Différence & Identité

ll s'agit de catégoriser les orientations en sociologie et anthropologie des chercheurs Africains, d'abord inspirés par la nécessité de marquer une différence avec les conclusions des travaux occidentaux (européens) puis amenés à tenter de circonscrire les éléments de composition d'une identité singulière.

Dans ce travail, la difficulté se situe au niveau de la structure même des outils employés : car prétendre établir une sociologie spécifique avec des outils méthodologiques européens, c'est par avance renoncer à la possibilité d'une méthode propre. A l'inverse, prétendre extraire du terrain la totalité de l'information nécessaire à la constitution d'un sens objectif est tout aussi illusoire et la tentative de qualifier soi-même ce que l'on découvre est grande.

Diop a certes identifié une source potentielle d'approfondissement d'une singularité identitaire africaine en donnant au continent une histoire commune héritée de la civilisation égyptienne. Mais il reste à définir la manière dont il est possible de mettre au point des principes de recherche qui soient applicables à des échelles de temps compatibles avec la sociologie qui étudie des sociétés en évolution très rapide par l'influence économique des capitaux étrangers depuis la période coloniale et post-coloniale. Par ailleurs, il faut encore parvenir à caractériser l'influence de la période de commerce triangulaire qui, par sa durée, quatre siècles, a nécessairement contribué à diluer des spécificités sociales sans qu'il soit possible sans étude d'en caractériser l'impact.

On est un peu déçu à la fin de ce texte à l'expression très soignée que l'auteur s'arrête à poser des questions et ne suggère pas de réponses, qui restent donc à esquisser par d'autres auteurs (ou peut-être lui-même dans d'autres travaux, mais il n'en engage pas l'idée dans sa conclusion).