"Nous sommes tous amenés un jour ou l'autre à pleurer la perte d'un être cher, mais nous avons en nous les moyens de surmonter notre chagrin."
- Le mal de mer? m'exclamai-je, incrédule. On n'a jamais vu un Écossais souffrant du mal de mer!
Murtagh était d'humeur irascible.
- Alors, c'est peut-être un Turc déguisé en rouquin! Tout ce que je sais, c'est qu'il est vert comme un poisson crevé et qu'il est en train de recracher ses boyaux.
-Oh, oui Sassenach, répondit-il d'un ton narquois. Je suis ton maître...et ton esclave. Il semble que je ne puisse posséder ton âme sans perdre la mienne.
-Vous n'avez toujours rien à me dire, madame ?
-Votre perruque est de travers, répondis-je en refermant les yeux.
Tu as droit à la protection de ma famille, de mon clan, et de mon corps si nécessaire.
- Il vaut mieux leur laisser encore quelques minutes, suggéra-t-il avec un signe de tête vers la maison où les insultes fusaient à présent en gaélique. De toute façon, les Fraser n'écoutent jamais ce qu'on leur dit quand ils sont en rogne. Mais, une fois qu'ils sont à bout de souffle, on arrive parfois à leur faire entendre raison.
Parfois, nos meilleures intentions ont des résultats regrettables.
Ah, que veux-tu, comme on dit chez nous, quand on couche avec les louves, il faut s'attendre à être mordu. Il s'approcha et m'attrapa par le cou. Viens par ici, louve. Mords-moi encore.
Je crois qu'on a tous en nous un petit espace qui n'appartient qu'à nous, comme une forteresse, notre refuge le plus intime. C'est peut-être notre âme, cette chose qui fait qu'on est soi-même et personne d'autre. C'est un endroit qu'on ne montre à personne, sauf parfois à quelqu'un qu'on aime beaucoup.
- Il est tard, dis-je en me levant à mon tour. Nous devrions peut-être nous coucher.
- D'accord, répondit-il en se grattant la nuque. Nous coucher pour dormir ?
Il me lança un regard interrogateur avec un sourire en coin.