformé en chair à pâté, et le livre est en réalité un mémoire du métier de bourreau.
Les romans historiques m'interrogent toujours sur notre rapport à la mort et à la violence. Chaque époque recèle ses monstres, parfois du bon côté de la loi, comme les exécuteurs des hautes et basses oeuvres. Ici, en montrant le mépris porté par les braves gens au bourreau (en même temps envié et craint), Michel Folco relance intelligemment la question.
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Enfant abandonné commençant sa vie dans le Rouergue de la Renaissance, Justinien Trouvé est le premier maillon d'une longue chaîne d'exécuteurs des hautes oeuvres, le premier bourreau de la justice de France. L'originale et picaresque saga familiale que Folco a concoctée nous fait traverser les siècles jusqu'au XX°, jusqu'à la veille de l'abolition de la peine de mort, qui fit des guillotines de sinistres pièces de musée.
Cette fresque tonitruante et débridée se lit avec délectation. Si on aime les mots, qu'importe que les pépites émaillant les dialogues d'époque soient tirées de vieux patois, issues du vieux français ou venues de l'imagination de l'auteur. Elles sautent aux yeux, excitent la curiosité.
On en redemande.
Ca tombe bien, il n'y a qu'à se tourner vers les autres ouvrages où Folco a créé des personnages aussi hauts en couleur, qui vont imbriquer leurs destinées avec celles des descendants de Trouvé : "Un loup est un loup", "En avant comme avant", (deux autres pavés tout aussi délectables), et "Même le mal se fait bien" (un poil en retrait du point de vue de l'enthousiasme qu'il a suscité chez moi)
Bref, y a de quoi lire !
Et après avoir lu tout ça, c'est sûr, on mourra moins bête ! Mais bon, on mourra quand-même ...
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Un livre palpitant où l'humour côtoie des moments aussi difficiles que la torture et la mort. Ce roman met en avant un métier longtemps oublié : l'exécuteur des basses et hautes oeuvres, à travers l'histoire d'une dynastie de bourreaux jusqu'à l'aube du XXe siècle. le métier est abordé en tant que tel et l'opprobre subit de générations en générations par une mise à l'écart de la société, des peurs populaires, des soupçons de sorcellerie... L'auteur parvient à offrir une vision large de la vie de bourreau dans une société où la peine de mort ne semble pourtant pas remise en cause et constitue un véritable spectacle.
J'ai beaucoup aimé le style de Michel Folco et souhaite vivement lire ses autres romans !
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Première pour moi, je n'avais jamais lu Michel Folco. Heureuse découverte que ce "Dieu et nous seuls pouvons". Des aventures surprenantes parfois amusantes parfois épouvantables mais toujours bien menées que vivra ce Justinien Pibrac à faux nez devenu bourreau. La partie du livre qui se passe au Moyen-Âge ressemble à ce que l'on décrit dans bien d'autres livres: un monde de cupidité, de sans pitié, de sans tendresse. Toujours déconcertant à lire.Oui tout un univers. Puis, sans avertissement, on nous amène fin 19e début 20e siècle. Les temps changent. La pratique et la reconnaissance du métier ne sont plus ce qu'elles étaient. Ne reste que les préjugés, solides, bien ancrés encore. La dynastie des Pibrac bourreau survivra-t-elle? Dans cette dernière partie, Dieu qu'on aime Hippolyte, un des derniers. Son acharnement, sa passion, sa ruse et son amour des traditions nous font l'admirer. Une lecture à odeur de suite peut-être mais une belle et bonne lecture.
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En 1683, à Bellerocaille dans le Rouergue, doit avoir lieu l'exécution d'un assassin d'enfant. Mais le seigneur du lieu, responsable de l'application des « hautes oeuvres », ne dispose pas d'un exécuteur. Pour recruter un volontaire, il propose une belle somme d'argent et comme personne ne se présente, il réussit à contraindre Justinien Pibrac, un prisonnier injustement condamné aux galères, d'en faire office. Son premier travail sera de briser dans le terrible supplice de la roue, les os du meurtrier, ce qui ne se passera pas sans quelques maladresses de débutant. Justinien, l'enfant trouvé et promu à cette haute fonction, sera le premier maillon d'une longue lignée de bourreaux qui exerceront dans le midi et bénéficieront d'une aisance certaine jusqu'aux décrets Crémieux qui mettront un terme à leur étrange épopée.
Roman historique et d'aventures particulièrement bien ficelé et documenté, ce livre ne manque pas de surprendre ne serait-ce que par l'enchaînement des causes et des effets. Une simple piqure de guêpe suffit à faire rater le plat d'un cuisinier, lequel se voyant vertement puni, trucide le très jeune fils de son maître et le lui donne à manger sous forme de boulettes... Toute la première partie du livre est de la même veine. Cruelle, sadique, glauque et sans tendresse ni pitié. On se retrouve dans une ambiance proche de celle du « Parfum » de Süskind. Puis on saute en 1901 et on passe au huitième et dernier exécuteur. Les temps ont changé. Tout doit se passer à Paris, on exécute à l'aube et même dans le secret des cours de prison. C'est le début de la fin, mais le lecteur aura quand même droit au passage à la guillotine d'une femme parricide et obèse. Autre moment bien gore ! Texte particulièrement soigné, intéressant, faisant souvent froid dans le dos et nous rappelant que le bon vieux temps ne l'était pas pour tout le monde...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Dieu et nous seuls pouvons va rentrer, sans nul doute, dans la courte liste de mes livres coup de coeur de 2021 !
L'histoire improbable d'une dynastie de bourreaux qui s'étale sur plusieurs siècles jusqu'au début du XXeme.
Un livre qui comporte deux histoires distinctes et très différentes mais intimement liées.
J'ai été absorbé par cette lecture et par la plume de Michel Folco. le sujet est traité parfaitement, et on se prend à sourire sur quelques situations cocasses habilement contées par l'auteur.
Une excellente découverte faite grâce à Babelio.
Ce fut un très bon moment de lecture.
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J'ai aimé être transportée dans ce monde « professionnel » hors du commun. le ton est si décalé que même les pires moments des exécutions m'ont fait sourire (malgré quelques frissons dans le dos parfois). Une petite saga que j'ai dévorée comme d'autres sagas bien ficelée.
Plus sérieusement, c'est quand même d'un pan de notre humanité dont il est question ici … il n'y a pas si longtemps que la peine de mort est abolie, et tout le monde n'était pas d'accord sur le sujet loin s'en faut ! Et la relégation des bourreaux me paraît aujourd'hui assez hypocrite.
Je n'ai donc pas boudé ma dégustation d'humour noir.
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Il est des romans dont on n'oublie jamais le début, ce Folco en fait partie. le premier chapitre est un pur régal, il annonce de façon exceptionnelle un très grand livre, sur un sujet peu traité.
Une histoire de bourreaux ?, bien plus, un regard sur notre société et sa façon de rendre justice ou vengeance ?.
Le ton plutôt léger et assez humoristique fait passer un sujet grave et macabre. On s'attache même à ces bourreaux, honnêtes artisans d'un travail commandé et qui portent la réprobation d'un peuple qui a souvent applaudi lors de la sentence suprême.
Ce très grand roman de Folco qui annonce une suite de romans d'un grand cru est cependant à mes yeux son meilleur.
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Roman recommandé par Patrick Senécal à la défunte émission Lire de ARTV, je me suis empressé d'aller le chercher à ma bibliothèque municipale. Ce livre ne pouvait être que bon, puisqu'il faisait partie des coups de coeur de mon auteur préféré. Et je n'ai pas été déçu de ma lecture. Une fresque qui nous amène dans le monde des bourreaux de père en fils... le thème ne doit surtout pas vous priver de lire ce roman fluide, drôle quelques fois, tristes à d'autres... rempli d'humour, d'amour, de leçons de vie, d'informations historiques. Et que dire de l'écriture de Michel Folco, sinon qu'elle se lit toute seule, sans flafla, directe, fluide...
Un livre à lire, assurément.
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