L'amour n'appartient pas au monde des rêves, mais au désir, qui est toujours cruel.
—Dites, vous, je ne sais pas qui. Vous savez ce que Freud dit des rêves de vol ? Ça veut dire qu'en fait, on rêve de faire l'amour.
—Vraiment ? Alors, dites-moi, que signifie un rêve où l'on fait l'amour ?
Si mon rêve était vrai, alors, tout ce que nous savons, tout ce que nous croyons savoir est faux. Ça signifie que le monde est à peu près aussi solide et fiable qu’une couche d’écume à la surface d’un puits d’eau noire qui plonge sans fin, et il y a dans ses profondeurs des choses auxquelles je ne veux même pas penser. Ça signifie que nous sommes des poupées. Nous n’avons aucune idée de ce qu’il se passe réellement, nous nous imaginons que nous contrôlons notre vie, alors qu’à une feuille de papier de là, des choses qui nous rendraient fous si nous y réfléchissions trop jouent avec nous, nous déplacent d’une pièce à l’autre, et nous rangent le soir quand elles sont fatiguées, ou qu’elles s’ennuient.
Dream : Je suis un monde… la vie.
Choronzon : Je suis une nova, l’explosion d’une étoile incinérant les planètes
Dream : Je suis l’univers… appréhendant tout chose, protégeant la vie.
Choronzon : Je suis la non-vie, la bête du jugement dernier, l’obscurité à la fin de toute chose. La fin des univers, des dieux, du monde… de tout.
Et alors, que serez-vous, Monseigneur ?
Dream : Je suis l’espoir.
Je marche à ses côtés et les ténèbres se lèvent de mon âme.
- Que lui avez-vous fait ?
- Elle a de vieux fantômes, que je lui ai montrés. Ses pareils errent dans un ressac de vies qu'ils ont sacrifiées à leurs buts, jusqu'à ce que, seuls et sans amis, ils doivent faire le sacrifice suprême.
D'abord, un lent processus, Sire. Dans le monde du rêve, les choses ont muté. Je le sentais dans ma bibliothèque...
Peu à peu, les mots se sont effacés.
Peu après votre disparition, mes livres sont devenus des liasses de papier blanc; le lendemain toute la bibliothèque avait disparu.
Je ne l'ai jamais retrouvée.
Les secousses et les lumières envoient les gardiens des histoires à l'abri. Leurs monstres se cachent avec eux, sous le lit.
Toutes les histoires de Bette finissent bien. Parce qu'elle sait où s'arrêter.
Elle a compris le vrai problème des histoires... Menées trop loin, elles s'achèvent toujours dans la mort.
Tu es vraiment le plus stupide, le plus égocentrique, le plus atterrant semblant de personnification anthropomorphique sur ce plan ou n'importe quel autre ! Un spécimen puéril, adolescent, lamentable !