Les funérailles de la Grande Mémé (Los funerales de la Mamá Grande) est la dernière et on peut supposer la meilleure des huit nouvelles. La langue de
Gabriel Garcia Marquez y atteint un niveau jubilatoire tout particulier. La Grande Mémé est un personnage haut en couleurs qui règne sur Macondo et dicte sa loi dans une société à l'organisation féodale. Alors sa mort, pressentie, puis confirmée, apporte de grands bouleversements. C'est pour le peuple une libération.
La sieste du mardi (La siesta del martes), le premier texte, installe l'atmosphère de Far-West qui baigne l'ensemble du recueil. Les personnages de la mère et sa fille semblent mis au ban d'une société qui ignore toute empathie, mais affichent malgré tout une certaine dignité.
L'écriture de
Gabriel Garcia Marquez donne dans l'outrance et le burlesque. Ces textes sont des contes, comme le souligne l'auteur. Ils laissent une place primordiale à l'imaginaire, voire au fantasme. On retrouve, d'un texte à l'autre certains personnages, comme le père Antonio Isabel du Très Saint Sacrement de l'Autel, et des évènements apocalyptiques, comme le suicide des oiseaux.
Macondo est un lieu désolé, vide, poussiéreux et ses habitants sont accablés par la chaleur, baignés dans une moiteur ambiante. Les hommes sont violents, racistes, oisifs ou fous. Les femmes les subissent. Elles travaillent et enfantent. Ils sont tous désignés coupables par le père Antonio Isabel du Très Saint Sacrement de l'Autel qui leur promet malheur et châtiment. Mais Macombo n'est-il pas déjà l'enfer sur terre?
L'univers de
Gabriel Garcia Marquez est étouffant. La mort est omniprésente et l'humanité semble totalement perdue. C'est avec soulagement que l'on émerge de cette lecture.