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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pour une fois, les voyages de Gulliver ne se cantonnent pas au voyage à Lilliput, c'est une bonne idée de s'attaquer au directement troisième voyage, qui est peut-être le plus magique, et qui offre surement le plus de place à l'imagination graphique, Miyazaki ne s'y était d'ailleurs pas trompé. Dans cette adaptation, le graphisme tient une place importante, il se réfère directement aux illustrations de Jean-Jacques Grandville de l'édition française de 1838. On y retrouve une fantaisie un peu rétro, le trait est soigné, onirique. J'adore la façon de représenter les nuages comme des chevelures folles, les architectures sont foisonnantes tantôt austères et grandioses, et dans d'autres passages, baroques et anarchiques, la folie merveilleuse de ces mondes est très marquée. Les tons colorés ramènent au côté rétro, se rapprochant des vieilles gravures un peu passées, la lumière un peu feutrée, circulant à travers divers puits nous donne l'impression d'évoluer dans un cocon feutré, celui du rêve et de l'imagination. L'histoire est fidèle au récit, mais peut-être que la mise en avant de l'aspect visuel laisse en second plan l'aspect humaniste du siècle des lumières qui imprègne l'oeuvre originale, mais elle n'est pas absente pour autant. C'est toujours un plaisir de lire ou relire Jonathan Swift avec son esprit ironique et sarcastique qui transparaît derrière une naïveté de façade, Les voyages de Gulliver, c'est le même courant que les Lettres Persanes de Montesquieu ou le Candide de Voltaire, un incontournable.
Bref, c'est une superbe adaptation, originale et créative.
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Galic et Echegoyen nous offrent une remarquable adaptation du troisième voyage de Gulliver. J'ai eu un coup de coeur pour la qualité du graphisme et le formidable point d'entrée que ce roman graphique représente, dans l'oeuvre de Jonathan Swift (qui est Irlandais, je vous le rappelle).

Lemuel Gulliver est chirurgien de marine. Il embarque ici pour un nouveau voyage qui l'amène, suite à une attaque de pirates, dans des contrées étrangères inconnues. Une ville flottante, une Académie à la pointe du progrès scientifique et des peuples surprenants, dont Gulliver observe et nous partage les moeurs et les coutumes. Nota Bene : Les fans du Studio Ghibli et de Hayao Miyazaki doivent se souvenir de Laputa, dans le château dans le ciel, non ? Cet animé est également inspiré de ce même voyage de Gulliver !

Ce roman graphique s'inspire du troisième voyage de Gulliver, « Voyage à Laputa, Balbinarbi, Glubbdubdrib, Luggnagg et au Japon » – moins connu que le premier ou le deuxième (les Lilliputiens et les Géants) ou le quatrième (les chevaux Houyhnhnms et les Yahoo). Je l'ai relu dans la foulée. le roman graphique suit bien la trame du récit, tout en étant bien sûr moins détaillé – qu'est-ce que j'ai ri pendant sa visite de l'Académie de Lagado ! (citation du roman : « J'eus le grand plaisir, dans une autre chambre, de rencontrer l'agronome qui avait eu l'idée d'utiliser les cochons pour le labourage. Sa méthode, qui supprime l'emploi des charrues , des boeufs et des laboureurs, est la suivante : sur une surface à labourer d'un acre vous enfouissez à cinq ou six pouces de distance et à huit pouces de profondeur de grandes quantités de glands, dattes, châtaignes et autres fruits ou légumes dont les porcs sont particulièrement friands ; puis vous lâchez dans le champ six cents ou plus de ces animaux, lesquels, en cherchant leur nourriture, retournent le sol et le laisseront à la fois préparé pour les semailles et enrichi de leurs excréments. A vrai dire, l'expérience avait montré que le procédé était coûteux et d'une pratique difficile, mais il faut croire que cette invention est susceptible encore de nombreux perfectionnements. ».

Les voyages de Gulliver a été écrit en 1721, année de publication des Lettres persanes de Montesquieu, que j'avais énormément aimé quand je les ai lues au lycée. C'est le même esprit. Montesquieu a choisi de parler du Royaume de France vu par un Perse, Jonathan Swift parle d'autres civilisations pour se moquer de la société de son temps. Et devinez quoi ?! Trois cents ans plus tard, son propos n'a pris que quelques rides. C'est assez sidérant.

Jonathan Swift, dont l'imagination est des plus fécondes et assez délirante, nous offre avec Les voyages de Gulliver une oeuvre humaniste et fantastique où l'humour n'est jamais loin de la satire politique et sociale, ni des réflexions philosophiques sur le progrès et le genre humain. Un esprit et un propos que retranscrivent à merveille Galic et Echegoyen, dans ce roman graphique qui est un très bel hommage à ce classique de la littérature. A découvrir !
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Bertrand Galic adapte avec intelligence l'oeuvre de Jonathan Swift. Il conserve la rencontre d'un explorateur innocent et de mondes différents. Ces confrontations débouchent sur une étude ethnologique, politique et sociale de chaque monde. Bertrand Galic a mis en place des systèmes se pensant tout à fait raisonnables et cohérents. Il y a une société complètement hiérarchisée qui tombe des nues face à la révolte de ceux d'en bas. En effet, les dirigeant pensent que toute leur organisation est basée sur le dialogue et la satisfaction de tous. Un deuxième monde fonctionne d'une manière complètement absurde et un troisième défie le temps, faisant revenir les morts. En traversant tous ces territoires, Gulliver s'épuise, s'ennuie et est effrayé même. le lien social n'existe dans aucun de ces univers et cette chaleur, cette solidarité – thème très cher à l'auteur – sont complètement absentes. Les dessins de Paul Echegoyen apportent un souffle d'aventure. Venu de l'animation, le dessinateur tient un rythme soutenu, alternance de temps longs pour les gags et des temps courts de ruptures. le lecteur est alors pris dans le chamboulement vécu par Gulliver pour qui la joie de la découverte se mêle à l'épuisement de la nouveauté. Chacune de ses paroles, porteuse d'un chagrin profond et d'une envie de revenir, résonne fortement. le temps du voyage se fait sentir, la perte du personnage dans ses mondes sans repère est très forte. Il y a une réelle émotion dans ce voyage par le lien installé entre le lecteur et Gulliver. Très régulièrement les yeux du docteur reviennent, tantôt admiratifs d'un paysage tantôt remplis de fatigue et de l'envie de revenir vers le réconfort familial. À la fin de la lecture, on sent que tout ce qui lui pèse. Ce fond sensible est transformé admirablement par la fougue des illustrations, la magnificence des décors et la tendresse portée aux personnages.
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Le sens de la vie

Superbement mis en image par les pinceaux magiques et délicats de l'impressionnant Paul Echegoyen, ce nouvel album de Bertrand Galic nous propose une remarquable adaptation de troisième voyage de Gulliver, roman satyrique drôle et poétique dans lequel l'auteur, Jonathan Swift, portait un regard aiguisé et lucide sur ses contemporains alors que l'Europe s'éveillait aux Lumières.

Trois siècles plus tard, son récit n'a pas pris une ride ni rien perdu de sa force et de son mordant, malgré l'étrangeté rafraîchissante et dépaysante du propos, remarquablement retranscrit et adapté par un scénariste très inspiré…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Sublime!!! Je crois qu’il n’y a pas d𠆚utres mots pour décrire les illustrations de cette bande dessinée. Cet ouvrage est aussi beau que bien écrit. On est rapidement plongé dans l𠆚mbiance des lieux et on s𠆚ttache au personnage.
Vivement le tome 2!
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« Les Voyages de Gulliver » aura été une lecture très agréable. La couverture ainsi que les illustrations sont absolument magnifiques et dépeignent l'histoire d'une manière tout à fait plaisante.
Nous suivons l'histoire de Gulliver dont les périples de Laputa au Japon lui permettent de faire des rencontres qui sont de bonnes mais parfois aussi, de mauvaises augure.
Ce fut une lecture très rapide et distrayante; les graphismes sont si bien réalisés qu'ils m'ont parfois fait m'arrêter dans ma lecture pour que je puisse en admirer les détails. Une bande dessinée que je recommande, le contenu étant tout aussi beau que l'esthétique.
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Mon compagnon m'a acheté la BD « Les voyages de Gulliver » pendant le festival de BD : « le quai des bulles ». Et j'ai donc pu la faire dédicacer par le dessinateur lors de ma venue ! J'ai énormément apprécié ma lecture. C'est un écrit graphique qui peut se lire sur deux niveaux : une très onirique et l'autre plutôt engagée.
J'aime beaucoup la BD en général et assister à la réalisation d'un croquis par son dessinateur est toujours un superbe spectacle. Un grand merci à Paul Echegoyen pour cela ! Il est impossible, en tant qu'observateur, d'anticiper son trait, le final nous surprend toujours de beauté et d'exactitude. Ici les dessins sont faits aux crayons et sont doublés d'une colorisation.
Et donc pour cette BD, si j'ai perçu les messages satiriques, c'est principalement le premier degré de lecture qui m'a transporté. Les voyages de Gulliver sont magnifiquement illustrés. Les bulles fourmillent de détails, aucun recoin n'est laissé à l'oubli. Les scènes sont vastes et foisonnent pourtant de formes, d'éléments à décortiquer. La technique utilisée permet de ne laisser aucune surface complètement unie. le travail de la lumière sur chacune des planches, chacune des bulles presque permet d'avoir une BD chaleureuse. L'une de mes bulles préférées est la pleine page consacrée à la cité volante de Lapuna : on y voit tous les détails de construction : les microscopiques tourelles, les petites verrières...
Concernant l'histoire de Gulliver, c'est ici une adaptation du troisième livre. On nous le rappelle clairement dans les premières bulles de la BD. Ici pas de lilliputiens ou de géants mais la suite des aventures un peu plus méconnues du célèbre personnage. Globalement les différents chapitres nous racontent les étapes plus ou moins loufoques du voyage de Laputa au Japon. Loufoques mais pas hasardeuses. Les scènes servent ici de satire et rapportent le questionnement de Jonathan Swift vis-à-vis de la société du XVIIème siècle.
C'est une oeuvre librement adaptée. On y retrouve donc les principales scènes du livre mais l'ambiance générale qui s'en dégage est un peu différente. On a l'impression d'être dans un cabinet d'inventeur à chaque page, dans un lieu de découverte à chaque chapitre. Je pense que cela permet d'en faire une lecture beaucoup plus accessible. La jeunesse y retrouvera une BD d'aventures et l'adulte y percevra les subtilités satiriques en toile de fond.
L'oeuvre est construite en chapitres qui sont presque des micro-histoires dans l'histoire. On retrouve, par exemple, celle sur le nécromancien ou celle sur les éternels. Ces petits contes sont finalisés à chaque fois par une morale bienvenue. L'ensemble est donc plus court que l'oeuvre originale mais aussi plus ludique et onirique.
Une superbe parution supplémentaire des éditions Soleil qui favorisent toujours des dessins particuliers, originaux, avec beaucoup de détails et leur personnalité. le traitement de cette relecture permet d'ouvrir l'oeuvre de Swift à un plus large public. A la fois écrit engagé, conte philosophique ou récit d'aventures, il est plus que conseillé de lire cette BD !
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