Tout passe par le silence.
" Je suis un convalescent de la minute qui passe. "
Fernando Pessoa, Opium à bord (1993).
(page 9).
En chemin, nous avons croisé des boeufs musqués. Ils ont tourné vers nous leurs têtes massives et hirsutes. Leurs longs poils étaient ébouriffés par le vent.
Les émotions me frappent souvent à l'improviste, avec une violence inouïe.
Son île à lui, c'est le monastère, son océan, le silence sur lequel il espérait voguer sans émois. Mais il est parsemé d'écueils.
C'est dans le silence des photographies que l'on puise nos plus beaux sourires.
J'ai beaucoup appris du silence. On peut faire dire ce que l'on veut aux mots, pas au silence. Il ne ment pas.
J'ai beaucoup appris du silence. On peut faire dire ce que l'on veut aux mots, pas au silence.
"Son île à lui, c'est le monastère, son océan, le silence sur lequel il espérait voguer sans émois."
La nuit, je ne rêve pas, je ne rêve plus. Je me mens. Je me veux vivante. Je traverse des plaines glacées à bord d’un Transsibérien aux wagons de verre. Je vois le froid, je vois le vent. Confortablement installée, je les observe mordre et frapper la carapace de cristal. Je les toise avec l’arrogance de qui se sait inatteignable. Puis le train perd de la vitesse et les parois se fissurent à mesure qu’il s’essouffle. Je frémis, je m’agite, je m’affole et soudainement tout implose. Au réveil, le froid et le vent se vengent. Je n’ai pas les mots pour décrire la douleur et l’abattement au réveil. Dieu seul sait ce que j’endure. Je ne sais pas pourquoi je dis « Dieu seul sait » … ça n’a aucun sens. Mais y a-t-il quelque chose qui ait un sens ici ?