Ce qui m'a intriguée, c'est la femme que l'on voit de dos dans un ensemble blanc d'autre siècle. Elle semble contempler la vitrine d'une boutique. Dans cette vitrine, une forme spectrale jette sur elle une oeillade rougeoyante et malveillante. La boutique est ouverte comme nous le renseigne le panonceau au bas de la porte d'entrée. Puis la quatrième de couverture informe que l'auteur adore faire peur aux ados ce qui m'a fait sourire. Et je me prosterne humblement. Je me suis laissée embarquer par ce thriller surnaturel qui se déroule principalement en 1851 dont les racines remontent à presque un siècle avec la pendaison de Marie-Josèphe Corriveau pour le meurtre de son mari.
Marie-Josèphe Corriveau est une jeune femme battue. Elle est condamnée alors qu'elle s'est défendue contre un mari violent. C'est une époque où la femme doit subir l'autorité masculine sans se rebeller. Elle est enfermée dans une cage afin d'être exhibée au monde. Près d'un siècle plus tard,
la cage est exposée à Montréal. Depuis des années, la chair, les os ont disparu. Mais la menace rôde. C'est une cage hantée qui est montrée au public pour quelques sous. Eugénie, 15 ans et son frère, faible d'esprit visitent un dimanche l'attraction. Ils attendent leur tour quand soudain, une bourgeoise venue avec son mari jaillit de la boutique défaite et en larmes. Elle prétend avoir vu la Corriveau. Elle était là. Avec inquiétude, Eugénie entre dans la boutique accompagnée d'Alexis. Et le cauchemar fond sur elle. « Toi aussi, tu as le goût de la mort… lui susurre le cadavre dans
la cage. »
Les évènements s'enchaînent. Alexis, son jeune frère de 11 ans, est de nouveau accablé de somnambulisme. Les crises avaient disparues depuis presque un an. Alexis avait découvert ses parents morts dans leur lit, du sang s'était échappé de leur bouche. Ils avaient beaucoup soufferts avant de mourir. Bouleversé, Alexis était resté depuis dans un monde hors de la réalité. Pauvres, ils travaillent dans une manufacture de chaussures afin de payer le loyer, faire bouillir la marmite et se vêtir. Eugénie adore son frère et le surprotège. le retour du somnambulisme de son frère ajoute à son anxiété. D'autant plus, qu'un chat puis un chien sont mutilés et découverts près de son frère lors de ses excursions nocturnes dont il n'a plus le souvenir au réveil. le constable Seamus O'Finnegan, 19 ans, s'émeut de leur situation. Il s'investit dans la vie de ces deux orphelins.
Le style est fluide, l'intrigue est bien ficelée pour une tragédie surnaturelle consommée. Je suis estomaquée.