J'aurai bientôt quatre-vingts ans et je voudrais laisser un souvenir à mes enfants ; je pense qu'une montre fabriquée par des ouvriers libres sera le plus beau des cadeaux.
Il n'y a plus de hiérarchie et nous avons un comité d'action où chaque ouvrier peut s'exprimer et proposer des choses. On peut dire qu'on s'autogère.
Notre usine reste occupée par les CRS. Malgré le froid, nous y retournons régulièrement, question de leur rappeler que nous restons mobilisés. Et quelques coups d'éclat réchauffent le coeur comme le drapeau LIP qui flotte sur la flèche de Notre-Dame de Paris. (p. 152)
Ils sont allés jusqu'au bout : ils ont occupés l'usine...
...ils ont continué à fabriquer des montres, ils les ont vendues.
Pour la première fois dans l'histoire du mouvement ouvrier en France, les salariés de LIP se sont payés eux-mêmes sur le produit de leurs ventes de montres.
C'est possible !
On fabrique !
On vend!
On se paie!
Charles Piaget... J'admire cet homme qui rassemble tout le monde autour de lui sans chercher à se mettre en avant. Bien que nous participions tous, je ne sais pas si nous en serions là sans lui.
Ah bon? ça existe des patrons progressistes?
Pour gérer un conflit, la formule magique n'est pas « abracadabra » mais « vous avez raison ».
Dole.
La nouvelle entreprise qui sera créée a pour projet, dans le cadre de son développement, d'assurer un emploi pour tous.
Seulement, les embauches ne se feront qu'au fur et à mesure des besoins.
350 salariés démarreraient dans un premier temps.
Les autres suivraient des stages de formation jusqu'à leur réintégration dans l'entreprise d'ici décembre 1974.