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Citations sur Les spectres de Chicago (24)

haque jour, il étend son pouvoir en rackettant de nouvelles activités. Il génère des bénéfices prodigieux grâce aux conseils avisés de son directeur financier, Aaron Goutchick. Aujourd’hui, toute la moitié sud de Chicago est sous l’emprise de Capone, tandis que la partie nord est contrôlée par son éternel rival Vertugado Tambourini.
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Capone dirige une véritable armée d’environ 1 000 hommes et règne en maître absolu sur un consortium possédant en tout ou partie brasseries, distilleries, bistrots clandestins, entrepôts, flotte de vedettes, parc de camions, boîtes de nuit, maisons de jeux, hippodromes et cynodromes, maisons closes, syndicats patronaux et ouvriers…
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À peu près au même instant, à l’autre bout de la ville, l’ambiance est nettement plus détendue.

William Hale Penderson, le maire de Chicago – plus connu sous le sobriquet de « Gros Bill » –, dîne en compagnie de trois invités choisis pour leur parfaite complémentarité : Jim Wesley, entrepreneur de BTP ; Al Capone, homme d’affaires polyvalent ; et Martin Tingle, journaliste au Chicago Daily News. Mme Emma Wesley, effacée et silencieuse comme à son habitude, se tient à l’écart, perdue dans ses rêveries et ne participe pas à la discussion. D’ailleurs, personne n’aurait l’idée de lui demander son avis sur quoi que ce soit.
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Ness n’a plus d’automobile. La dernière en date a sauté devant la porte du restaurant où il dînait en compagnie de son épouse, Alice. Comme d’habitude, aucune preuve tangible n’avait permis d’inculper Al Capone. Comme d’habitude, l’administration rechignait à lui fournir une nouvelle voiture de fonction, pour cause d’explosions répétées. Comme d’habitude, Ness devrait se résigner à acheter une vieille Ford T d’occasion. Lui qui rêvait de rouler un jour dans une Phantom II coupé.
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– La pègre s’entre-tue et M. Tout-le-Monde paye les pots cassés…
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Au fond, ce réveil en fanfare l’arrange bien. Sans le savoir, Einstein vient de le délivrer de son Cauchemar, cet horrible cauchemar qui le hante depuis des années.
– Il y a du grabuge, patron. Le club de jazz, le Comedia, sur la 52e, vient d’exploser.
– Des victimes, des dégâts matériels ?
– Oui. Le quartier est salement touché. Les pompiers sont déjà sur place et luttent contre les flammes. Les collègues du 3e district tentent de faire évacuer le secteur.
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Drrrrriiiiiing !

Dès la deuxième sonnerie, Ness comprend que la sonnette n’y est pour rien et décroche le combiné du téléphone. Sous la poigne de l’Incorruptible, le téléphone bredouille quelques explications :
– Allô, patron ? Excusez-moi de vous déranger à une heure aussi matinale de la nuit… heu, aussi nocturne du matin…
Ness reconnaît sans peine le style inimitable de son collègue Einstein.
– Qu’est-ce qui te prend de m’appeler chez moi au milieu de la nuit ? Je venais juste de m’endormir.
Il jette un coup d’œil au réveil, posé sur la table de nuit : 4 h 30. Il n’aura dormi qu’une demi-heure, si l’on peut appeler ça dormir.
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Des souvenirs émergent du fond de ma mémoire. Des images apparaissent, comme ces paysages aux contrastes durs et aux contours nets, éclairés par la lumière blanche d’un soleil d’hiver.
Je revois.
Notre famille n’était pas riche, mais nous ne manquions de rien. Nous mangions à notre faim, nos vêtements étaient toujours propres et nous tenaient chaud. Chaque Noël, un cadeau nous attendait au bas du sapin.
Papa et Maman trônaient au sommet de la hiérarchie de mes sentiments, comme des demi-dieux, personnages mythiques auxquels je vouais une admiration et une confiance sans limite. Ils faisaient tout pour me rendre heureux et je leur manifestais mon bonheur autant qu’il m’était possible de le faire.
Mon père était un mythe inaccessible. Je lui imaginais un destin exceptionnel. Je le voyais comme un géant, une montagne. Puissance et sérénité. Le seul fait de savoir qu’il existait m’emplissait de fierté et de courage. Sa simple présence me fortifiait.
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La Chronique d’Isabelle
« – La clé d’une intrigue policière se cache souvent dans un changement de référentiels ! », avait lancé Bob Garcia à son auditoire, lors d’une récente conférence sur les polars. En lectrice avertie, je me suis plongée dans son dernier opus, Les spectres de Chicago, l’ œil rivé sur le référentiel. Las, l’auteur, ce perfide, s’est ingénié à brouiller les pistes.
Lancé dans le récit d’une enquête menée à Chicago en 1929 par le célèbre Eliot Ness, après l’explosion d’une bombe dans un jazz-club, il enchaîne soudain avec les aventures oniriques d’un gamin terrifié, s’interrompt pour donner la parole à un mystérieux amnésique avant de retrouver l’Incorruptible.
A un instant on se croit dans un remake d’Alice au pays des merveilles. L’instant d’après on s’envole avec Peter Pan dans un autre pays tout aussi imaginaire. Chaque univers nouveau amène avec lui sa logique, ses codes, sa cohérence propres. Parmi ces référentiels à la pelle, comment distinguer le référentiel de référence? Quand la boussole joue les girouettes, comment garder ses repères ? Bob Garcia triche, n’ayons pas peur de le dire. Il n’hésite pas à mettre Tintin, Batman et Mandrake dans le même bateau. Avec trois héros de ce calibre, allez savoir qui tombe à l’eau !
Et d’ailleurs, Garcia n’est-il pas un pseudonyme derrière lequel se cacheraient Dickens, Conan Doyle, James Ellroy et Christian Jacq ? Bref, quand la vérité a jailli d’une cascade de renversements de situations, inutile de dire que je n’avais rien vu venir. Le plus remarquable, dans cet enfumage, c’est que l’intrigue se tient.
Ce roman vous balade, certes, mais son fil conducteur reste toujours à portée de main. Sa construction alambiquée défie les lois de la physique littéraire, elle n’en est pas moins parfaitement contrôlée.
Quant à la fluidité de l’écriture, elle contribue à rendre ce livre multigenres prenant et surprenant.
J’ai perdu pied, j’ai adoré !
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Des quatre hommes présents ce soir-là, Al Capone est de très loin le plus craint et le plus respecté. Son charisme, sa force de frappe et son humeur changeante ne sont pas étrangers à l’ascendant qu’il exerce sur son environnement. Assis en face du maire, un gros cigare coincé entre ses lèvres charnues et le regard fixe d’un hibou empaillé, on pourrait penser que c’est lui qui mène le jeu.
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