C'est bien écrit, avec une langue à la fois soutenue et accessible qui rend la lecture très agréable. Mais ce n'est pas une surprise vu que les précédents romans de
François Garde m'avaient séduits avant tout pour la plume de l'auteur.
Si le style est excellent, je n'ai pas état autant séduite par le fond. le récit de cette expédition n'est pas inintéressant, mais il n'est pas passionnant non plus, au point que j'ai fini par décrocher complètement au deux tiers du livre.
Comme le marcheur, je me suis souvent laissé entraîner "ailleurs" par mes pensées. J'ai trouvé difficile de rester concentrée sur le récit d'une marche que le narrateur décrit lui même comme monotone, dans des paysages étonnants mais qu'on n'a pas sous les yeux ; pas de rencontre (sauf un manchot de temps en temps) ; pas de suspense insoutenable, ni d'enjeu important (les quatre hommes entreprennent cette randonnée "pour le plaisir"et je dois avouer que je ne suis pas très sensible à la notion d'exploit sportif) ; la pluie, le vent et le froid succèdent au froid, à la pluie et au vent, comme les montées suivent les descentes dans ces paysages accidentées...
Par contre j'ai trouvé la toponymie de Kerguelen amusante et déstabilisante aussi d'une certaine façon. En effet, les découvreurs et les explorateurs ont baptisé les vallées, fleuves, fjords, etc en empruntant des noms déjà connus. Ainsi j'ai retrouvé un Golfe du Morbihan et une vallée de Larmor à l'extrême sud de l'Océan Indien...
Marcher à Kerguelen a donc été une lecture à la fois agréable et ennuyeuse : j'oublierai sans doute très vite le contenu pour ne garder qu'une impression vague délicieuse de la plume de
François Garde...