Un parfum de soufre

À mon âge, je n’ai plus grand-chose à escompter et je n’ai aucune envie d’être muté à l’autre bout du pays. Un poste à l’Information générale me rapprocherait de la préfecture de Nantes. J’ai intérêt à m’y faire des alliés dès maintenant.

Les pensionnés ne sont pas des détenus ; ici, c’est leur maison. C’est à leur demande que leur porte est close. Qu’ils soient absents ou qu’ils se reposent.

À l’époque, il s’ennuyait à mourir dans les mailles d’un mariage béni par la bourgeoisie nantaise. Le parquetier lui avait fait des avances.
Au fond, c’était un type bien, quoiqu’écrasé par un héritage à sang bleu. Mais Isabelle ne prêtait aucune attention aux hommes en couple, elle connaissait trop bien leur pusillanimité ; le magistrat n’avait pas eu l’ombre d’une chance.

Le temps avait fait son œuvre et grâce à son thérapeute, elle avait repris le dessus. Mais la nuit, parfois, s’invitaient encore d’affreux cauchemars : le souvenir de son ravisseur, celui des tunnels engloutis et l’odeur de la vase venaient la hanter.