- Les oiseaux sont les parfums du ciel. Quand ils perdent une plume, je ne peux m'empêcher de la respirer à plein nez. Je flaire le bleu céleste, le gris des nuages, l'argent et le feu des orages.
- Et ça sent quoi ?
- La liberté.
J'ai sorti le manuscrit de sous mon ciré. Je l'ai déposé sur le banc de bois qui regardait l'horizon. Après, j'ai reculé de quelques pas sans quitter le texte des yeux. Le vent a commencé à tourner les pages. Doucement d'abord. Puis de plus en plus vite. (...) Soudain une page s'est détachée, puis une autre, des dizaines d'autres pareilles à une envolée d'oies sauvages. Les feuilles sont montées vers le ciel, légères comme des plumes.
Les souvenirs sont tissés d’imagination, voilà tout. Et plus nous racontons nos souvenirs rêvés, plus ils deviennent vrais, y compris pour les autres. Ils ne naissent plus du réel mais de l’image déformée que nous en avons tirée. C’est probablement ainsi que naissent les romans.
Un roman doit pencher dans le vide. C’est ce qui le rend dangereux. Quel serait l’intérêt d’un roman sans danger ? Si écrire ne vous remue pas la moelle, vous perdez votre temps. À chaque page vous devez sentir que tout pourrait vous sauter à la figure.
- Je suis sûr que vous avez souvent entendu cette excuse de soi-disant amis. J'ai failli venir te voir, j'ai failli t'appeler, j'ai failli. Conjugué, "faillir" donne "je faux", "tu faux". Le mot porte en lui son sens caché. Quand on a failli, c'est qu'on était faux.
Je me suis souvent demandé pourquoi "cadeau" se dit aussi "présent". Je sais désormais. Le seul cadeau qui vaille, c'est de pouvoir dire maintenant "je suis, je vis". Hier est déjà mort et demain si incertain.
Essayez de relire un chef-d'œuvre ou simplement un roman que vous avez beaucoup aimé. Je vous parie que vous n'éprouverez pas la même sensation d'être emportée. Les mots se lassent.
La vie est une diversion pour ne pas vous endormir chaque soir avec l'idée de mort.
Il n'avait publié qu'un seul roman l'année de ses vingt ans....c'était un roman curieux, foutraque et brouillon comme on peut l'être à cet âge, empli de promesses qui n'avaient jamais éclos
Avez-vous remarqué au cinéma ? Tant que la lumière est allumée, les spectateurs bavardent. Quand le noir se fait, tout le monde se tait. Le noir commande au silence.