J'ai parfois pensé que les mots les plus importants qu'on puisse nous dire ne sont pas "Je t'aime", mais "Tu ne peux pas sortir comme ça". C'est une phrase qu'on nous dit et qu'on nous répète quand nous sommes enfants, et en grandissant, nous l'intériorisons et nous la disons à nous-mêmes. Aussi entrons-nous dans notre vie d'adultes en apprenant à faire ce que fond les autres, à dire ce qu'ils disent, de manière à nous mouvoir sans peine au sein du monde social.
Je crois que si l'on est gai, c'est seulement parce qu'on n'a pas conscience des horreurs qui se passent ailleurs.
L'amour et le travail, c'est tout ce qui nous soutient dans la fuite des jours.
Méfiez-vous des beaux jours. Le mal frappe aussi par les plus beaux jours. Peut-être est-ce le bien-être qui nous rend imprudents.
Les meurtriers laissent leur signature derrière eux, dis-je. Toujours, même s'ils essaient de la cacher. Parce que la signature d'un meurtre est un peu comme le sens d'un poème. Il y a le sens que le poète a voulu lui donner, mais il peut aussi y avoir un sens caché, dont le poète n'avait pas conscience. Parfois, un meurtrier croit savoir quelle signature il a laissée, mais sa vraie signature est en réalité autre chose. (p.222)
Alors je lui ai dit : "Oui, oui, je crois en Dieu", mais Dieu, ça peut aussi bien être le vent dans les arbres ou les éclairs dans le ciel.
Les disputes sont presque un plaisir quand on se réconcilie à la fin, vous ne trouvez pas ?
Le bon côté c'est que lorsqu'une situation est désespérée elle peut difficilement empirer.
C'était un mot si dur, si acéré : jamais ! Net et définitif comme un coup de poignard, comme une ligne tracée à l'encre à la fin d'un chapitre clos.
Beaucoup de gens prétendent qu'on est plus fort si l'on reste sur son territoire, mais ce n'est pas vrai. Notre territoire est l'endroit où nous sommes le plus vulnérables. On peut jouer les touristes partout ailleurs, mais le lieu où l'on dort est celui qui nous révèle, et parfois nous trahit.