On en viendrait à penser que le lectorat de
Jonathan Franzen est simplet. Tout du moins est-ce la vision que l'écrivain doit en avoir, à en croire le luxe de détails et la précision chirurgicale dont il fait preuve pour décrire les sensations, émotions, ressentis de ses personnages. Impossible de laisser son imaginaire vagabonder sans être immédiatement rappelé à l'ordre par une avalanche de mots plus précis les uns que les autres.
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Certes,
Jonathan Franzen cultive un style hyperréaliste en étroite harmonie avec les messages dont ce roman est le puissant vecteur, et cette alliance du fond et de la forme pourrait être une vraie réussite. le monde qu'il dépeint est sordide, corrompu, égoïste et individualiste, à en avoir froid dans le dos. La critique est féroce et
Jonathan Franzen est un fin observateur de son époque. Mieux : non seulement il examine, mais en plus il décrypte brillamment les vicissitudes de la société américaine. Alors qu'est-ce-qui cloche entre
Jonathan Franzen et moi?
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Peut-être est-ce l'effet Vieille Europe versus Jeune Amérique? Toujours est-il que la prose de Franzen fait l'effet d'un Big Mac après des années de repas gastronomiques. C'est lourd, indigeste et l'ennui s'installe rapidement face à un tel manque de subtilité. le style gagnerait à acquérir un peu de fluidité et de mélodie (à défaut de poésie) pour faciliter la lecture.
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Pour autant, certains romans marient avec brio critiques sociologiques et politique, et une écriture remarquablement rythmée, agréable à lire, comme les livres de
Russel Banks. Mais en littérature comme dans les autres arts, la beauté reste un jugement subjectif soumis à l'appréciation intime du spectateur.
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