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sur 571 notes
La couverture de ce roman est très attirante … La quatrième de couverture attise notre curiosité … Mais, c'est tout ce qu'il se passe avec cet ouvrage. C'est pour moi l'écriture du grand néant. À l'image des gens qui parlent pour ne rien dire, ce roman a écrit pour ne rien raconter. Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas autant ennuyé en lisant. À plusieurs reprises, et sans exagérer, j'ai faillit m'endormir à sa lecture. Ça a vraiment été compliqué.
Pourquoi ? Parce que l'écriture n'a rien d'enivrant, pour commencer. C'est simple. Trop simple. Tellement simple, qu'aucune émotion n'en ressort. Ensuite, il n'y a pas de péripéties dans ce roman. Jeanne travaille. Jeanne visite ses parents. Jeanne retrouve Martin. Jeanne trompe Rémy. Jeanne reprend son existence auprès de Rémy … Ça suffit à résumer l'ensemble de ce roman. Un peu comme les « Martine à la plage ». Rien, en somme ! Et si vous pensez que le personnage principale sera intéressant, vous vous trompez ! Jeanne, en pleine crise de la quarantaine est fade. Elle va se battre contre ses habitudes afin de bannir la routine de sa vie, et même si ce qu'elle fait n'a rien de moral (comme tromper l'homme avec qui elle a fondé une famille). Et à la fin, bien qu'on la déteste parce qu'elle est devenue une vraie mégère, on espère qu'elle aura au moins la force de ses convictions. Et bien, non ! Elle a envie de tout quitter pour partir au Japon avec Martin, mais elle décide de rester auprès de Rémy alors que son coeur est auprès de son amant. En gros, cette femme n'était rien et n'est toujours rien à la fin du roman. Elle n'a aucun courage, aucune réelle conviction et aucune force. Il est, à mes yeux, impossible de s'apparenter à elle.
Par contre, j'ai adoré le personnage de Zoé. J'aurais préféré une histoire tournant davantage autour d'elle, qui avait au moins une particularité.
L'auteur, par ce roman, a voulu nous faire ressentir le goût de la vie à la campagne. Pour avoir vécu à la campagne et étant familiarisée aux habitudes fermières, jamais ce roman n'a réussi à me ramener ses souvenirs enfantins. Les descriptions ne sont pas assez précises, pas assez incisives pour nous permettre de plonger dans ce monde rural. le père aurait dû être le personnage qui aurait parlé de son milieu de vie, de sa campagne et de sa terre chérie … Mais l'auteur l'a fait taire, puis l'a tuer.
Cet ouvrage sonne à mes oreilles comme à un laüs à la déstructuration des modèles familiaux. Personnellement, ça me dérange. Je suis sûrement conservatrice, vieux-jeu, ou peu importe ; mais lorsqu'un homme et une femme décide de créer une famille, ils se doivent d'assumer leurs choix jusqu'au bout, surtout s'il s'agit d'un mariage d'amour. Ici, l'auteur prône l'individualisme. Or, il me semble qu'un mariage ou une vie de famille n'empêche à personne de continuer à exister … Une mère peut continuer à être une épouse, autant qu'une épouse peut continuer à être la jeune femme qu'elle était … La société actuelle veut que les couples rompent au moindre problème. Plus de concessions, plus de compréhension … On en vient à consommer les gens comme on consomme tout le reste. On prend, on goûte et on jette. Triste société et triste modèle pour les jeunes générations …
Je pense que ce roman aurait été bien plus intéressant s'il s'était davantage tourné vers la vie de Marina Abramović. Cette femme aurait suffit à combler les vides de cette oeuvre. Mais là encore, l'auteur a choisit de survoler le sujet préférant la vie sans intérêt de Jeanne.
J'ai apprécié, cela-dit, l'insertion du palais maudit italien, des îles japonaises aux battements de coeur et de celle interdisant la mort. Ces quelque passages m'ont fait voyagé. C'est dommage que le roman n'ai pas davantage été parcouru par ce type de décors.
En résumé, pour moi, ce livre est une ode à la trahison et à l'individualisme poussé dans le couple. Ce ne sont pas des valeurs que je partage avec Jeanne, ni avec l'auteur. J'ai donc eu beaucoup de mal à m'intégrer à cette « intrigue », et ne peux malheureusement pas lui trouver de points positifs. Quand d'autres voient une belle histoire d'amour et une courageuse remise en question, je ne vois que de la lâcheté et de la trahison. Je suis vraiment déçue, parce que ce roman semblait pourtant relativement apprécié. Les goûts et les couleurs, me direz-vous !
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Est-il besoin de bousculer les montagnes, de parcourir le monde ou de créer des choses extraordinaires pour vivre sa vie? Dès le début de ce très bel ouvrage de Claudie Gallay, Jeanne nous donne à voir juste le contraire: une vie calme, "sans histoires" , un mari qui l'aime, deux filles " merveilleuses". Sa vie un instant sera pourtant bousculée...Mais ce qui m'a le plus touchée dans ce livre, c'est la précaution avec laquelle sont décrits chaque instant du quotidien, chaque émotion, chaque sourire, chaque larme. Claudie Gallay présente cela comme des trésors. La petite Zoé, mine de rien, représente pour moi le personnage auquel on ne peut que s'attacher!
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Il n'est de plus belle liberté que celle d'avoir le choix.
" La beauté des jours " de Claudie Gallay, publié en 2017 aux Editions Actes Sud, tourne autour de ce constat. Les choix que nous faisons déterminent la personne que nous devenons, bon gré mal gré. Et si nous avions fait des choix différents, quelle serait notre vie aujourd'hui ? Et si...

Jeanne a quarante trois ans. Elle est mariée à Rémy depuis vingt ans, et sont les parents de deux grandes filles, Chloé et Elsa.
Leurs vies sont parfaitement réglées, et franchement routinières !
p. 11 : " La vie de Jeanne était bien rangée, c'était presque une vie immobile."
Aucune surprise, et surtout pas de place à l'imprévisible ni à l'improvisation.
p. 10 : " Jeanne aimait les retards. L'imprévisible qui surgit dans la vie. Pas dans la sienne. Dans la vie des autres. "
Jeanne est guichetière à la Poste et Rémy magasinier. Propriétaires d'une modeste maison, ils s'offrent chaque année des vacances à ... Dunkerque !
Sa vie est un ensemble de rituels. Chaque soir, de son jardin, elle regarde passer le train de 18H01, se délectant d'imaginer la vie des passagers. Et chaque week-end elle passe voir ses parents et la M'mé à la ferme, avant la visite hebdomadaire de leurs filles.
Tout est tellement "millimétré" qu'à la simple lecture on est pris d'un sentiment d'étouffement.
Pourtant la vie de Jeanne va s'enrayer. Un jour, en rentrant chez elle, la porte d'entrée claque et fait se briser un cadre qui contenait la photo d'une artiste serbe : Marina Abramovic. D'une sensibilité exacerbée, cette femme inspire et subjugue Jeanne, jusqu'à l'obsession. Elle entame alors des recherches sur ses travaux et entame une correspondance pour le moins ambiguë avec l'artiste...
C'est justement cette sensibilité que Jeanne ne parvient pas, ou mal, à exprimer, notamment lorsqu'elle est à la ferme.
p. 133 : " Jeanne les regardait, tous. Elle regardait leurs visages. Elle les aimait. Ils étaient sa famille. Est-ce qu'ils savaient qu'elle les aimait tant ? Elle aurait voulu leur dire, Ecoutez-moi, j'ai quelque chose à vous dire... "
Lors d'une pause déjeuner, même rituel quotidien, elle suit une personne inconnue quelques minutes, le temps d'un sandwich, le temps d'un scénario impossible.
p. 65 : " Jeanne aimait les endroits où l'on ne va pas parce qu'on les rêve."
Mais le destin va la prendre à son propre jeu. Ce jour là, ce n'est pas un inconnu qu'elle suit. C'est Martin Fayol, son amour de lycée. Totalement déstabilisée, elle vacille dans sa vie si bien rangée.
Les premières pages de ce roman m'ont données l'illusion de me perdre dans un roman fleuve, sans contenant ni contenu. Quelle erreur de ma part ! C'est un roman profondément psychologique, doté d'une grande maîtrise narrative, dans lequel chaque personnage a un rôle prépondérant sur les questionnements de Jeanne. Ce sont donc les interrogations d'une femme, à l'aube de la deuxième partie de sa vie.
Il n'est de plus triste réalité que de constater l'influence de l'enfance dans notre futur conditionnement de vie d'adulte. Certains ont le caractère de prendre des risques, d'autres, au contraire, se complaisent dans une certaine zone de confort.
Jeanne a pleinement conscience, notamment au contact de son amie Suzanne, qu'elle a tout pour être heureuse. Un mari attentionné, deux merveilleuses filles, une famille présente, une maison, un emploi stable...bref, pourquoi aujourd'hui se pose-t'elle la question de leur insuffisance à son propre bonheur ?
Jeanne est la représentation de millions d'autres femmes, qui, chemin faisant, s'interrogent sur leur bonheur.
p. 328 : " Une vie ne suffit pas. Jeanne aurait voulu en avoir plusieurs, pour vivre tous les choix qu'elle n'aura pas faits, toutes les directions qu'elle n'aura pas prises."
Lien : https://missbook85.wordpress..
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La magie a moins opéré que les fois précédentes et je ne saurais dire pourquoi. Je suis en général conquise par les romans de Claudie Gallay, la simplicité du style qui devient poésie, les personnages pour lesquels l'empathie s'installe après seulement quelques pages, qui sont à la recherche d'une forme d'harmonie qui pourrait se nommer bonheur.
La beauté des jours contient tous ces ingrédients. Jeanne, la quarantaine, épouse d'un Rémy toujours très amoureux et mère de 2 jeunes filles qui deviennent autonomes et s'éloignent, est une héroïne touchante. Elle ne sait si elle doit se contenter de ce bonheur qui semble si simple, bien loin des performances de Marina Abramovic, l'artiste qu'elle affectionne pour ses oeuvres totales, pour son sens de l'absolu (en passant, cela m'a permis de découvrir l'univers d'Abramovic et c'est en effet passionnant). Elle regarde passer les trains, observe les habitués du 18h01, suit des inconnus dans la rue ou rêve de rouler sans s'arrêter. du coup, quand elle croise Martin, son amour d'adolescence, très différent de Rémy, son quotidien est chamboulé. Son mari repeint la cuisine, Martin, rénove des fresques dans des chapelles ; Rémy l'emmène chaque année en vacances à Dunkerque, Martin rêve du Japon. Chacun a quelque chose de beau à lui proposer, elle hésite…
Jeanne est issue d'une famille d'agriculteur, un milieu rude où le père, un taiseux rugueux, ne s'est pas remis d'avoir engendré 4 filles (« la malédiction des fendues »…) une m'mé que tout le monde adore, un petite nièce différente … une galerie de portraits bien dessinés qui forment un environnement à la fois tendre et rempli de non-dits. le silence, Suzanne, sa voisine ne sait pas vraiment ce que c'est. Larguée par son mari, tombé en amour pour une autre, elle remâche son chagrin et ne sait comment continuer seule la route.
Claudie Gallay témoigne d'un talent certain pour mettre ces femmes si différentes en scène – Jeanne, Marina, Suzanne – autant de personnages qui cherchent leur chemin, qui choisissent des voies parfois contraires et pour lesquels l'amour reste une quête primordiale.
Bon, malgré tout cela, je ne me suis pas vraiment sentie émue ou concernée, je n'ai pas retrouvé l'enthousiasme qui m'avait emportée à la lecture de Les déferlantes - et j'en suis bien navrée.
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Un magnifique roman intimiste,tout en douceur et qui m'a reposé de ces derniers "polars ingurgitės".
Nous allons suivre Jeanne ,personnage principal de cette histoire .Jeanne à une énorme passion pour une artiste Serbe:Marina Abramović ,elle vit sa vie au travers un kaléidoscope.;Des petites futilités de la vie quotidienne ,elle en fait un jeu.Il a suffi d'un cadre qui se décroche et d'une rencontre qui la ramène à ses années de lycée pour qu'elle s'interroge sur sa vie et qu'un choix lui soit proposé .Superbement écrit,ce roman est une ode à la vie,et j'ai adoré, je me suis sentie bien et sereine ,après cette lecture,si comme moi ,vous voulez faire une pause ,après des romans noirs,lisez ce merveilleux roman qui vous ressourcera.🌟🌟🌟🌟🌟
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Des chapitres courts. Des phrases courtes. On pourrait croire qu'il ne se passe rien.... juste le quotidien. Et pourtant, l'auteur sait parler à tous. Surtout aux femmes. Beaucoup se reconnaîtront. Chacune sur le fil. Rester, tenter. Oser. Ou pas...En sécurité. Ou en danger.
Grâce à elle, on peut aussi comprendre l'importance que peut avoir l'art dans une vie.
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Il y a les livres qui parlent du monde. Et il y a les livres qui parlent de soi, à soi. Ce roman donne l'impression d'être chuchoté à l'oreille. Mais sa douceur ne l'empêche pas d'être mordant.
Ce roman parle de Jeanne. Un personnage subtilement pris en dilemme entre passion et raison, entre ses racines terriennes et ses rêves dégingandés.

Côté pile, Jeanne est postière, mère de deux grandes ado, vit dans une petite maison de banlieue que son mari aime bricoler.
Côté face, Jeanne cultive une passion pour une artiste borderline, remarque les palindromes et suit les gens dans la rue. C'est ainsi qu'elle va retomber sur un amour de jeunesse, qui va faire chanceler la carapace de la banalité.

Ce roman parle de la Jeanne qui est en nous. Avec une vraie tendresse, il appuie là où ça fait mal. Dénonce l'ordinaire dans lequel on paresse, on se complaît, on s'oublie. Invite à voir la poésie des petits riens, à attiser ses passions, à secouer sa vie.
C'est divin, apaisant, mais truculent aussi.
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J'ai parfois du mal à expliquer le plaisir que me procurent certains romans de Claudie Gallay.
À ma toute première lecture de l'auteur, le style d'écriture m'a quelque peu déstabilisée. Et puis finalement, ces bribes de phrases m'ont justement ouvert des flashs, des images tellement vivantes que ce style m'a totalement conquise. Cette écriture hachée, je la lis en faisant des micro-pauses et ainsi, les personnages deviennent réels avec leurs faits et gestes du quotidien.

Jeanne, dans sa petite vie bien réglée, est fascinée par l'artiste Marina Abramović. Est-ce le fait que cette artiste semble décider des choses et se surpasse pour les atteindre qui captive tant Jeanne ?

Nous lisons les petits détails du quotidien de Jeanne, la routine des repas dominicaux dans sa famille, à la campagne, les vacances à Dunkerque, les petits gestes de son travail, ses repos sur le transat…
Les personnes qui l'entourent sont criantes de vérité : son amie Suzanne, au parler familier, au caractère soupe au lait, mais tellement attachante dans son désarroi.
J'ai adoré la relation qui unit Jeanne à sa filleule Zoé, une enfant différente et si sensible.
J'ai aimé la clairvoyance de la M'mé avec ses réflexions pleines de bon sens.
J'ai aimé le passage où son ami Martin lui parle de son travail de restauration dans la chapelle.
J'ai aimé la série des macarons tous les mardis, avec un raté, qui nous rappelle la série des photos dans « Une part de ciel ».
J'ai aimé tant de petites choses encore, car plus on avance dans la lecture, plus on s'attache au quotidien de tous ces personnages.

Et bien sûr, j'ai aimé les interrogations de Jeanne sur ce que l'on est, ce que l'on fait. Faut-il s'en contenter ?

Beaucoup de jolis passages dans ce roman en font un très agréable moment de lecture alors laissez-vous tenter !



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Avis de Scarlett (Chroniqueuse sur le blog Léa Touch Book) :

Claudie Gallay , souvenez-vous ce sont les merveilleux livres « Une part de ciel » et « Les déferlantes » , je dis souvenez-vous parce qu'en moyenne il faut attendre entre trois et quatre années pour pouvoir lire un nouveau roman de cette auteur que j'affectionne particulièrement.

Ici dans « La beauté des jours » nous allons cheminer avec Jeanne, la quarantaine, épouse de Rémy et mère de jumelles. Jeanne qui aime les habitudes, les choses simples, qui pose un regard heureux sur chaque petit évènement plaisant de sa vie : le train de 18h01 qui passe au fond de son jardin, les étés à Dunkerque. Mais Jeanne, c'est aussi une grande admiratrice de l'artiste serbe Marina Abramovic, cette artiste qui repousse les limites de son corps et de son esprit et par la même aide le commun des mortels comme Jeanne à se transcender. Et durant cet été chaud dans la région lyonnaise on va sentir frémir en elle un souffle d'énergie qui pourrait être à la fois libérateur et dévastateur, le souffle de cette Jeanne qui sommeille et qui s'éveille en écrivant à Marina Abramovic ou en retrouvant par hasard un ancien camarade Martin.

On rencontre durant cet été de Jeanne, son mari Rémy, installé solidement dans sa vie, dans son amour sincère et simple pour sa famille. Rémy, qui tous les mardis apporte à son épouse un macaron au gout différent dans un ordre bien précis : les jumelles Chloé et Elsa parties faire leurs études à Lyon. On rencontre les parents de Jeanne, le père taiseux dont le drame existentiel est de ne pas avoir eu de fils, la mère discrète et la m'mé , tous les trois vivant dans la ferme pas très loin de chez Jeanne et qu'elle retrouve tous les dimanche avec Emma une de ses soeurs .Il y a Zoé , la petite nièce si poétique dans sa différence. Et puis l'amie Suzanne qui vient de se faire larguer et qui sous ses dehors bravaches souffre terriblement de cette rupture.

On croise aussi les frères Combe, des jeunes désoeuvrés qui squattent dans la rue de Jeanne, Monsieur Nicolas son collègue coincé et sans fantaisie. Et puis Martin, un souvenir de jeunesse avec qui Jeanne aurait pu avoir un possible et qui bouscule ses habitudes et trouble les eaux de cet été paisible.

Ce livre de Claudie Gallay est un roman aux chapitres très courts au rythme tranquille d'un moment de vie. C'est un livre qui parle de transmissions, de choix, des choses simples de la vie, des moins simples aussi, des frémissements et réveils du coeur et du temps qui passe.

Claudie Gallay a cette extraordinaire capacité à trouver les mots justes, les phrases qui ressemblent à la vie, aux petites choses de notre quotidien, aux grandes émotions aussi, le talent de pouvoir écrire ce qui se ressent.
Ce roman est paisible, émouvant, nostalgique parfois comme « sur la route de Madison »

Et parfois les professeurs élégants rencontrent les dames au chapeau bleu (mais cela il faut lire le livre pour le comprendre)
Merci Madame, pour ce beau moment de lecture.

P.S. : j'aime beaucoup la couverture du livre.
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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Il y a des livres qu'on referme et qui nous laissent là, comme ça, le coeur un peu en suspension. On a le sentiment très net qu'il s'est passé quelques chose mais les mots ne viennent pas. Seule l'émotion reste, réelle et impalpable à la fois...Les rares fois où cela se produit, on a envie de dire aux autres lecteurs:"si vous n'avez pas lu ce livre, faites-le!". Mais on n'est pas tout à fait sûre que ce qui nous a aprlé fera écho chez l'autre.
Dans ce roman, Claudie Gallay, nous parle de l'intime. En rentrant dans la vie bien rangée et ordonnée de Jeanne, on ne devine pas combien on va pouvoir être bouleversé. Parce qu'il faut bien le dire, Jeanne, elle nous fait sourire parfois avec sa vie sans surprise: piscine le lundi, macarons le mardi , courses et ménage le mercredi, bibliothèque le jeudi, cinéma le vendredi, ses filles le week-end, le déjeuner à la ferme familiale le dimanche. Les jours passent et Jeanne se coulent dans ce confortable moule parce que c'est ainsi que doit être la vie, on lui a toujours appris. Puis un jour, une photo tombe d'un cadre accroché au mur. Cette photo, elle ne la voyait plus depuis longtemps mais le changement de perspective l'oblige à la regarder de nouveau. Il s'agit d'une photo de l'artiste Marina Abramovic, celle qui défie ses peurs pour pouvoir vivre mieux. Ce petit grain de sable dans sa vie quotidienne va entraîner Jeanne vers celle qu'elle a été ou aurait aimé devenir. Dès lors, à sa mesure, elle va accomplir de touts petits changements dans sa vie, juste pour voir ce qui se passe. A 42 ans, elle va s'interroger sur ce qu'elle a fait de sa vie, ce qu'elle aimerait en faire aussi...Elle va également regarder sa famille avec un autre oeil, laissé la place à ses blessures, les nommer parfois. Et là, on ne se moque plus de Jeanne, on la suit parce qu'au fond elle n'est pas bien différente de nous. Elle se protège, elle rêve, elle part à sa recherche...Tout cela se fait avec beaucoup de subtilité et d'innocence. Jeanne ne triche pas, elle s'abandonne au présent.
Merveilleux roman.
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