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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre est une étreinte, il vous enveloppe comme les premiers rayons du soleil qui vous apportent lumière et chaleur.
Cet instant de douceur où nous sommes suspendus dans un cocon entre l'infini et la paix de l'âme.
« Ma fille est parie vivre dans une autre ville, vivre sa vie. Dix-huit ans avec ma fille, dans cet appartement au milieu des tuiles, des cheminées et des oiseaux. Maintenant je vis avec le silence. »

C'est ici et maintenant, que ce père, cet homme va tenir le journal de ses journées de flottement, de son changement d'état.
Avec René Frégni la sensualité est là, celle des corps, mais surtout celle de la nature.
Qu'il narre les indiscrétions vues de sa fenêtres concernant ses voisines, ou qu'il vous raconte la taille des oliviers, le changement des saisons, chaque geste, chaque regard est d'une volupté absolue.
La douceur s'installe dans les rituels qu'il a pour venir en aide à « sa fiancée des corbeaux », l'institutrice qui s'occupe de son père habité par Alzheimer.
René s'occupe de Lili, ils se promènent à pas lents et il écoute ce vieil homme vivre ses souvenirs, ceux des années de jadis .
Il y a aussi l'amitié avec Tony, ancien truand, haut en couleurs, très touchant et véritablement étonnant.
Les lectures sont là, elles aussi ponctuent les journées, les nuits, elles sont de tous les instants. Et comme à chaque fois quand René nous parle littérature, il ouvre les portes du monde, il sait nous dire l'importance des mots, leur richesse.
Finalement, le lecteur découvre tous ces petits riens (en apparence) qui font la vie.
Et le silence ne se remplit pas, il se savoure, et développe notre acuité sur le monde, notre regard se pose sur l'essentiel, la nature, l'amour et l'amitié prennent leur juste place, il nous apprend à cultiver l'authenticité.
« Les collines et les plaines sont grises, gris les grands arbres nus, le moindre brin d'herbe, et cependant tout est aussi beau qu'il y a un mois. le gris de l'hiver n'est pas triste, il est primordial, c'est la couleur de ce vaste silence qui annonce dans chaque racine, pierre ou goutte d'eau quelque chose d'irrésistible. »
Finalement, quand le dernier enfant quitte le nid, il y a l'absence, la nostalgie des années liées à celles des enfants, mais c'est une porte ouverte sur autre chose, sûrement nos dernières années où il est bon de vivre au plus près de ce que nous sommes profondément, et savourer les instants où la progéniture revient au bercail avec la satisfaction de voir ce qu'elle est devenue.
La beauté de l'écriture de René vous apporte la plénitude.
Vous lisez une phrase, la relisez, vous vous perdez dans la résonnance des mots, vous vous retrouvez, les mots vous ont envahi, les émotions sont à fleur de peau, vous êtes loin très loin et vous vous sentez merveilleusement bien.
Si la vie est le temps qui s'enfuit, alors saisissez-le, faites-vous des bulles de bonheur, la fugacité ce n'est pas la perte mais le renouveau de l'instant.
©Chantal Lafon

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Depuis que j'ai entendu René Frégni raconter ses débuts, à la remise du prix des lecteurs Gallimard (qu'il a remporté avec son dernier roman, Les Vivants au prix des morts) en janvier dernier, j'étais curieuse. Sur les conseils d'un amateur éclairé, je me suis lancée avec ce titre, et Bingo : je suis sous le charme.

La Fiancée des Corbeaux n'est pas un roman, mais un livre sous forme de journal, dans lequel d'octobre à juin René Frégni alterne souvenirs et rencontres. Sa fille Marilou vient de partir à Montpellier pour étudier et il arpente les sentiers contrastés de la Provence, les cafés de Manosque, le port de Marseille. Seul ou avec ses amis de longue date, un vieux truand, un homme sans mémoire, et la fiancée des corbeaux. Il observe et se souvient.

« Avec la pointe de mon stylo je gratte la surface des choses pour sentir en moi la petite bosse du mot juste qui palpite. »

Ce livre est une ode pleine de lumière à la vie, à l'écriture et aux mots, à la beauté des femmes. Une réflexion teintée de mélancolie sur le temps qui passe, une déclaration d'amour renouvelée à sa Provence natale. Toute une poésie discrète qui vient des tripes.

« C'est sans doute cela être écrivain, observer les autres de plus en plus intensément afin de voir plus clair en soi. »

J'ai été séduite, emballée même, par le regard atypique que René Frégni porte sur la vie, par sa tolérance et sa plume, et Je me souviens de tous vos rêves a d'ores et déjà rejoint ma bibliothèque, pour être lu sans tarder.

« le printemps est une cathédrale de feuillage et de désir qui surgit dans les ruines de l'hiver »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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René Frégni sait faire chanter les mots, les faire danser et vibrer. Ce court roman, sous forme de journal, est une sorte de poème qui vous emporte dans un flot de recits et d'anecdotes touchantes parfois mélancoliques, toujours émouvantes, à la longue enivrantes et au final poignantes.
Rene Frégni sait aussi faire vibrer ses personnages ( Ah la beauté des femmes !), ses paysages ( Ah la force des saisons !), ses souvenirs ( Ah la douceur maternelle !) et tout son univers proche ( Ah la fidélité des oiseaux ! , l'insouciance des voisins ! , la noirceur des romans policiers !...)
Voilà donc un roman très riche, d'un auteur épris de sa Provence, et écrit avec une très belle plume.
Belle découverte !
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Lu à sa sortie mais me laisse un excellent souvenir; on marche avec René aux alentours de Manosque et personnellement, j'ai éprouvé un grand soulagement pour l'auteur dont l'horizon s'éclaircit après de nombreuses années noires.avec Je me souviens de tous vos rêves et les vivants au prix des morts, cela constitue une sorte de trilogie de la sérénité retrouvée mais dans ce dernier, l'aventure revient! et nous laisse dans l'angoisse; entre temps, il y a eu Sous la ville rouge plus proche des livres écrits avant La fiancée des corbeaux. Dans tous les livres noirs ou plus roses, il y a la même poésie, la même chaleur humaine, la même sincérité et la même naïveté...
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à peine sorti d'un roman lourd et noir (mais remarquable) le Goncourt 2011 , j'ai bu à la lumière de ce livre : clair , limpide , cristallin , des synonymes qui traduisent bien l'impression ressentie de source fraîche ou tout semble enfin simple et clair : Fregni a ce don rare de donner du beau et du grâve avec une clarté d'écriture jamais démentie ; ce livre en particulier diffuse une aurore printanière qui fait du bien en ces temps sombres.
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De cet auteur j'avais déjà beaucoup aimé Elle danse dans le noir, acheté au Salon du livre de Rennes en mars dernier.

J'ai attendu un peu avant de lire celui-ci en me disant que je n'allais sans doute pas l'aimer autant que le premier. Eh bien si !

Ecrit sous forme de journal, ce livre se lit comme un roman.
La fille de René Frégni a bien grandi depuis Elle danse dans le noir, elle vit sa vie loin de son père, elle est étudiante et a un amoureux. Il dit qu'il n'est plus le premier homme de sa vie mais juste son père. On sent très bien que cela est difficile pour lui.

René Frégni va régulièrement garder Lili, 95 ans, qui oublie tout. Leur relation est empreinte de tendresse, j'ai beaucoup aimé ces passages ainsi que ceux avec Isabelle la fille de Lili. L'auteur en pince un peu pour elle.

L'auteur retrouve aussi de temps en temps Tony, un truand sorti de prison avec lequel il a gardé des liens.

Mais l'auteur est aussi un peu voyeur quand il observe ses voisins car il a une vue plongeante sur la fenêtre de leur salle de bains. Il ne voit que leurs corps, pas leurs têtes et il imagine les liens qui peuvent exister entre les trois habitants de ce logement. Cela m'a fait sourire à plusieurs reprises.

Et toujours quelques passages touchants où il parle de sa mère qui lui manque tant. "Pour parler à ma mère il faut que je sois seul. Jadis je ne serais jamais entré dans un cimetière à la tombée de la nuit, la seule plainte du portail aurait glacé mon dos. Maintenant que ma mère est ici, c'est l'endroit le plus rassurant de la terre, même à minuit. Mortes, nos mères veillent encore sur nous." p.26

J'apprécie beaucoup la façon d'écrire de cet auteur, c'est plein de douceur, plein d'images, plein de poésie.
Encore un très bon moment de lecture.
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Dans "La fiancée des corbeaux", sorte de journal intime couvrant huit mois de son existence, René Fregni nous parle de sa vie d'aujourd'hui, en se remémorant celle d'hier. Sa fille Marilou est partie, il vit seul à Manosque désormais. Il rend souvent visite à une amie, Isabelle, dont le papa a perdu la boule. Il consacre du temps au vieil homme pour soulager son amie. de très belles pages sont consacrées aux journées en tête à tête avec le vieux monsieur. Entre les lignes, on devine que l'écrivain est un peu amoureux de la douce Isabelle. le reste du temps, il observe la nature, rencontre des amis, regarde ses jeunes voisins par la fenêtre de son appartement et bien-sûr il écrit. Au fil des pages et des saisons, l'écrivain évoque les rencontres marquantes de sa vie et les épisodes douloureux qui l'ont jalonnée. La quatrième de couverture ne ment pas. Ce livre est un prolongement de " Elle danse dans le noir" et je l'ai lu avec la même émotion.

La Provence est magnifique sous la plume de René Fregni. Je venais tout juste de la quitter après y avoir séjourné une semaine, quand j'ai commencé le roman. Durant mes vacances là-bas, j'ai visité Manosque en pensant à l'écrivain. J'avais lu quelque part qu'il aimait prendre son café sur une place de la ville, j'aurais pu le croiser… Si vous n'avez jamais lu René Fregni, vous pouvez commencer par "la fiancée des corbeaux" sans aucun problème. Si vous connaissez déjà l'auteur et appréciez son univers, vous serez comblé. C'est assurément un de ses plus beaux livres.

La dernière phrase du livre est sublime, elle résume à elle seule la leçon de vie qui se dégage du livre : "Nos mères ne nous abandonnent pas, elles nous confient à un monde de douceur, un petit coin qui ressemble à l'enfance, à un jardin, aux jours d'été, à lumière"


J'ai adoré…


Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Emouvant, simple, tendre, nostalgique… voilà ce que je pourrais dire de ce livre, La fiancée des corbeaux de René Frégni.

Un journal d'amour à sa belle dans les paysages des Alpes de Haute Provence qu'il parcourt toute la journée !

Ce livre fait un bien fou !
Lien : https://livre.tourisme-alpes..
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Chef-d'oeuvre d'humanité, de poésie, d'un style limpide et enchanteur sur les chemins et lieux de Provence, le livre d'un écrivain hors du commun qui construit une oeuvre entre autobiographie et roman qui vous plonge dans SON univers, où vous vous faites rapidement des amis.
Un concentré d'émotions !!!
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