Mélanie avait quitté les fourneaux avant que les fourneaux ne la quittent, et, seule chez elle, elle passait ses journées à sentir ses mains se durcir. Ce qu'elle n'avait pas senti, par contre, mais qui s'était aussi sûrement produit, c'est que, loin de son travail et de ses responsabilités, au fur et à mesure que ses mains durcissaient, son cerveau se ramollissait, et c'est pour cela qu'elle se retrouvait, à soixante-quinze ans à peine, devant ses deux endives terreuses comme une poule devant un couteau. "La cuisinière"
Madeleine avait une passion pour les livres, elle essayait elle aussi d'en tapisser sa chambre et en dévorait autant que ses parents pouvaient lui en offrir et que ses amis pouvaient lui en prêter.
Elle profitait de ces huit jours annuels de vacances paisibles pour lire encore un peu plus qu'à l'accoutumée. "Exemplaire unique"