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3,83

sur 324 notes
Reçu hier dans le cadre d'une masse critique privilégiée, ce roman n'aura , hélas, pas survécu longtemps à mon enthousiasme . Oui , chères amies et amis babeliotes , je vous annonce la couleur , cinq étoiles sans le moindre défaut. Je sais , c'est sans doute un peu , Comment dire, " expéditif " ou " excessif ", mais non , je maintiens.

Figurez vous que la météo n'étant pas des plus " sympathique " , c'est sur mon canapé que j'ai décidé de passer une partie de mon temps ....J'étais vêtu comme pour un mois de mars , mais ce que j'ignorais , en tournant les premières pages de ce roman , c'est que j'allais me trouver propulsé malgré moi , dans les glaces de l'Arctique avec Anna , une journaliste qui souhaitait suivre une mission scientifique . Inutile de vous dire que le lieu de l'action a eu le don de "réchauffer " l'atmosphère dans laquelle je me trouvais et , sans mentir , si j'avais su où j'allais mettre les pieds, j'aurais cessé de râler contre mon " environnement " météo certes perturbé mais quand même....

Embarquement à Tiksi, en Sibérie, sur le " Yupik " , en compagnie de Jens, Margot , Erwan , Jeanne ,Loic , Louise et Zoe et puis , je l'oubliais , le " cerbére " de service , le militaire russe Valéry. Et oui , la Russie....

Commence alors pour nous un long périple dans des régions hostiles décrites avec maestria , il faut bien le dire par l'auteur . C'est incroyablement angoissant , tant par le cadre , la glace , la nuit , les ours ou autres loups , l'avidité et la cupidité des hommes et des Etats prêts à exploiter encore et encore une nature généreuse qui , fatalement , trouvera bien un jour le chemin de la vengeance . L'homme prédateur, l'homme humainement capable , aussi , du meilleur comme du pire comme on pourra le découvrir au fil des pages . Pour Anna , c'est une longue , une angoissante errance vers ...vers quoi , au juste , elle qui porte " des chaînes " pesantes ?

En alternance avec le périple, le récit d'une " descente aux enfers " , celle de Sacha , son frère, enfermé volontaire dans un monastère, Dom Joseph en quête de rédemption mais pourquoi .??? Anna et Sacha , deux chemins ...

Les personnages sont forts , leurs pensées deviennent nôtres et nous cheminons dans les épreuves à leur côté même si nous savons que l'on ne se relève jamais de certaines blessures , on lutte de toutes nos forces auprès d'eux car , et ce n'est pas le seul mérite de ce roman , on se sent comme un membre de l'expédition.

L'écriture est non seulement bien maîtrisée mais " colle " à la dramaturgie , les dialogues sont vifs , clairs , précis, sans excès et c'est plus l'atmosphère en permanence pesante qui est remarquable , le danger est partout , le salut jamais acquis .

Quant à la nature , ou l'absence de nature .. Que dire ? C'est comme pour un " tableau de maitre " sauf qu'ici , les mots remplacent les pinceaux capables de traduire les sentiments par les plus oppressantes couleurs . Même le silence est bruyant , c'est dire . Et le SILENCE , une terrible violence...

Je ne connaissais pas cet auteur qui m'a fait passer un moment extraordinaire . Tout dans ce roman a du sens , il maîtrise son intrigue et ses connaissances font de ce récit un récit dense , didactique sans être professoral , dramatique et beau . Une aventure dont on sort " bousculé ", mais à regret ...
Tiens ...mon canapé...et le soleil est revenu..... J'étais ...ailleurs, avec une certaine Anna....
Vous qui allez vous lancer sur ses traces à votre tour ( le contraire serait dommage ) , couvrez- vous bien....La température se trouve au début de chaque chapitre ...et franchement , ça caille !!!

Je remercie vivement l'équipe de Babelio et les Éditions Albin Michel qui m'ont permis de découvrir ce très beau et très bon roman . J'ai adoré mais , comme je le dis souvent , ce n'est là que mon modeste avis .
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C'est un très beau roman noir malgré les nombreuses invraisemblances et l'insuffisance du suspense, mais les descriptions de la nature sibérienne, des animaux et peuples qui l'habitent, ainsi que les belles réflexions sur la vie, la mort, le devenir, les absences d'issues desquelles plusieurs protagonistes sont prisonniers compensent largement ces deux lacunes que le style percutant de Patrice Gain parvient à occulter aisément.

C'est un roman sauvage, de nature, de mer, d'expédition humaine, de malheurs humains, d'incohérences écologiques, de dénonciation de nombreux maux de l'humain, exprimé avec un ton qui ton qui sonne juste et dont la structure avec deux personnages principaux est soignée, l'auteur laissant chacun à ses misères, à un salut hypothétique où ils parvienennt peut-être à se réfugier.

Ces deux personnages sont frères et soeurs, l'un entré comme novice au monastère de la Grande Chartreuse près de Grenoble, l'autre journaliste partie accompagner une expédition scientifique dans les grands froids du cercle polaire arctique, sur une banquise mouvante, une mer aux tempêtes meurtrières, un univers où l'humain a dépassé les limites du coeur, de l'amour et du respect.

Ils sont donc Joseph et Anna, celle-ci consignant dans un carnet de voyage aussi bien le récit de cette expédition que les douleurs de sa vie passée. Elle écrit à la première personne Anna, ce qui donne encore plus de force à tout ce qu'elle exprime. Elle vit une aventure dépaysante pour fuir ses souffrances morales, en même temps elle réfléchit, revisite des bribes de passé et finit par être convaincue du mal commis par son frère.

Joseph laisse un narrateur dérouler sa vie monastique ratée et prend connaissance dès le début du livre du journal d'Anna qui lui a été envoyé. Il n'en est que plus ballotté entre sa tentative de recherche d'un Dieu auquel il n'a pas demandé le pardon et son enfermement dans un mysticisme dominé par ses propres démons. Il ne peut donc être que le traître, le Judas, plus ignoble que l'Iscariote, méritant la meule de moulin suspendue à son cou avant d'être précipité dans la mer.

Anna n'a plus d'espoir dans l'existence, elle a été bien trop blessée et si la volonté humaine de survivre l'amène à affronter les éléments, elle sait qu'elle ne peut trouver un apaisement qu'en allant à la rencontre de ses proches partis, sa fille et sa compagne. Elle ne peut donc envisager un pardon qui ne lui a pas été demandé et elle s'emploie à donner un châtiment vengeur. Il faut absolument lire tout ce roman pour savoir si elle y parvient.

Mais, visiblement, Patrice Gain profite de cette histoire pour y insérer de superbes descriptions de la banquise, de la glace, du froid, des crépuscules, de l'ambiance de la toundra, de l'Arctique impitoyable. Il déroule d'autres personnages qui ont tous une histoire et ajoutent ainsi à l'intérêt de cette lecture saisissante.

Le silence, le loup, l'ours, une très belle aventure humaine.
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Lors du spaciement, Dom Joseph est pour le moins étonné de se voir remettre, par une inconnue, un paquet contenant un carnet de voyage. À peine cette dernière lui a-t-elle murmuré qu'il venait d'Anna qu'elle a disparu. Anna, sa soeur dont il n'a guère de nouvelles depuis maintenant deux ans. Une fois dans sa cellule, Dom Joseph découvre la première page. Anna Liakhovic dédie ce carnet à Zora, Romane et Sacha. Un prénom qu'il n'a plus entendu ni lu depuis tant d'années...
Pour avoir travaillé en tant que journaliste pour France 3 pendant 5 ans, parlant anglais et ayant des connaissances en russe, Anna a été embauchée pour rédiger les comptes rendus, dans ces deux langues, des travaux scientifiques menés en Arctique, depuis le navire Yupik, lors d'un hivernage sur la banquise. Depuis les drames qui l'ont bouleversée, la jeune femme avait besoin de s'évader, de changer d'air. Mais, hélas, le périple ne va pas se passer comme prévu...

Loin des hommes, au coeur d'un environnement glacé, soumise aux dures lois (aussi bien de la nature que celles des hommes), Anna va tenter, par le biais de cette expédition, d'échapper à un passé bien trop douloureux. Mais peut-elle, viscéralement, oublier la disparition de sa compagne et le décès de sa fille ? Se sentant seule au coeur de cette immensité, parfois vulnérable, la jeune femme décide d'écrire un carnet de voyage, destiné aussi bien à Zora, sa fille, Romane et Sacha, ce frère désormais dans les ordres. Si l'on découvre, peu à peu, l'expédition d'Anna, l'ambiance glaciale mais aussi pesante qui règne, aussi bien à l'extérieur que parmi l'équipage, Dom Joseph se dévoile lui aussi, en quête de rédemption et tentant d'expier ses péchés. Terriblement sombre, violent, de par cette nature qui reprend ses droits et par la rudesse des hommes, glaçant, ce roman nous saisit dès les premières pages. La plume de Patrice Gain, éprouvante et vive, rend sublimement compte des drames qui se jouent et nous plonge parfaitement dans cette atmosphère intense.
Un roman bouleversant...
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Je tiens à remercier tout d'abord Déborah Zitt de Babelio et les Éditions Albin Michel pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une opération masse critique privilégiée.

Lectrices et lecteurs qui adorent le dépaysement seront super gâtés : Tiksi près d'Iakoutsk en Sibérie, à 11.192 kilomètres de Paris en passant par Moscou et 7 heures de vol à partir de la capitale russe ou à peu près 7 jours de train. Une région blanche et brumeuse, où vivent renards, loups, ours et baleines boréales et, avant même, des mammouths. Dans cette "austérité antarctique" aux températures guère imaginables, n'oubliez pas votre vison et chapka.

C'est là que Patrice Gain envoie son héroïne, la journaliste Anna Liakhovic, en expédition. Tandis que son frère, Sacha devenu Dom Joseph, se retrouve au monastère de la Grande Chartreuse dans l'Isère.

Mais pourquoi Anna s'aventure-t-elle dans une région hostile par son climat impitoyable, où le record historique se situe à moins 68° Celsius ?
Comme Française maîtrisant la langue russe une offre lui est faite d'accompagner une mission scientifique et elle veut se distancier de l'endroit où sa fille Zora de 6 ans est morte dans une piscine, ainsi que celui du décès de sa meilleure amie Romane.

Patrice Gain a réussi le tour de force de nous présenter simultanément le récit captivant d'une expédition hautement problématique dans le cercle polaire et des tribulations de son héroïne paumée dans les glaces éternelles et en même temps une fine analyse psychologique du frère et de la soeur Liakhovic.

En prime, l'auteur nous apprend beaucoup sur les conditions de vie hasardeuses du peuple iakoute dans cette partie de l'immense toundra et le danger que posent les projets industriels des potes de Poutine. Il s'offusque avec raison de la chasse à l'ours blanc, une espèce en voie de disparition, que les Russes offrent aux fortunés Européens et Américains !

La langue et le style de Patrice Gain sont remarquablement précis et presque aussi littéraires que "La Chartreuse de Parme" De Stendhal, pour rester dans le même registre des moines-ermites.
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Cet auteur n'en finit pas de me surprendre, de me balader, et de me laisser marquée et meurtrie quand je referme son livre.

Une sensation douce-amère en bouche et dans le coeur, je me remémore le chemin de croix que vient de me conter Anna à travers son journal de bord.
Est-ce qu'une femme, une mère qui a tout perdu peut continuer sa vie et poursuive son quotidien ? 
Lorsque votre enfant meurt puis que votre dernière compagne met fin à ses jours, pouvez-vous survivre à ces tragédies
Lorsque l'on vous apprend que votre petite fille, votre bébé, a subi des viols à répétition et que vous n'en avez jamais rien su, comment réagiriez-vous ?

Les mois ont passé et Anna, journaliste de télévision, a finalement décidé de s'exiler pour un temps au bout du monde, en Sibérie, loin de tout, lors d'une expédition scientifique.
Mais l'éloignement physique ne résout pas tout et les souvenirs, les démons et la culpabilité d'Anna vont ressurgir tout au long de son périple.
On pourrait croire que le froid endort la douleur et emporte les cris de chagrin dans son manteau blanc et silencieux. Mais là où elle cherchait la paix et l'oubli, elle trouvera une rédemption et, à force de réflexion, des réponses à certaines de ses questions.
En voulant aider et sauver les autres, elle aura peut-être réussi à alléger sa conscience en trouvant le vrai coupable.

Un nouvel hommage vibrant aux victimes silencieuses, trop nombreuses, qui subissent chaque jour les caresses de haine de leurs tortionnaires.
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Classé en policier, ce roman est surtout un roman d'aventure doublé d'un roman noir !
C'est le récit d'une expédition scientifique dans le Sibérie arctique, sur terre et sur un bateau.
C'est aussi le récit d'Anna, journaliste, partie là-bas pour non pas oublier mais au moins apprivoiser sa douleur après deux drames personnels.
Et enfin c'est en parallèle le témoignage de Sacha, religieux reclus, qui lit peu à peu le journal d'Anna, sa nièce.
Les drames vont s'entrecroiser, se durcir, devenir insupportables…

Ce livre inclassable ne vous lâche pas, et le récit à la première personne, sous forme de journal d'Anna, est pour beaucoup dans cette force.
L'atmosphère pesante et hostile, les tourments d'Anna et de Sacha, et le constat accablant sur les états prédateurs des ressources naturelles donnent un récit certes très noir mais passionnant pour le lecteur !
Beaucoup de talent de la part de Patrice Gain pour mener ce récit au rythme implacable, comme une tragédie glacée.
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Une écriture qui ne cherche pas la petite bête mais propulse à petites foulées efficaces dans une atmosphère des plus velues. Et du poil il t'en faudra, pour toiser les - 47°de ce petit coin riant de Sibérie.

Une histoire de vengeances et de silences, le silence quand il forme un dôme impénétrable, sur lequel toute tentative d'intrusion rebondit sans ménagement. Un cercle hermétique enfermant ses prisonniers dans un air puissamment toxique. Des petites filles, des femmes, un moine chartreux, sont pris au piège de ces sphères mortiferes, tissant les rets d'une réclusion intérieure. L'occasion aussi d'aborder l'emprise et ses mécanismes obscurs et dévastateurs.


Atmosphère hostile et paranoïaque, aux aguets tu seras. Surveillant nerveusement la baisse inexorable de la température, les flics russes, le bruit des portes de la coursive en pleine nuit.

À forte puissance d' évocation, l'écriture nous colle aux moonboots d'Anna, personnage éminemment attachant et pugnace, en particulier lorsqu'elle est livrée à elle même dans un refuge équipé d'une herse à ours aux fenêtres comme seul décor Ikea.

Par contraste, les autochtones iakoutes et leur merveilleuse yourte seront pour Anna un bain de bienfaisance cosyssime


De bienfaisance, on en est loin, dans le monastère chartreux où se déroule le volet parallèle de ce livre. Présenté initialement sous un angle raisonnablement monacal, ambiance feutrée à souhait et rythmes drastiques, le monastère se révèle progressivement glaçant de persécution. En fait de liberté spirituelle, on est plutôt dans l'annexion des consciences.
Ce qui n'empêche pas Dom Joseph de se laisser rattraper par son passé, à l'image de la terre qui réserve quelques coups fourrés à ceux qui bravent le sanctuaire des mammouths, ceux-ci étant très tatillons sur leur repos éternel.

Deux thèmes fascinants auraient pu à mon goût être étirés, la découverte de l'ancêtre immemoriel et l'exhumation des virus hors du permafrost. Je trouve que le livre aurait allègrement profité du double de pages, pour peaufiner histoires et personnalités et développer la passionnante résurgence du passé.
J'attends Dom Patrice au parloir à matines pétantes pour s'en expliquer, j'espère pour lui qu'il a de solides arguments. Enfin, merci quand même à lui pour cette excursion à haute tension en motoneige, ainsi qu'à babelio et aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre des plus rafraîchissants !
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Tout de suite happée par cette lecture je me suis dit : « cet auteur a-t-il écrit d'autres ouvrages susceptibles de m'emporter ainsi » et j'ai lu Jean-François Lemoine dont la critique m'a confortée ; oui, il y en a d'autres. C'est vrai qu'il est complet ce livre et que tout y est, l'histoire, l'écriture, les personnages, les lieux, présent, passé, complet et complètement réussi. Il s'agit d'une expédition de chercheurs aux confins de la Sibérie mais :
― Qui va là ? Des personnages au profil aventureux mais encore et là, je me défausse sur vous pour hiverner sur la banquise avec Anna et concocter un nouvel avis.
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Sacha et Anna.
Frère et soeur.
Lui en quête de rédemption au monastère des Chartreux tandis qu'elle tente d'oublier l'indicible aux confins de la Sibérie.

2017 - 2019.
Deux espace-temps distincts liés par une simple lettre.
Celle d'Anna à son frère afin de lui narrer son quotidien dans l'enfer blanc.

Gain, c'est la quasi certitude d'un récit passionnant déroulé au sein d'une nature magnifiée. Hostile, certes, mais sublimée quand même.
De silence et de loup s'inscrit une fois encore dans cette veine.

Alternant ces deux voix tourmentées, l'auteur de nous faire voyager sans pass sanitaire de rigueur tout en échafaudant une histoire aussi éblouissante et glaçante que les reflets solaires sur ces lointaines immensités pétrifiées.

L'homme n'y brille pas par sa propension à plagier un certain JC qui connut une certaine notoriété en son temps.
La femme, résiliente, volontaire, indomptable, coche ici toutes les cases de l'héroïne meurtrie à qui l'on souhaiterait le meilleur tout en la sachant inéluctablement vouée à une fin tragique.

De silence et de loup,
J'ai aimé, beaucoup.
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La dernière page tournée, il m'est difficile de cerner le sujet de ce roman tant l'auteur jongle avec les idées. Solidement documenté, le récit, que j'ai lu d'une traite, est plutôt complexe et mieux vaut ne pas le lâcher si on ne veut pas être largué.
Cherchant à fuir ses fantômes, Anna rejoint l'expédition scientifique Ocean Arctic Protect en tant que journaliste et interprète (Elle parle russe) A Tiksi, aux confins de la Sibérie, elle retrouve les membres de l'expédition, hommes ou femmes, marins ou biologistes. le chef, c'est Jens, un colosse barbu intransigeant et omniscient. Tous embarquent sur le Yupik, un voilier conçu pour naviguer entre les glaces avec, à son bord, du matériel scientifique et des congélateurs pour conserver les prélèvements. Tout est prêt pour passer l'hiver sur la banquise
Valery, un militaire russe chargé de les surveiller car cette région de l'Arctique est sous hégémonie russe, embarque avec eux. Très vite, dans ce huis-clos étouffant, Anna perçoit les rapports ambigus entre Jens et la jeune glaciologue Jeanne. Elle consigne tout dans son carnet de bord, son histoire personnelle et les évènements quotidiens.
En parallèle se déroule l'histoire de dom Joseph, moine chartreux et frère d'Anna, qui cherche la rédemption dans le silence d'un monastère.
Tandis qu'Anna se confronte avec son passé douloureux, l'équipe doit faire face à de nombreuses avaries. Puis la tempête, violente, démesurée, les oblige à trouver refuge sur les côtes inhospitalières d'une île où rodent des ours menaçants. Il y a aussi les chasseurs iakoutes à la recherche de l'ivoire fossilisé des mammouths.
Dans ces espaces grandioses et magnifiques, la lutte pour la survie est permanente et façonne le caractère de ceux qui y vivent. Vivre est périlleux et l'on oublie cette rudesse dans l'alcool.
Le danger est partout, à la fois dans cette nature hostile où rôdent des bêtes sanguinaires, ours, loups, renards mais aussi dans ce sous-sol gorgé de méthane où des virus millénaires sont réactivés par le réchauffement climatique.
L'histoire est sombre, glaciale, à l'image même de la nuit polaire. Nous plongeons dans un univers rude et froid, immense et éblouissant mais ô combien inquiétant.
Patrice Gain nous mène avec assurance dans une aventure folle sur les pas d'Anna qui ne renonce pas à se battre. J'ai aimé la personnalité de l'héroïne, avec sa force, son obstination mais aussi ses failles et ses doutes qui la rendent profondément humaine.
C'est rudement bien construit, chaque strate nous rapproche de la vérité. On frissonne à chaque page, et pas seulement de froid…
Patrice Gain, que je découvre grâce aux éditions Albin Michel et à Babelio (Qu'ils en soient vivement remerciés) m'a bluffée.


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