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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est la série télé qui m'a convaincue de me lancer dans ce cycle de comics considérés comme le chef-d'oeuvre de Neil Gaiman. Et passer de l'un à l'autre était effectivement un excellent moyen de se familiariser avec le format des comics, qui peut être déroutant quand on y est peu habitué.e.

Morpheus est la personnification du concept de rêve. Au cours de la Première guerre mondiale, il est capturé par un groupe d'occultistes et enfermé pendant 70 ans. Lorsqu'il parvient finalement à se libérer, il cherche à récupérer ses pouvoirs et à réparer les dégâts causés par sa trop longue absence.

Voilà le point de départ d'une série d'histoires plus ou moins longues, centrées autour du personnage de Morpheus, alias le Maître des rêves, Sire Modeleur, Sandman, etc. Au fil des tomes se déploie peu à peu une mythologie (voire une méta-mythologie) extrêmement riche et vertigineuse où paraît tout le talent de Neil Gaiman.

Le tout n'a rien de décousu. À mesure que l'on enchaîne les tomes émerge peu à peu un fil rouge qui éclaire peu à peu l'ensemble de la série : les mythes, quoique profondément ancrés dans l'inconscient collectif, finissent immanquablement par évoluer et par être compris différemment au fil des générations, jusqu'à parfois atteindre un point de rupture (un thème que Neil Gaiman reprendra, d'une manière différente, dans son roman American Gods).

D'une certaine façon, on peut aussi lire cette série comme une célébration du pouvoir des histoires et de l'imagination : je trouve habituellement ce thème éculé, mais peut-être parce que personne ne le traite avec autant de richesse, de subtilité et de profondeur que Neil Gaiman.

C'est très érudit et bourré de références sans jamais être indigeste (à mon sens), ça flirte parfois avec l'horreur - eh oui, les rêves, ce sont également les cauchemars - et c'est bourré de personnages truculents, dont le rigide et implacable Morpheus n'est pas le moindre. Bref, c'est une réussite absolue.

Pourquoi seulement quatre étoiles, alors? Eh bien, après avoir lu la totalité de la série, je trouve que le premier tome est le moins réussi. J'ai beaucoup de difficultés avec le style du premier dessinateur, Sam Kieth - celui-ci sentait d'ailleurs que sa vision artistique ne concordait pas avec le projet, qu'il finira par quitter. Par ailleurs, on sent que Neil Gaiman tâtonne encore pour trouver le ton juste. le fait qu'il doive raccorder son univers avec celui de DC comics n'aide pas vraiment à atténuer cette impression (il s'en affranchira par la suite, à mesure que le succès de la série lui laissera plus de liberté créative).

Aussi, passé ce premier tome encore un peu rugueux, une fois qu'on a pris ses marques, la suite de la série coule toute seule et se mérite un cinq étoiles.
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A la fin de la Première Guerre mondiale, un passionné de sciences ésotériques qui s'est auto-proclamé "mage" décide d'invoquer la Grande Faucheuse pour l'enfermer et ainsi la contraindre à lui rendre son fils aîné mort à la guerre. Sauf que, ce n'est pas la Mort qu'il capture, mais son frère, Rêve (autrement dit Morpheus). Ce dernier ne pouvant bien entendu pas lui rendre ce que Mort lui a pris reste enfermé , mutique, pendant près d'un siècle. Jusqu'au jour où il est libéré, certains mortels ne rêvent plus si bien, ou ne se réveillent plus. Pour Morpheus, sa sortie de sa prison de verre ne sera pas une simple formalité pour remettre de l'ordre dans ce qui a été troublé. Mais aussi une quête pour retrouver ses artefacts et de comprendre pourquoi il a été emprisonné à la place de sa soeur.

C'est un comics dont l'histoire n'est pas simple à raconter, qui compte de nombreuses ramifications. le moins qu'on puisse dire, c'est que Sandman est un projet ambitieux - du point de vue narratif autant que graphique, même si on retrouve bien sûr beaucoup des codes du comics avec une ambiance presque psychédélique parfois qui a de quoi dérouter le lecteur. Avec Sandman, le marchand de sable, autre nom "populaire" de Morphée, Neil Gaiman utilise la mythologie qu'il revoit un peu à sa façon pour nous parler de notre société actuelle, de ses peurs archaïques et de ses parts d'ombre. Et le résultat n'est pas toujours très beau à voir... La preuve en est que l'adaptation qu'en a fait Netflix a édulcoré certains passages, même si la série reste globalement fidèle voire parfois très fidèle à l'oeuvre originale (reprenant in extenso des répliques du comics).

C'est une lecture qui aura été surprenante et prenante. J'ai beaucoup apprécié la façon dont l'auteur utilise des figures archétypes ou mythologiques connus de façon personnelle et originale pour servir son récit, avec brio d'ailleurs.
Pas sûre qu'après ce gros bébé de presque 500 pages je lirai les six autres tomes, mais j'en garderai indéniablement un bon souvenir.
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Après avoir vu la série je n'ai pu m'empêcher de lire ce comics, surtout sachant que Neil Gaiman en était l'auteur. J'ai déjà lu des romans de lui mais jamais de comics, à vrai dire j'ignorais même qu'il en avait écrits.

J'ai immédiatement accroché, le style des dessins m'a tout de suite plu, un style que je ne vois pas beaucoup dans les comics modernes, un style qui me rappelle que cette histoire date des années 90. Après, je ne peux pas dire que ce soit mon dessin favori, mais il a son charme. Et surtout : il fonctionne avec l'intrigue. Tout tourne autour de Sandman – ou Morphée – et tout s'adapte à lui. le design, la construction de certaines planches où il apparaît, sa morphologie, ses bulles, l'intrigue elle-même. On se croirait parfois réellement dans un rêve, avec énormément d'éléments qui sont logiques quand on lit mais si je devais raconter ma lecture à quelqu'un je ne sais pas si je parviendrais à tout restituer avec une telle organisation. Comme le dit Morphée : le monde des rêves est un chaos organisé. Me souvenant moi-même d'un bon nombre de mes rêves je ne peux que plussoyer. En lisant « Sandman » j'ai vraiment eu l'impression que Neil Gaiman devait lui aussi se souvenir de ses rêves au matin pour parvenir à procurer ce sentiment spécifique à la lecture.

Ça a été une très bonne lecture, j'ai notamment apprécié les passages sur le passé de Morphée. J'espère en découvrir plus sur lui dans les prochains volumes, et sur sa famille ! Mais aussi peut-être sur les Enfers… En fait, sur tout. L'univers est vraiment vaste, on ne peut qu'avoir envie d'en apprendre plus. En espérant que la suite soit tout aussi divertissante.
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Amoureuse des romans de Neil Gaiman, il fallait donc que je teste ses talents dans un autre genre, les comics. Je précise que je suis totalement inculte en matière de comics pour deux raisons (et sans doute pétrie de présupposés, je l'avoue) : la principale étant que je n'accroche pas aux dessins que je trouve (de ce que j'en ai vu) globalement lisses avec cette colorisation très unie et la seconde étant qu'il y en a trop, tout simplement, et que je n'ai pas particulièrement envie de me jeter dans cet univers sans fin. Ce sera donc une critique de néophyte. Venons-en à ce Sandman que je craignais de ne pas aimer (spoiler : J'AI AIMÉ !)

Sandman est à la frontière du fantastique et de l'horrifique (avec une pointe de super-héros) et on retrouve bien la touche Gaiman dans des scènes particulièrement angoissantes, glauques et morbides (voir l'histoire « 24 heures » avec Docteur Destin, alias John Dee, un fou échappé d'Arkham qui joue avec l'esprit, les pulsions et les folies des habitués d'un café ou « Collectionneurs » qui nous plonge dans une convention de tueurs en série).
Au milieu de l'action et de la vengeance, de l'horreur et du sang, « le bruit de ses ailes » (chapitre n°8) est une histoire d'ambiance, calme et douce dans laquelle Sandman suit sa soeur, la Mort, une attachante jeune femme, à la rencontre des récemment décédés.
Toutes les histoires ne se valent pas et certaines sont plus prenantes que d'autres. On sent parfois des différences de ton, d'ambiance comme si Neil Gaiman cherchait sa voix dans les premiers chapitres. La première histoire a été particulièrement difficile à suivre pour moi car elle présente beaucoup d'éléments et paraît un peu brouillonne, mais une fois passée, on sait où on va, qui est qui, et la lecture devient fluide (j'y suis même revenue un peu plus tard et elle m'a semblée beaucoup plus claire !). Gaiman enchâsse les récits, introduit de nouveaux personnages – toujours plus originaux – et ne perd jamais son lecteur. Et confirme une nouvelle fois son talent de conteur.

Je craignais le graphisme, mais mes inquiétudes se sont révélées infondées. Les dessinateurs de Sandman proposent ici une oeuvre plus sombre et plus riche que l'idée que je me faisais du dessin de comics. de plus, je trouve assez agréable l'homogénéité du style en dépit des changements de dessinateurs. J'ai particulièrement eu un coup de coeur pour les couvertures de chaque chapitre qui présente des personnages à travers des portraits oniriques et torturés.

Et je dois dire qu'il m'intrigue, ce Sandman. On le découvre peu à peu. Son caractère, attachant même s'il ne fait rien pour – il est consciencieux au possible, il ne se déride jamais (si, il rit une fois dans ce volume), il est austère (personnellement, il m'a beaucoup rappelé Thorn, pour les lecteurs et lectrices de la Passe-Miroir…). Son passé – « Contes dans le sable » raconte ses amours malheureuses avec une reine africaine tandis que « Hommes de bonne-encontre » se focalise sur son amitié et sa rencontre centennale avec un homme auquel il a accordé l'immortalité. Sa famille, les autres Infinis – la Mort, le Désir, et j'espère découvrir ses autres frères et soeurs dans les prochains tomes.

Interviews avec Neil Gaiman, sur son projet, ses idées, chapitre par chapitre… Les suppléments sont très intéressants et m'ont apporté de nombreux éclairages, notamment par rapport aux références à d'autres comics ou bien à des personnages connus des fans qui sont passés dans ce volume pour faire un coucou (comme John Constantine). Des détails qui me sont évidemment passés sous le nez et qui doit rendre la lecture encore plus riche pour un connaisseur. Cette ultime partie apporte ainsi des informations bienvenues pour saisir pleinement la complexité de Sandman.

Une oeuvre dense et mature, sombre et captivante, un univers qui s'annonce vaste, à la frontière mouvante entre le rêve et la réalité. Neil Gaiman a encore frappé, je n'ai qu'une envie : découvrir la suite des aventures de ce personnage atypique.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Le volume 1 de Sandman compile les 16 premiers numéros de la série, initialement publiés dans les tomes Préludes & nocturnes et La maison de poupées.

Bien que je connaisse cette oeuvre de réputation, il est plus que probable que cette lecture n'aurait jamais débuté sans le coup de pouce sonore d'Audible.

Le principal frein me concernant est sans conteste le dessin. Il évolue au gré des artistes qui se succèdent pour donner vie aux écrits de Neil Gaiman. Je me suis accommodé à ces planches au fur et à mesure que j'entrais dans cet univers onirique. Et force est de constater que la variation continue du dessin accentue nettement l'essence du rêve.

Neil Gaiman nous plonge dans un monde vaste et puissant. Il est plaisant de croiser des personnages et lieux emblématiques de l'univers DC Comics (John Constantine, Arkham, etc.) mais c'est la force de certains récits qui est génialissime.

A titre d'exemple, l'épisode 24 heures qui est un huis clos suffocant et progressivement malsain. Et puis, parfois, le fil conducteur se rompt, les épisodes s'enchainent et le lien est ténu ou paraît absent. Un élément de plus inspiré des rêves.

Autant dire que j'ai été conquis par l'imagination de Neil Gaiman. le récit est riche de significations, de sens, de profondeur. Et je compte prendre mon temps pour aller au bout de la saga, croisant les doigts pour que la version sonore m'accompagne de bout en bout, car elle est un réel plus immersif à la lecture des différents tomes.
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Après avoir vu la série, je ne suis pas déçue par le coup de crayon de ses illustrateurs. Bien que Rêve ne ressemble pas du tout à Tom Sturridge, je retrouve toute l'intrigue et l'angoisse que cela peut apporter.

Les dessins sont beaux et si vous aimez le côté sombre du monde de Rêve alors n'hésitez pas à vous plonger dans les comics de chez Urban Comics.
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J'ai lu cette BD sur les conseils d'un vendeur passionné. Au sortir d'une grosse période Alan Moore, et finalement peu connaisseur de ce vaste et merveilleux monde, je cherchais des idées pour poursuivre mon itinéraire. C'est ce qu'il m'a proposé, du fait notamment de mon background plutôt littéraire.


Le volume 1 oscille entre moments un peu insipides (notamment au début, on se sent un peu perdu dans ce que représente Sandman, sur ce qui se trame réellement) et de géniales fulgurances (le passage en enfer, l'espèce de "rasso" de serial killers envisagés comme des VRP, ou la discussion entre Mort et Rêve) qui invitent à se poser la question de la place du rêve dans l'histoire de l'Homme, et ses contours mal définis (entre le rêve éveillé et le sommeil le plus inconscient).


Le volume installe également une très intéressante distinction entre les dieux et les "infinis" (qui constituent notre identité et notre existence, comme le désir, le rêve, la mort...).


Le comics prend une certaine épaisseur narrative quand on réalise l'impact que constitue un genre de conte tribal africain que l'on transmet d'homme en homme (au moment de la circoncision), sur la trame narrative globale de Sandman. Dans l'un de ces mouvements qui signent les grandes oeuvres, où l'on ne sait plus très bien si ce mythe est prophétique de l'histoire, s'il fait écho à l'éternel retour, s'il est pure fable, prescience ou influence du destin. L'une des forces de ce tome, repose sur la manière d'envisager l'espace-temps, avec ce jeu sur la temporalité, par le simultané, l'antédiluvien, le jamais et le futur ou parfois même des confusions entre temps et espace.


Le dessin est certes un peu vilain (ce qui coûte le point du 10) et a de quoi rebuter, mais il se développe de manière intéressante au fil des pages, notamment quand il explore la spécificité onirique de certains personnages (une magnifique scène de rêves de personnages intriqués où chaque rêve a son langage et sa représentation).
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Ce comic est vraiment particulier. Je n'ai pas l'habitude de lire des DC Comics et il y a sûrement beaucoup de références graphiques et scénaristiques que je n'ai pas vu et qui ne m'ont pas touché. Toutefois, je dois avouer que le graphisme de manière générale est particulièrement bon et moi qui suit assez difficile en dessin, j'ai beaucoup aimé. Au delà du dessin, car je suis loin d'être une experte en la matière, c'est le scénario qui relève du génie. Les intrigues sont bien menées avec beaucoup de suspense et d'onirisme. L'onirisme, évidemment, vient du personnage du Sandman. Et tout repose sur un personnage profond et vraiment bien travaillé par Gaiman. http://bookyboop.com/2016/03/04/the-absolut-sandman-vol-1-ou-neil-gaiman-nous-fait-rever/
Lien : http://bookyboop.com/2016/03..
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J'ai découvert les comics grâce à l'adaptation Netflix et je dois admettre que j'ai eu du mal à pleinement apprécier ma lecture pendant un certain temps à cause du style des dessins. Il m'a fallu un long temps d'adaptation et ce n'est que vers la fin de l'histoire que j'étais totalement plongée dedans.

Mais de quoi parle The Sandman ?

Le seigneur des Rêves, Morpheus (l'un de ses nombreux noms...), a été capturé par des occultistes malintentionnés. Emprisonné et dépourvu de ses objets magiques, il n'a pas d'autre choix que d'attendre que l'on le libère volontairement ou par accident. Cependant, son absence provoque le chaos à la fois dans le monde des humains et dans le royaume des rêves. Lorsqu'il retrouve enfin sa liberté, il n'a que deux buts : se venger et récupérer ses précieux objets sans lesquels il ne peut reconstruire son royaume.

L'univers est très sombre et par moments très sanglant, je préfère prévenir. le comics est d'ailleurs interdit au moins de 17 ans en VO.
J'ai aimé voir le développement de Morpheus tout au long des chapitres. D'apparence insensible, on comprend très vite que le seigneur des Rêves est en fait dévoué et surtout, vulnérable. Il y a également un autre personnage qui m'a particulièrement plu, celui du grand méchant John Dee. Un vrai psychopathe ! 💀 le chapitre 24 heures est probablement mon favori, d'une grande intensité.
J'ai hâte de découvrir davantage cet univers et plus particulièrement le fonctionnement du royaume des Rêves. La façon dont les rêves et cauchemars sont présentés par Neil Gaiman m'intrigue tout simplement. Même si les dessins peuvent refroidir ou repousser de prime abord, ceux-ci sont cruciaux pour nous plonger dans cette histoire sombre.
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Au début du XXème siècle, Roderick Burgess se met en quête d'immortalité et de résurrection. C'est ainsi qu'il se décide à emprisonner la Mort. Mais voilà que l'incantation ne fonctionne pas tout à fait et que le Rêve se retrouve captif de Burgess, et ce pour plusieurs décennies. Les conséquences sur le monde vont se révéler désastreuses.

L'adaptation en série télévisée est sortie l'an dernier et, si je commence tout juste à la regarder (ça semble très fidèle en ce qui concerne le récit ; il y a quelques changements mais ils sont bienvenus), ça y est, j'ai lu juste avant la première intégrale des comics. Et j'ai beaucoup aimé. Si les premiers chapitres sont assez classiques une fois le Rêve (ou Morphée) libéré – il entame une quête pour récupérer des artefacts qui lui appartiennent –, l'histoire se libère de plus en plus des carcans par la suite. Cela dit, ce n'est pas parce que ces premiers chapitres sont assez classiques sur le papier que, dans les faits, ils n'ont aucune originalité. Effectivement, avec des personnages terrifiants tels que Docteur Destin et le Corinthien, et avec un univers qui nous fait voyager du réel au monde des rêves et des cauchemars, parfois même jusqu'en Enfer, autant dire qu'il y a matière à faire. Bon, je voulais vous parler du héros mais, vu comme je suis partie, on va commencer par l'horreur.
L'horreur, il y en a beaucoup, surtout dans les chapitres centrés sur Docteur Destin (Dr Dee) et le Corinthien. Mais si Dr Dee nous embarque dans une folie crasse, s'il joue sur les sentiments les plus sombres des gens, qu'il exacerbe leur monstruosité, le Corinthien nous emmène dans un récit plus proche du thriller. Honnêtement, le chapitre durant lequel Dr Dee s'installe dans une cafétéria a été quelque peu éprouvant. Plus je tournais les pages, plus le temps avançait pour les protagonistes, plus le huis clos sombrait dans une immonde folie. de fait, l'arc narratif autour du Corinthien a été plus « léger » à lire, avec l'organisation d'une convention de tueurs en série (à la fois très glauque et un peu drôle). Heureusement, tout Sandman n'est pas ainsi et nous avons de belles histoires, d'amour comme d'amitié (mention spéciale à Rose et Gilbert).
Côté personnages, nous avons donc principalement Rêve, également nommé Morphée, le Marchand de sable… C'est ce qu'on appelle un Infini, un être sans fin. Il a plusieurs frères et soeurs mais, pour l'instant, nous ne rencontrons que la Mort et Désir. Si les liens au sein de la famille des Infinis sont loin d'être étroits, on sent toutefois un peu de déception chez Morphée qui aurait probablement apprécié qu'on vienne le libérer de Burgess sans trop tarder. Cela dit, comme il le souligne lui-même, chacun·e sa mission, son royaume. Morphée, tout de noir vêtu, le teint très pâle et les yeux étincelant comme des étoiles, est un personnage complexe et j'ai pris plaisir à le suivre à travers ce volume 1. Tantôt bienveillant, tantôt plein de rancoeur, on sent pourtant une maîtrise de lui-même, l'envie de faire ce qui doit être fait, ce qui est juste. Pourtant, sa captivité l'a ébranlé, c'est évident. Dans le début de ce récit qu'est Sandman, nous le voyons alors déjà évoluer, lui, cet être millénaire.
Un point sur le graphisme car, comme il s'agit d'un comics, c'est un point important. Bon, en ce qui me concerne, je ne suis pas une grande fan mais j'admets que ça colle bien à l'ambiance et que, d'une façon ou d'une autre, j'ai malgré tout apprécié. C'est très sombre, parfois sinistre, glauque, et il en va de même pour l'histoire, globalement. Et comme pour l'histoire, il arrive qu'il y ait de beaux moments, des lieux ou des scènes qui nous fassent rêver. Ca se compte peut-être sur les doigts d'une main (à dire vrai, je n'ai pas compté) mais c'est pile ce qu'il faut ; trop de beauté et nous serions dans un tout autre livre !

Sandman, volume 1 est un comics que j'ai pris plaisir à découvrir. Il y a tant à explorer encore, et tant de personnages à rencontrer ! Sans parler de mon envie de revoir Mort et Désir. Alors comptez sur moi pour vous parler, bientôt, de la suite.
Sur ce, rêvez bien.
Lien : https://malecturotheque.word..
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