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Si on me demande de citer une oeuvre du grand Gabriel Garcia Marquez, je dirais : Cent ans de solitude. C'est le livre qui a rendu célèbre l'auteur colombien. Pourtant, avant ce roman, l'univers de Macondo était déjà existant à travers des nouvelles des années 50 et 60, que le recueil dévoile. Sept nouvelles où Marquez construit le petit monde de Macondo, avec ses personnages et ses détails. Je n'ai pas encore lu le roman mais ce recueil me permet de me familiariser avec Macondo, ses habitants singuliers et surtout la chaleur omniprésente qui tourmente les habitations et le lecteur aussi.
La sieste de Mardi relate la visite d'une mère et sa fille dans le village, pour convoquer un prêtre. Motif ? Celui-ci a été tué lors d'une tentative de cambriolage et elles veulent le voir, or les choses ne se passent pas comme prévu... le deuil et le ressentiment hante les lignes, et on suit une petite famille qui vient se recueillir pour un mort. Bref, court, mais triste.
Un jour comme les autres où comment une visite chez un dentiste se transforme en jour de vengeance... une critique de la guerre civile et la politique militaire alors en cours au temps de Marquez, dans une ambiance tendue.
Il n'y pas de voleurs dans ce village, des boules de billards ont été volées et un noir est accusé du vol. Or, Damaso, le vrai voleur, commence d'éprouver de la culpabilité et décide de les rendre. Première nouvelle où on a une trace du fantastique (un chat étrange qui apparaît dans des événements précis), où les conséquences du vol ainsi que le racisme sont dénoncés tout comme le machisme de certains individus.
Le merveilleux après-midi de Balthazar, plus léger que les autres nouvelles, un menuisier construit une merveilleuse cage admirée de tous, et veut l'offrir à un enfant... où comment être plus généreux et altruiste.
La veuve Montiel, où on fait connaissance avec une femme récemment veuve et qui ne comprend pas pourquoi le village manifeste tant de haine à son époux. On finit par comprendre la raison (méritée hélas) de cette rancoeur et on voit avec tristesse la déchéance d'une honnête femme incapable de voir la violence et la culpabilité de son mari. Une nouvelle qui interroge sur la mort mais aussi sur l'amour porté à une personne dont on ignore les crimes, avec encore une fois le ressentiment d'un village.
Un jour après le samedi, plus longue que les autres, où des oiseaux meurent de manière inexplicable dans le village avec trois personnages liés par une curieuse histoire de temps. C'est dans cette nouvelle que l'univers de Macondo s'esquisse réellement, on retrouve le nom et le réalisme fantastique, et le temps et la solitude.
Les roses artificielles, une grand-mère aveugle devine le secret de sa petite-fille. Une nouvelle sur l'amour fini et le chagrin qu'on dissimule mal, sur les secrets, mais aussi sur le paradoxe de l'aveugle qui voit.
Les funérailles de la Grande-Mémé qui donne le titre du recueil et qui est la meilleure d'entre toutes. Grande-Mémé, une matriarche impitoyable et tyrannique qui forçait les membres de sa famille aux mariages consanguins et dirige d'une main de fer ses terres est morte. Très vite, le pays puis le monde est concerné par cette nouvelle, le pape va même s'y rendre pour les funérailles ! Une nouvelle amusante et féroce sur le pouvoir autoritaire des Etats et de l'Eglise avec un humour subtil mais corrosif en même temps. C'est également dans cette nouvelle que le village s'appelle Macondo et que les Buendia sont mentionnés...
Un recueil agréable et qui permet de me faire entrer dans Macondo, avec le style simple mais fluide et fantastique de l'auteur. de plus, je l'ai lu en version billingue, et c'est meilleur en version originale (en plus d'améliorer mon niveau d'espagnol). Des nouvelles intéressantes à lire.
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On retrouve dans ce livre tout l'imaginaire de Gabriel Garcia Marquez. En 8 nouvelles, l'auteur nous décrit un monde passif où rien ne se passe... Ou plutôt, où beaucoup de choses abracadabrantes se passent, mais elles ne semblent pas avoir beaucoup d'importance sur la vie.
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Relecture de cet ouvrage de "Gabo", des années après les bancs de la fac.
L'éclairage est un peu différent aujourd'hui avec la possibilité d'un regard en arrière que l'on n'a pas a20 ans.
La mise en perspective avec le contexte sociopolitique est plus claire, plus élaborée ( dirai-je). En effet ce recueil de contes est écrit en 62...c'est à dire des années avant la consécration par le prix Nobel et bien avant son retour en Colombie. Il est à cette époque journaliste au Mexique, et son pays. Bien qu'ayant quitté la dictature de Rojas (1957) eSt au mains d'une coalition nationale (conservateurs et libéraux ) nommée Front National et est sensée être un régime d'alternance et de transition qui devrait conduire à la démocratie...
Seulement voilà à Macondo (village fictif de la Colombie profonde inspiré de la région qui a vu grandir Gabo) les choses ne sont pas si simples...comme en témoignent les contes de cet ouvrage.
On retrouve ici la critique sans concession du régime totalitaire et de ses séquelles. Tous les acteurs sont en place: l'église(décadente), l'armée, la bourgeoisie(oligarque) la jeunesse( limitée et sans possible) la vieillesse (désabusée ) jusqu'à la chaleur écrasante et le temps immobile (la plupart des contes s'écoulent sur un très court laps de temps)...et jusqu'à la mort.
C'est le temps du réalisme magique...sorte de fantaisie cadenassée à la réalité ...servie par l'utilisation échevelée de métaphores inattendues et des élucubrations des personnages clé.
Un des contes tout spécialement (un jour après le Samedi) raconte en temps objectif (chronologique) et à la 3 e personne quelques jours au village où il fait tellement caniculaire que les oiseaux rentrent dans les maisons pour y mourir...on comprend le parallèle avec les oiseaux-victimes et la chaleur-pouvoir injuste été totalitaire...
Ces récits sont construits d'un point de vue "omniscient"...l'auteur sait tout de tous ce qui permet au lecteur de pénétrer bien avant dans la vie et la tête des différents personnages.
Cette re-decouverte mérite le détour car quelques années de distance permettent vraiment d'apprécier les nuances...peut être à la lumière de nos souvenirs de bataille...peut être grâce à ce privilège que l'on nomme âge ...peut-être plus âprement a cause du journal télévisé qui nous rapproche tous les jours de cette réalité...sans la magie!



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aaaaa
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Les funérailles de la Grande Mémé est probablement la nouvelle la plus connue de Gabriel Garcia Marquez. Publiée cinq ans avant son roman le plus célèbre, Cent ans de solitude, elle marque en effet l'invention d'un style que l'on appellera le réalisme magique et qui est vu comme la marque de fabrique des auteurs d'Amérique du Sud, comme l'arbre cachant la forêt.
Mais il serait dommage de résumer ce recueil à cette seule nouvelle qui le clôt. Les autres nouvelles sont certes de valeurs inégales (du moins je les ai appréciées à différents degrés), mais c'est une lecture plutôt agréable. J'ai eu l'impression de voir un écrivain en début de carrière s'essayant à différents styles et faisant ses gammes.
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" Los Funerales de la Mama Grande " fut ma première rencontre avec la littérature latino-américaine. C'est grâce à ce grand écrivain colombien que j'ai pris goût à cet univers assez particulier, où il est nécessaire, je crois, avant la lecture de s'affranchir de certaines limites habituellement fixée (les figures de styles fétiches de l'auteur en témoigneront).

La nouvelle éponyme n'est pas la meilleure du recueil - à mon humble avis - mais elle est très représentative du style de l'auteur.
Pour commencer, l'histoire, assez improbable se présente comme une chronique d'un enterrement d'une vieille et énorme femme qui é régné comme un tyran sur sa hacienda. Mais bien sûr elle n'était que l'héritière d'un système qui durait depuis plusieurs générations. Ce qui distingue la Grande Mémé (pur produit d'une famille consanguine à l'extrême) , c'est le zèle avec lequel elle a joué son rôle de tyran du domaine, ce qui explique qu'on décrète un deuil national.

Ce qui m'a frappé dans le sylve de l'auteur ce sont d'abord toutes les anecdotes et personnages historiques qu'il fait intervenir dans son histoire, accentuant ainsi un peu plus l'aspect grandiloquent et hyperbolique de son récit (comme si ç'avait été nécessaire). L'humour de Gabriel Garcia Marquez a aussi une saveur très particulière, dont je n'ai (jusqu'à présent) pas trouvé d'équivalent chez d'autres auteurs latinos. Et puis il y a les personnages, très colorés et complètement délirants, les énumérations qui ont l'air de ne jamais s'arrêter, et quand l'auteur en fini une, c'est pour en commencer une autre.
La vie quotidienne au village faite de superstitions et de bigoteries catholiques qui jurent avec le côté insouciant des habitants et leur propension à profiter de la vie assis "sur un tabouret contre la porte de la rue et à raconter " des histoires.

Une ambiance colorée, bruyante et foisonnante à découvrir !
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J'ai beaucoup aimé ce court recueil de nouvelles fantastiques ou magiques, servies par une créativité hors pair et un don littéraire qui annonce les chefs d'oeuvre à venir.
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Parfois étrange toujours onirique une succession de Nouvelles à découvrir que l'on aime Garcia Marquez ou pas.
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