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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'immense écrivain britannique, à qui l'on doit des oeuvres majeures telles qu'Howards Ends, Avec vue sur l'Arno (a Room with a View) ou encore le très osé pour l'époque “Maurice”, publié à titre posthume, où l'auteur offre à son personnage le coming out homosexuel (doublé d'un dépassement des classes sociales, très ancrées dans la société anglaise) qu'il ne pourra jamais faire, vivant sa propre homosexualité dans l'ombre, comme d'ailleurs un autre de ses fameux contemporains anglais William Somerset Maugham.

Ce qu'il reste de son oeuvre pour le grand public ce sont aussi les adaptations magistrales du couple de cinéastes James Ivory & Ismail Merchant, longues promenades bucoliques et sentimentales dans la campagne anglaise où l'on croise (excusez-moi du peu) Anthony Hopkins, Emma Thompson, Maggie Smith, Judi Dench, Daniel Day Lewis, Helena Bonham Carter ou encore Hugh Grant et qui nous font sentir l'odeur de l'herbe humide après la pluie sur le cottage, le bruit des shortbreads qui croquent entre les dents ou encore le tintement de la cuillère qui remue le sucre dans la cup of tea.

Et pourtant, c'est dans un tout autre registre qu'E.M. Forster nous immerge dans cette courte nouvelle de science fiction “The Machine Stops”. C'est le portrait d'une société tout entière soumise à la technologie que dresse l'auteur, une humanité ayant (du moins le croit-elle) définitivement coupé le cordon ombilical qui la rattachait à la terre nourricière. Mais ne nous y trompons pas, le progrès technique n'a pas d'odeur politique, et n'est pas synonyme de liberté ou d'égalité, il reste ce qu'en font les hommes, et en l'occurence, la vision dystopique de l'auteur nous plonge dans un monde dictatorial où fouler le sol de la terre est interdit…

Et de fait, nous sommes toujours plus, pour une partie d'entre nous, éloignés de la nature, ses dangers sont de moins en moins apprivoisés, ces manifestations jugées dégradantes, vulgaires, indignes d'intérêt. Il y a un orgueil proprement humain à dompter la nature, à la mettre au pas, voire même dans les projets financiers de certains, rendre la planète terre obsolète. Accumulation de savoirs déconnectés de l'expérience du réel et de technologies facultatives, asservissement à des créations numériques, Forster dépeint avec un siècle d'avance une réalité qui n'en finit pas d'advenir.

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Voilà une lecture des plus déroutantes, quand on sait que le texte date de 1909 !
En effet, E. M. Forster y fait preuve d'une inventivité qui s'avère étonnante sur bien des points tant il semble avoir un siècle d'avance.
Ça, c'est si on se focalise sur ce qui "fonctionne", mais c'est comme la voyance, il faut aussi regarder tout ce qui tape à côté. Je ne ferai pas l'inventaire, mais un exemple : la volonté dans ce futur est de se tenir en permanence loin du soleil, or, si l'on veut parler d'un projet "fou" de ce type, c'est plutôt l'inverse qui aurait pu se produire (voir le projet de miroirs spaciaux pour un jour permanent en Russie, évoqué dans le livre "24/7. le capitalisme à l'assaut du sommeil").

Ceci étant dit, là où le livre fait mouche, il ne le fait pas à moitié ! Je crois que le plus impressionnant, à mes yeux, c'est la description de l'équivalent du "mode avion" et de la farandole des notifications. Ça, ça m'a scotché.

Après, sur le fond, et influencé par la préface, j'ai quand même été gêné par cette technophobie totale (Barjavel a dû apprécié s'il a pu lire ce texte).
Je n'ai pas non plus été convaincu par son corollaire : la promotion de la spiritualité, voire même de la religion. Si c'était là que sommeillait la solution, ça se saurait depuis le temps !
Enfin, je n'ai pas compris - et l'explication de la postface ne m'a pas convaincu - cette obsession contre les "idées". Quelle est la dénonciation derrière ?

Concrètement, le texte en lui-même n'est pas désagréable à lire et constitue une nouvelle tout à fait efficace. J'avais l'impression de lire un aïeul "positif" - en cela qu'il propose des pistes - de Jean Baret, notamment dans le cauchemardesque Vie (tm).
Quoique qu'en fait, on ne voit pas comment cette Machine fonctionne. Comment elle peut perdurer. Ce n'est pas le sujet du texte, on n'imagine qu'il y a bien des esclaves dans un coin, mais ce n'est pas évoqué, ni même effleuré et ça me laisse un goût d'inachevé. Rendant la dystopie peu crédible.

Définitivement, je n'y ai pas vu le génie que les commentaires évoquent.
L'antimodernisme d'E. M. Forster est trop étouffant et, partant, inaudible pour moi.
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