AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 75 notes
5
7 avis
4
13 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Oui, la saison du crabe est arrivée au Québec. Les bateaux sont sortis en mer pour pêcher les crabes qui seront revendus à prix d'or. Mais les conditions de travail, malgré les exigences de la mer, ne seront jamais celles exprimées par Takiji Kobayashi. Nous ne sommes pas dans les années 20 non plus et surtout pas au Japon, où le culte du travail sans fin, du don de soi à l'entreprise et la montée du capitalisme, ont sacrifiés une génération de travailleurs au nom du profit.
Gô Fujio a adapté et dessiné cette oeuvre culte du courant marxiste des révoltés victimes d'oppression, du mouvement d'art prolétarien, de littérature prolétarienne. Sous forme de manga, dont le but bien sûr, est d'attirer un lectorat plus jeune, cette forme est très visuelle avec des dessins vraiment chargés. Trop parfois. Et comme souvent dans les mangas, les personnages se ressemblent beaucoup et je m'y perds dans tous ces faciès.
Sauf pour le méchant intendant Asakawa, facilement reconnaissable, toujours en train de battre un employé.
Par contre, la vie des travailleurs est bien représentée. le port, les pêcheurs, le dortoir, les tonnes de crabes à dépecer, le fond de la cale, un véritable travail de recherche de qualité.
Cette puissante adaptation sous forme de manga a réussi sont but pour ma part, me donner de goût de lire le livre original et vivre cette vie d'enfer à bord du Hakkô-maru, le bateau-usine et naviguer depuis la base d'Hakodate vers la mer du Kamtchatka. Et y déclencher une grève d'enfer…
Commenter  J’apprécie          110
Il s'agit de découvrir l'adaptation d'un roman de Takiji Kobayashi, emblématique de la littérature contestataire nippone. Adapté deux fois au cinéma, cet ouvrage dénonce le phénomène de dévalorisation des travailleurs pauvres. En 2008, suite à la nouvelle crise financière du Japon, la jeunesse s'est réappropriée ce livre, en en faisant le porte-étendard de son mal-être et de la précarité de l'emploi moderne. Il faut savoir que l'auteur du roman d'origine est apparemment décédé dans des circonstances suspectes en 1933, suite à un interrogatoire de police un peu trop violent...

La trame historique est intéressante d'autant que l'on imaginait pas les conditions de travail si dure sur les bateau de pêche des japonais dans les années 30. A vrai dire, peu de manga ont traité de ce sujet. Certes, c'est un monument de la littérature contestataire qui débarque en manga mais cela ne peut que faire du bien pour repérer quels sont les vrais ennemis de l'être humain. Ce n'est pas forcément l'étranger. La vie humaine ne vaut rien face au profit pour malheureusement certains individus. Ceux-ci sont si intelligents qu'ils arrivent à dresser les pauvres contre d'autres encore plus pauvres. Tout ces phénomènes sont parfaitement retracés dans cette oeuvre visionnaire.

Un manga petit par le prix mais grand pour son engagement et sa force idéologique.
Commenter  J’apprécie          80
Ah ces masses critiques qui savent si bien attiser notre curiosité !
Merci aux éditions Akata pour cet envoi.
Se retrouver à lire un manga .... ce n'est pas vraiment mon habitude mais, un manga anticapitaliste, monument de la littérature contestataire cela ne se refuse pas.
Bon je me rappelle les commentaires du plus jeune de mes fils .... tu commences par la fin et tu lis les bulles de gauche à droite !
Il suffit de faire attention sinon l'histoire coule nettement moins bien !
Réaliser à quel point il y avait de haine entre deux peuples, les japonais et les russes !
Réaliser à quel point le patronat japonais a été terrorisé par l'idée que la révolution russe allait contaminer le pays du soleil levant !
Réaliser que pour certains, conserver une chaloupe sur une mer déchaînée avait beaucoup plus d'importance que de sauver des vies humaines !
Lire que pour certains, un rafiot rapportera plus d'argent en faisant naufrage, même si l'équipage péri avec !
Découvrir qu'un bateau usine, n'est pas considéré comme un bateau de croisière, ni comme une usine, donc, qu'aucune réglementation ne s'applique !
Surprise, parfois au milieu des planches dépeignant la dure vie des pêcheurs, une reproduction d'une photo avec des vrais hommes, glaçant !
Littérature prolétarienne, apologie du collectif, seul moyen d'action en face d'un patronat très très énergique et pas du tout paternaliste !
Autant la description de vie sur ces bateaux usines dans les années 20 avec les aléas du temps, des bancs de crabes, est très réussie,autant la mise en avant des moyens de lutte contre le capitalisme dans ces conditions l'est beaucoup moins. Aucune marge de manoeuvre pour l'individu et ses sentiments individuels. Tout est à la gloire des masses laborieuses qui lorsqu'elles se lèvent entraînent ...
Le livre commence et fini par une description de la fin de vie de Takiji Kobayashi, mort torturé suite à l'écriture de son oeuvre qui a été interdite pendant très longtemps.
Une chose est sûre plus jamais je ne mangerai de crabes du kamtchatka !
Commenter  J’apprécie          80
"En route pour l'enfer", c'est à peu près de cette façon que commence cette histoire. Le ton est donc donné dès le départ.

Je ne connaissais pas cet auteur, ni son histoire révoltante - c'est le cas de le dire. Et c'est avec un immense plaisir, et beaucoup de colère que j'ai découvert son oeuvre adaptée. L'histoire est déchirante, vous sentez le désarroi de ces ouvriers/pêcheurs/machinistes qui ne sont plus considérés comme des êtres vivants mais comme du matériel alors que le potentiel de rendement ne dépend finalement que de ces hommes. C'était ce que dénonçait Takiji Kobayashi, et malheureusement, s'il était né à notre époque, il aurait encore de quoi écrire à ce sujet...

L'adaptation en manga est une bonne idée. le but était de rendre ce récit accessible aux plus jeunes: je pense que c'est réussi. D'autant plus que les illustrations de Gô Fujio sont travaillées et réalistes, très suggestives aussi. Mais j'ai tout de même envie de lire le roman dont est tiré ce manga, pour avoir plus de détails, peut-être pour en apprendre encore davantage.

Comme pour chaque Masse-critique, je remercie Babelio pour m'avoir permis de découvrir une nouvelle oeuvre. Et merci aux éditions Akata d'avoir publié en français ce manga judicieux.
Commenter  J’apprécie          60
Extrait :
Encore un titre qui a fait beaucoup parler de lui, le Bateau-usine est une adaptation du roman du même nom, écrit par Takiji Kobayashi. D'abord censuré, le roman finira par faire le tour du globe et rencontrera une popularité grandiose, même aujourd'hui, alors même que celui-ci date de 1929. Décliné sous plusieurs formats, cinéma, romans et aussi manga, l'ouvrage connait de nombreuses vies, tout en restant d'actualité. Comme indiqué dans l'ouvrage, le manga n'a pas pour but de remplacer le roman de base, c'est pourquoi, je compte bien me le procurer également afin d'en lire ses pages, ainsi qu'un autre ouvrage évoqué dans le manga.

TW : Châtiments corporels, Maltraitance, Violence

Le style graphique est assez simple, mais suffit amplement à décrire l'environnement misérable dans lequel évoluent les différents personnages. La cruauté des supérieurs ne m'étonne guère, je dirais même qu'ils sont parfois assez similaires à ceux d'aujourd'hui, la matraque en plus. Par contre, j'ignorais que les bateau usine étaient d'anciens navire URSS ! Je pensais que c'était des vieux bateaux dont personne ne voulait, mais en plus d'être vieux, ils ne sont même pas japonais. Ce titre me rappelle aussi un truc que je me répète souvent, mais que j'ai quand même tendance à oublier : quand une chose semble trop belle, c'est qu'il y a anguille sous roche… Dans le cas présent, les recruteurs vendent le travail sur les bateaux comme le meilleur moyen de réussir sa vie, que les travailleurs montent les échelons, etc… Alors que ce n'est évidemment que du vent. C'est ainsi que beaucoup se font avoir, notamment de jeunes étudiants ayant des problèmes financiers.

Celui qui dirige, ce n'est pas le capitaine du bateau, mais un « moyen » placé dans l'entreprise qui le loue. Il ne se gêne pas pour maltraiter, manipuler, punir, menacer les travailleurs afin d'avoir un meilleur rendement. Il va même jusqu'à envoyer le bateau en eau Russe, afin de pêcher encore plus. D'ailleurs, le titre évoque aussi la pêche intensive d'une certaine manière ? Chose que font encore certains pays, même envers des espèces menacées (Dauphins, Requins, Baleines). Les conditions de travail sont épouvantables, même malade il faut travailler, les morts sont jeter à la mer comme s'ils n'étaient rien. Petit à petit, les consciences s'éveillent et un germe de rébellion voit le jour. Comme ils le disent si bien, les riches ne vivent que grâce à ceux qui sont en dessous, donc s'ils ne font rien, le riche n'aura rien. C'est d'ailleurs toujours le cas aujourd'hui, notamment avec les politiques qui vivent au crochet des autres tout en faisant n'importe quoi (et pas qu'en France). D'ailleurs on peut aussi faire le rapprochement en France, avec les jeunes qui ne souhaitent plus faire d'heures supplémentaires gratuitement et à qui on reproche d'être feignant… On a ouvert les yeux, car oui, les patrons en profite surtout dans certains domaine, comme en cabinet d'expertise par exemple, 2H de supp tous les jours pour X salariés, largement de quoi embaucher quelqu'un en plus, mais l'employeur ne le fera pas puisque le boulot est fait gratuitement. Tout ça parce que : « si on a un souci il est compréhensif » mais, c'est juste la base ça ??

[...]
Lien : https://sunread26.wordpress...
Commenter  J’apprécie          20
C'est un beau geste d'avoir dessiné version manga ce livre pour lequel l'auteur a perdu la vie. Malheureusement je crois que cet ouvrage est toujours d'actualité, les conditions des ouvriers dans certains navires battant pavillons de pays peu scrupuleux restent déplorables et les caméras n'y sont pas les bienvenues.
Commenter  J’apprécie          20
Un livre coup de poing on est avec ces hommes qui sont de réels esclaves dans ce bâteau usine. Un livre nécesaire mais dont on ne ressort pas indemne.

Commenter  J’apprécie          20
Lu en 2017. Ce manga est une adaptation d'un grand classique de la littérature japonaise des années 1920 : le "Bateau-usine" de Takiji Kobayashi (mort torturé pour avoir soutenu et participé au mouvement culturel prolétarien).
C'est le récit de l'une de ces embarcations pour l' "enfer" qui nous est conté : le traitement inhumain, les sévices, la peur de mourir, l'épuisement, la maladie, mais aussi la solidarité, le courage, la révolte... Un témoignage historique fort et une adaptation en forme d'hommage émouvant, illustrés par une iconographie dense et réaliste !
Commenter  J’apprécie          10
Japon. 1933. Autour du corps de Takiji Kobayashi, 30 ans, des personnes s'interrogent sur son livre " le bateau-usine", qui a entraîné la torture et la mort de son auteur. Ce manga est en effet une adaptation du roman publié en 1929 et censuré pendant de nombreuses années.

A Hakodate, des hommes embarquent sur le bateau de pêche, qui va se rendre au Kamtchatka, proche de la frontière des eaux soviétiques. Sous l'autorité de l'intendant Asakawa, les hommes vont être traités comme des animaux. Les conditions de travail sont harassantes, les hommes sont battus, mal ou pas soignés, exploités au nom d'une rentabilité inhumaine. Les conditions météorologiques ne sont pas respectées, pas plus que les règles d'assistance à un bateau en difficulté (est illustré l'épisode du naufrage réel du Chichibu Maru en 1926). On a le sentiment de se trouver sur un bagne flottant.

Mais les dessins ne m'ont pas totalement convaincue, notamment au niveau des visages et expressions et j'ai regretté qu'il ne s'agisse pas d'une adaptation fidèle du roman original.

Ceci étant, cette dénonciation de l'exploitation de l'homme par l'homme est intéressante d'un point de vue autant historique que social, et ce manga m'a donné envie de découvrir le récit original.


Commenter  J’apprécie          10
Asakaw, l'intendant du navire Kamtchatka, pense exclusivement aux profits de l'entreprise et pour cela il exploite les ouvriers-pêcheurs du bateau et ne tient pas en compte ni leurs conditions de vie ni les risques mortels auxquels ils peuvent faire face.
Une adaptation réussie du roman homonyme de Takiji Kobayashi où le mangaka réussit à nous faire connaître cette oeuvre dans seulement 150 pages, tout en étant capables de plonger dans la vie de ce bateau et des dures conditions de vie des pêcheurs. Un exploit !
Commenter  J’apprécie          10



Lecteurs (133) Voir plus



Quiz Voir plus

Le manga en quelques mots (facile)

Quel est le pays d'origine du manga ?

La Chine
Le Laos
Le Vietnam
Le Japon

5 questions
1482 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , mangakaCréer un quiz sur ce livre

{* *}