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3,86

sur 78 notes
Une lecture drôle et triste a la fois ce Frappabord. Deuxième roman de Mireille Gagné, il se déroule sur trois époque avec trois personnages. Dont le plus attachant est certainement une mouche!
Frappabord désigne en fait ce qu'ont appelle, au Québec, un taon a cheval. Dans ma région, je n'ai jamais entendu parler de frappabord. C'est peut être totalement fictif ou un mot originaire d'une autre région. Mais peu importe, ce roman réunira donc un de ces buveurs de sang et et deux hommes de différentes époques mais qui ont des liens important.
Bien sur c'est la couverture avec ses couleurs flamboyantes qui m'ont attirées. Et une fois ouverte, le lecteur plonge dans l'histoire d'une famille bouleversée par la guerre, et d'étrange expérimentation virale sur nos amis les mouches. Tout du long ont est intrigués, fascinés et amusés par ces histoires et la vie de cette mouche qui nous regarde d'un oeil presque sexuelle! J'ai beaucoup aimée Frappabord et vous le recommande fermement!
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le récit se déroule au Québec, il s'organise autour de quatre personnages principaux dont les destins vont se croiser. Il y a une Frappabord, mouche dévoreuse piqueuse de la famille des tabanidés, qu'en France on nomme habituellement ‘'taon''. Il y a Theodore, ouvrier solitaire, harcelé par des hordes de ces fameuse mouches piqueuses, qui s'occupe de son grand père Emeril. Enfin il y a Thomas, entomologiste, recruté en 1942, par les militaires pour développer des armes bactériologiques.
le roman prend pour cible, l'irresponsabilité totale de l'espèce humaine prête à toutes les manipulations sur la nature et le vivant pour asseoir sa domination. L'orgueil absolu de l'homme qui conduit à de multiples changements irréversibles dont nous commençons à sentir les résultats: violence généralisée, dérèglement climatique, pandémies…
L'histoire mêle habilement diverses époques et de nombreuses terreurs humaines (insectes, dévoration, délitement, maladie…) pour dénoncer la catastrophe écologique en marche.
Un livre étonnant qui interpelle par son originalité et son propos.
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Mireille Gagné nous fait vivre l'angoisse avec ses Frappabords pour nous mettre, une nouvelle fois et quel plaisir, face à la réalité du monde environnant, celui qui pâtit des actes humains, de l'homme qui n'hésite pas à souiller la terre.

Les frappabords sont des mouches piqueuses.
L'autrice donne la parole à l'une d'entre elle, dans un langage très sulfureux, elle exalte de plaisir lorsqu'elle pénètre l'épiderme de Théodore. Ce dernier est un homme reclus chez lui, dont la routine métro-boulot-dodo est son mantra subit. Nous sommes en 2024, il vit dans un monde où la chaleur assomme et dans lequel la violence est omniprésentes, les médias s'en délectent. Écho au monde d'aujourd'hui.

Les chapitres du Frappabord et de Théodore alternent avec ceux dédiés à Thomas. Ils se déroulent entre 1942 et 1956, Thomas est convoqué du côté du fleuve Saint-Laurent, sur une île militaire où sa mission est de créer une nouvelle arme bactériologique. Apogée de la bêtise humaine ?

Ces trois personnes, même s'ils vivent à des époques différentes, vont se croiser d'une certaine manière pour servir un discours écologique fort et nécessaire.
Ce que j'aime chez Mireille Gagné, c'est qu'elle dose justement ses propos avec finesse, elle dénonce habillement, nous questionne. Tout en dénonçant, en toile de fond elle crée une histoire âpre mais qui devient douce, celle qui lie Théodore et son grand-père, comme un dernier espoir qui subsiste ?
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"Un laboratoire de recherches ultra-secrètes dans une île du fleuve Saint-Laurent, en 1942, où des scientifiques étudient la transmission des virus par les insectes. Des nuées de frappabords qui envahissent la région de Montmagny à l'été 2024, alors qu'une canicule sans précédent frappe le Québec, en proie à une montée fulgurante des cas de violences."
Laila Maalouf, La Presse, 20 janvier 2024

Captivant, inquiétant et intriguant. Roman à saveur à la fois historique et écologique, Mireille Gagné nous emporte ici dans une intrigue sur la mythique île de Grosse-Île sur le fleuve Saint-Laurent, bien connue pour sa fameuse station de quarantaine, principalement pour les émigrants irlandais arrivant au Canada et qui a été active entre 1832 et 1937.

L'auteure se penche dans ce roman sur tout un pan de l'histoire de Grosse-Île plus méconnu, soit celui de recherches biologiques sur la peste et l'anthrax durant la deuxième guerre mondiale. Ces recherches qu'on devine être au service de la fabrication d'armes bactériologiques, sont mystérieusement toujours restées cachées.

Le récit nous tient en haleine en alternant brillamment entre le présent et la deuxième guerre mondiale, au travers les personnages principaux de Théodore et Émeril, le grand-père de Théodore. En toile de fond, le frappabord, insecte piqueur fascinant, capable de propager des maladies sur les êtres humains.

Mireille Gagné est visiblement fascinée par tout ce qui touche à la nature et, je vous avertis, sa passion est contagieuse. Elle a ce don d'intégrer et transformer les animaux en personnages. Elle m'a aussi donné le goût de visiter cette île mythique que je n'ai jamais visitée. J'ai adoré.
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Après l'inoubliable « Lièvre d'Amérique » et le très intime « Bois de Fer », Mireille Gagné revient avec un second roman que j'attendais impatiemment.

« Il y a des jours comme aujourd'hui où on ne fait pas la différence entre le ciel et la terre. Dans ces temps-là, il faut savoir regarder autrement. »

Dès son ouverture, Frappabord vous emporte. C'est un roman incisif et tendu jusqu'à la dernière ligne. Roman polyphonique de la folie humaine, de l'aliénation de nos sociétés, mais aussi d'une passion caniculaire peu commune, Frappabord est un texte surprenant, puissant, parfois révolté, dans lequel j'y ai parfois entendu la voix de McCarthy.

« - Qu'est-ce que tu faisais ici, grand-papa ? demande Théodore, inquiet.
- Des choses pas correctes mon gars, j'aidais à faire des choses vraiment pas correctes. »

On y retrouve le style si singulier de l'écrivaine: Mireille Gagné écrit à hauteur d'homme. Elle a des choses à raconter, à dire, à crier, et sait le faire à la perfection. Sa prose est envoûtante, ses réflexions percutantes. Dans le fond comme dans la forme, c'est brillant. Ce nouveau roman ne fait que confirmer que Mireille Gagné est une grande écrivaine, authentique, qui de livre en livre battit une oeuvre universelle et cohérente, mais surtout nécessaire.

« Thomas a pensé à Émeril. Il avait raison. Il y a des chemins que les hommes ne devraient pas emprunter. »

Si vous n'avez jamais lu Mireille Gagné vous êtes bien chanceux.se, car cette rencontre vous enchantera et vous bouleversera.
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*Frappabord*, roman de Mireille Gagné, se distingue par son originalité et sa pertinence écologique. L'auteure nous transporte dans un futur très proche (été 2024), où les conséquences du dérèglement climatique se font sentir de manière dramatique. Au coeur de cette histoire, des militaires de la Deuxième Guerre mondiale tentent d'utiliser un insecte pour propager un virus létal.

Gagné adopte une approche narrative multiple, donnant voix aux chercheurs installés sur Grosse-Île en 1942, au petit-fils de la première victime et à un frappabord lui-même. Cette dernière perspective, celle de l'insecte malin et retors, est une approche intéressante. le témoignage du moustique apporte une touche d'humour noir au récit. Derrière cette personnification de la mouche se trouve l'évocation des failles humaines et des conséquences de la maltraitance de la nature. le frappabord devient ainsi le juge des actions humaines, punissant ceux qui persistent à ignorer les avertissements écologiques.

Toutefois, si le récit de l'insecte m'a amusée par son originalité, j'aurais aimé que les passages consacrés à Théodore, le petit-fils de la première victime, et à son époque, l'été 2024, soient plus développés. Gagné effleure à peine les événements violents qui secouent cette période, laissant la lectrice que je suis sur sa faim. Un approfondissement de cette perspective aurait enrichi le roman, offrant une vision plus complète et immersive des conséquences humaines de cette catastrophe écologique.

En dépit de cette réserve, *Frappabord* est une fable moderne, dystopie écologique captivante. Mireille Gagné réussit à marier le divertissement à une réflexion sur notre rapport à la nature, rappelant que notre survie dépend de notre capacité à respecter notre environnement. Une lecture plaisante et stimulante.
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Comme beaucoup d'entre nous, j'ai une relation avec les insectes volants assez peu amicale, surtout avec ceux qui se régalent de nos peaux, de notre sang, la nuit de préférence lorsque l'on est sans défense.
Quel choix pertinent donc de la part de Mireille Gagné que d'en faire le sujet de son roman pour piquer et gratter là où ça fait mal.
Elle nous donne à entendre trois voix, celle d'un jeune homme de nos jours, dans un Montréal écrasé par la chaleur et où la violence gagne du terrain, celle d'un homme pendant la deuxième guerre mondiale, à qui l'on confie une mission aussi insensée que dangereuse, et enfin, celle d'une femelle frappabord.
Mireille Gagné questionne notre relation au dérèglement climatique, l'aveuglement des hommes, leurs bêtise, quand il s'agit de se servir de la nature, de l'exploiter sans logique plutôt que de la respecter.
Un excellent deuxième roman dont je me suis régalée autant que du premier.
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Quand l'apparition, en masse, d'une mouche devient le révélateur de la tragédie que nous vivons, de toutes nos destructrices manipulations. En donnant la parole à une mouche, en revenant sur la première tentative, durant la seconde guerre mondiale, de l'utiliser à des fins militaires, Mireille Gagné décrit la colère d'un Canada caniculaire. Derrière cette construction délicieusement rythmée, Frappabord offre le plaisir d'un récit qui jamais ne se commente et se contente, si on peut dire, de l'invraisemblable de cet empoisonnement collectif pour dessiner, en creux, une réflexion sur ce que nous acceptons.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Essentiel, lorsque les narrations s'entrecroisent, tout prend sens.
Ici, règne l'oeuvre d'une experte du mot, du fond et de la forme.
Prendre garde au « Frappabord », une mouche piqueuse.
Cette dernière est le point central d'une histoire atypique, inspiré de faits réels.
« J'apprécie particulièrement les nuits caniculaires, quand vous vous êtes dénudés dans votre lit, la fenêtre entrouverte. »
Vicieuse et maline, sournoise et sadique, cette petite suceuse de sang est douée pour agacer, déranger et troubler au plus au point, la tranquillité de Théodore.
Nous sommes en 2024, la canicule est angoissante et oppressante. Un frappabord joue au jeu du chat et de la souris. Théodore se fait piquer jusqu'au sang. Lui, un ouvrier solitaire, un peu sale, négligé, immense de fatigue, devient une proie vulnérable.
Le récit n'est pas ici, pas maintenant. Il faut suivre des yeux, le fil d'Ariane, d'une autrice perspicace qui tire les ficelles, d'une trame vive, engagée, et profondément cartésienne.
Nous sommes au coeur de la science.
Écoutez la suite qui, elle, est véritable.
Les entrelaces vont se rejoindre. Nous sommes en plongée dans un livre vertigineux, qui est un lanceur d'alerte, pour demain.
Emeril (retenez-bien le prénom), est fébrile et agité. La chaleur l'agace et seule, la présence de Théodore le rassure. Il est très âgé et dans une maison de retraite où pullule les frappabords.
Dans l'autre versant de ce récit croisé, nous sommes en 1942,d ans la Province du Québec. Sur Grosse-Île, aux bordures du fleuve Saint-Laurent, jusqu'en 1956.
Thomas qui est né et a vécu à Montréal, est un scientifique aguerri. La nature sauvage et rebelle, l'encercle. Les habitus comme des gestuelles dédiées à la beauté des paysages et tout ce que cette dernière interprète comme signe et comme alibi de recherches scientifiques.
L'écosystème est sa passion. Dans cet environnement à apprivoiser, il est fragile et manque de repères. Les frappabords sont démultipliés, « leurs piqûres aussi douloureuses qu'un coup de poing. »
Une mission : mettre au point une arme bactériologique nouvelle. Lui , doit inventorier la faune et la flore. D'autres, un défi plus terrifiant et lourd de conséquences : infecter le frappabord avec le virus de la rage et de l'anthrax.
Nous sommes en plongée dans une ambiance quelque peu déstabilisante. Tout est défini. le roman et le pont d'appui d'une trame véritablement révolutionnaire qui bouscule une prise de conscience dans cette orée qui navigue entre 1942 et 2024. Les aiguilles sont déréglées. L'urgence est ici. L'heure arrêtée au cadran des faillites humaines.
« Émeril se met à parler, mais avec une intonation qui ravive encore plus les souvenirs de Thomas. - Il y a des jours comme aujourd'hui où l'on ne fait pas la différence entre le ciel et la terre. Dans ce temps-là, mon petit gars, il faut savoir voir autrement. »
Mireille Gagné apaise la trame de ces expériences scientifiques, avec une double histoire entre un grand-père, Émeril et son petit-fils, Théodore. Et pourtant, Émeril est le halo de de ce livre extraordinaire, courageux et unique. N'oublions pas les signaux multiples et ravageurs. le top secret d'une mission aux visées de destruction et de la planète et l'entente entre les allemands, les britanniques et les américains qui ont véritablement actés pour un drame écologique. Montmagny, petite ville du Québec est prise en tenaille.
Dans ce livre d'une intuition formidable, celle de nous faire prendre conscience des folies humaines, il y a la douceur d'une rédemption d'un grand-père et pour cause.
Des sentiments et des révoltes qui se propulsent jusqu'au grand souffle de ce livre absolument sans égal.
Après le célèbre et sublime « Le lièvre d'Amérique », Mireille Gagné prouve une nouvelle fois son génie littéraire. Un livre qui sera et vite le piédestal des Éditions La Peuplade.
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Dés les premières pages, elle a piqué ma curiosité, je découvrais à travers ce roman choral, un voyage entre passé et présent, de la province du Québec en 1942, jusqu'à une petite ville de Montmagny de nos jours en compagnie de bestioles hyper destructrices qui à mesure qu'elles se multipliaient, engendraient un climat chaotique à chaque invasion. 

 C'est divinement bien pensé, bien construit et ça fait mouche. 
Mais ne vous fiez pas aux apparences, ce qui se cachent entre ces pages et bien plus révélateur que l'on pourrait le penser et donne à réfléchir.
Alors fiction ou réalité ?
Une chose est sûre, ces bestioles nous détestent : 

En attendant j'espère avoir piqué votre attention, et que vous aurez envie de découvrir cet OLNI littéraire écologique aussi inventif qu'extraordinaire. 

Ça frappe à bord de ces pages c'est clair. 
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