AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 59 notes
5
3 avis
4
7 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis
Un nouveau livre (enfin nouveau, façon de parler ...) d'Elizabeth Gaskell est toujours un événement dans ma vie de lectrice. Les éditions de l'Herne ont eu la bonne idée de publier ce court roman ou cette longue nouvelle, au choix, qui pourra peut-être surprendre, de prime abord.

Paul Manning a dix-neuf ans, et pour la première fois de sa vie, il est indépendant. Installé par son père dans un petit logis de la ville d'Eltham, Paul débute son existence d'employé aux écritures sous les ordres d'un ingénieur chargé de construire une petite ligne de chemin de fer. Une occupation professionnelle qui va se révéler enrichissante pour le jeune homme. Il se prend d'amitié pour son mentor, l'ingénieur, M. Holdsworth, et surtout, il fait la connaissance de cousins éloignés qui vivent à Hope Farm (j'aime ce nom !). Les Holman sont des gens paisibles, et le couple est très attaché à leur fille unique, Phillis, de deux ans plus jeune que Paul.

Celui-ci ne tarde pas à éprouver une tendre affection pour cette petite famille, et en particulier sa cousine, jolie jeune fille, cultivée et calme. Elle m'a plu notamment en raison d'une phrase en particulier, un léger reproche qu'elle adresse à son cousin Paul :

- Ah bon ? Tant mieux, j'en suis ravie ! J'avais peur que vous n'aimiez pas les animaux, comme vous n'aimez pas les livres."


Et puis un jour, il prend l'initiative de présenter Holdsworth aux Holman. le jeune ingénieur est charmeur, cultivé et fait rapidement la conquête de la famille...

Sur ce sujet tout simple, Elizabeth Gaskell évoque un peu de société rurale qui vivait encore un peu à l'écart des turbulences du monde moderne qui s'étend implacablement jusque dans les coins les plus reculés.

Il y a question aussi, enfin je crois, du sort des jeunes filles élevées dans un cocon dont elles ont bien du mal à s'extirper. le révérend et sa femme sont des gens simples, ayant bon coeur et aimant tendrement leur fille. Mais bien qu'elle ait atteint l'âge de dix-sept ans, ils la voient toujours comme une petite fille, ce dont Paul, le narrateur de ce récit, se rend compte presque immédiatement.

Phillis cherche à se cultiver sans cesse et ses efforts sont touchants. Elle a appris à lire le latin, s'efforce d'apprendre l'italien seule, et lit beaucoup.

Le contraste avec les hommes est saisissant. Paul, à dix-neuf, vient de trouver un emploi, il fait des choses qui le passionne, l'ingénieur Holdsworth semble également avoir une vie captivante. Certes, Phillis mène une vie paisible et préservée, mais que sait-elle en-dehors de ses livres ? Qui fréquente-t-elle sinon les ouvriers qui travaillent à la ferme et quelques voisins ?

L'arrivée d'un jeune séduisant et si différent va brusquement chambouler son univers et semer le désordre au sein du cercle familial.

L'auteur excelle dans le portrait de ces gens simples de la campagne et nous restitue leur existence avec finesse et une certaine mélancolie. J'ai beaucoup aimé ce court récit qui me conforte dans mon intention de me procurer tous les Gaskell qui me manquent !
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
Commenter  J’apprécie          50

Elisabeth Gaskell nous dépeint l'angleterre du temps de l'industrialisation.
Celle-ci a une écriture plus solaire que les personnes de son époque en ce sens où ses personnages sont moins torturés. (A l'inverse de ses amies, les soeurs Brontë par exemple, notamment Charlotte)
Dans cette nouvelle, Gaskell décrit le quotidien de personne de classe moyenne dans un petit village.
Les personnages sont décrits de manière à voir leurs défauts tout comme leurs qualités.
Gaskell nous montre là, la solidarité familiale. le père, pasteur hors du commun, montre aussi que l'Angleterre commence à évoluer dans ses moeurs. Gaskell decrit l'importance de l'industrialisation, à cette époque, par leur neveu et cousin, travaillant sur les chemins de fer.
Ayant un grand penchant pour Jane Austen, j'ai adoré voir cette évolution de l'Angleterre.
J'avais déjà lu Nord et Sud, de la même auteure, mais je crois avoir préféré cette nouvelle pour la sensibilité, l'amour, la solidarité et cette simplicité de ton que l'on peux découvrir dans cette oeuvre.
Mon seul regret est que j'aurais aimé que cette lecture continue.
Commenter  J’apprécie          40
L'auteur nous emmène dans un petit village de l'Angleterre. Et pourtant, comme le pasteur qui règne en ses lieux est progressiste ! Il veille au bien-être de chacun, animaux – il n'oublie pas les soins qu'il doit à une vache malade – ou humains – il procure du travail à un ouvrier agricole dans le besoin, mais très long à la comprenette. Il n'a plus qu'une fille, son fils est mort au berceau, et celle-ci lit énormément, le latin, le grec, s'essaie à l'italien, ce qui n'est pas sans provoquer la peur de son cousin Paul, et les sarcasmes de personnes étrangères à ce petit monde. Une jeune femme n'a pas besoin d'être instruite, heureusement, dès qu'elle sera mère, elle ne s'en préoccupera plus ! Phillis est pourtant loin d'être une bas-bleue, elle aide activement son père et les villageois dans les travaux des champs, tout en restant libre sur le plan intellectuel.
L'avenir s'annonce radieux pour Paul, puisque son père a signé un contrat fort intéressant grâce à l'une de ses inventions. Si ce dernier aime l'argent, ce n'est pas pour lui-même, mais pour le confort qu'il peut apporter à ceux qu'il aime – sa femme, son fils, à qui il souhaite le meilleur dans sa vie professionnelle et personnelle. Paul continue à rendre visite à ses cousins, auprès de qui il se plaît bien. La vie y est heureuse, rythmée par les saisons. Avec lui, il emmène son ami, l'ingénieur Holdsworth. Contrairement aux autres personnages, il ne tire pas son savoir des livres mais de ses voyages, de ses expériences personnelles – il a vécu deux ans en Italie, et peut ainsi enseigner l'italien à Phillis, qui découvre Dante. Comme le récit est fait du point de vue de Paul, celui-ci ne voit pas à quel point son ami peut être séduisant, et légèrement méprisant, parfois. Ne compare-t-il pas Phillis à la Belle au bois dormant ? N'est-il pas sûre qu'elle l'attendra, elle qui est couvée, choyée par ses parents ?
Bien sûr, des péripéties surviennent qui modifient complètement le dénouement attendu – par Paul, pas par les lecteurs. Les conséquences de ce retournement de situation ne tardent pas à bouleverser la vie du pasteur – et de sa fille. Elles nous valent des scènes mémorables, comme celles où deux pasteurs, désapprouvant leur confrère trop tourné vers le bien-être terrestre de ses ouailles et de sa famille, lui explique que cette épreuve est une punition envoyée par Dieu. Je vous avouerai que cette thématique, que j'ai retrouvé dans plusieurs romans (et dans les propos de certaines personnes dans "la vie réelle") me fascine. Comment peut-on imaginer que la mort des autres puisse être une épreuve qui vous est envoyé à soi ? Quelle absence d'humilité ! Tout tournerait donc autour de notre seul et unique personne, et les personnes qui meurent n'accomplissent-elles pas leur propre destin ! J'imagine aisément ce qu'un autre romancier aurait fait à la place d'Elisabeth Gaskell. Fort heureusement, son héros est trop ancré dans la réalité, dans la véritable humilité, pour écouter ses confrères et si cette épreuve lui apporte quelque chose, c'est de s'apercevoir que sa fille n'est plus une enfant, et que la générosité, l'attention, peuvent venir de qui on ne l'attendait pas.
Ma cousine Phillis, un très beau et court roman d'Elisabeth Gaskell.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          40
Troisième livre d'Elizabeth Gaskell que je lis, cette oeuvre, bien plus courte que Femmes et filles et Nord et Sud, a pour seule et unique narrateur un jeune homme, Paul Manning, qui nous narre une courte période de la vie de sa cousine.
Cette courte histoire nous plonge dans la vie d'une ferme qui renferme une jeune fille, présentée par son cousin, comme un être proche de la perfection tant par sa beauté que par son intellect et son caractère.
Le style, différent des deux premiers livres que j'ai lus de cette auteure, m'a un peu surprise au début de ma lecture, mais encore une fois j'ai été happée par cette histoire.
Les derniers mots de ce livre m'ont, à la manière de ceux de Nord et Sud, donné envie de tourner la page pour lire une possible suite, mais il n'y en a pas. Elizabeth Gaskell nous laisse, ici encore, imaginer la suite de l'histoire de ses personnages.
Commenter  J’apprécie          20
Le jeune Paul Manning a la joie de devenir réellement indépendant. A 17 ans, il a été embauché par une ligne de chemin de fer qui met en place une voie ferrée entre Etham et Hornby. Loin de ses parents, il découvre les plaisirs de la vie adulte et travaille assidûment avec M. Holdsworth, ingénieur de son état. Les travaux avancent petit à petit durant un an et approchent du petit village de Heathbridge. A la lecture de ce nom, la mère de Paul l'informe que son oncle et sa tante Green habitent le village. le jeune leur rend donc visite et fait la connaissance de sa cousine Phillis : « Je la revois encore – ma cousine Phillis. le soleil déclinant l'éclairait directement et déversait un flot de lumière oblique dans la pièce qui s'ouvrait derrière elle. Sa robe, en tissu de coton bleu sombre, lui montait jusqu'au cou et descendait sur ses poignets, avec un petit ruché assorti partout où le vêtement touchait sa peau blanche. Et Dieu sait qu'elle était blanche, cette peau ! Je n'en ai jamais vu de pareille. Sa chevelure était claire, plus proche du jaune que de tout autre couleur. Elle me dévisageait sans ciller, de ses grands yeux paisibles et étonnés, mais que la vue d'un inconnu n'était pas pour inquiéter. » Une forte affection lie dès cet instant les deux cousins. Paul assistera avec tendresse et inquiétude à l'éveil sentimental de sa cousine Phillis.

Cette longue nouvelle fut publiée en feuilleton dans The Cornhill Magazine de novembre 1863 à février 1864. Elizabeth Gaskell avait tout juste achevé « Les amoureux de Sylvia » (enfin disponible en français aux éditions Fayard) et allait s'atteler en 1865 à l'un de ses chefs-d'oeuvre « Femmes et filles ». A travers « Ma cousine Phillis », Elizabeth Gaskell parle de ce qui lui tient à coeur : la beauté de la campagne anglaise et sa disparition programmée par l'industrialisation galopante. Ce thème est présent dans toutes les grandes oeuvres de l'auteur : « Cranford », « Femmes et filles » et « Nord et sud ». Elizabeth Gaskell décrit avec une tendresse nostalgique cette vie rurale. La campagne profonde semble un lieu paisible, protégé. La ligne de chemin de fer, symbole de la modernité, brisera le calme de cette vie.

Elizabeth Gaskell exploite également son talent pour la psychologie de ses personnages. Phillis en est un bel exemple, elle est décrite avec beaucoup de délicatesse. La jeune femme est pleine de fraîcheur, d'authenticité. Elle connaîtra les palpitations de l'amour mais aussi ses souffrances. » Ma cousine Phillis » n'est pas simplement la chronique d'un premier amour, c'est également celle d'une famille. L'amour des parents de Phillis est immense, ils l'entourent, la choient comme un petit enfant. L'harmonie de la famille séduit Paul qui bénéficiera lui aussi des largesses affectives de son oncle et sa tante.

Les éditions de l'Herne continuent la publication des oeuvres de Elizabeth Gaskell qui reste méconnue en France. « Ma cousine Phillis » est une oeuvre mineure, néanmoins elle concentre ce qui fait le talent de l'auteur : l'amour de la vie rurale et la finesse psychologique. La mélancolie due à un monde qui disparaît, la tendresse pour ses personnages font encore une fois merveille. « Ma cousine Phillis » séduira sans peine les amoureux tels que moi de la grande romancière anglaise.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
Commenter  J’apprécie          20
Ma cousine Phillis est le premier ouvrage d'Elizabeth Gaskell à me décevoir. Pourtant je suis une adepte de cet auteur. Hélas, bien que le personnage principal, Paul, soit très attachant, je n'ai pas réussi à apprécier pleinement une histoire qui m'a paru à peine esquissée, bâclée et dont la fin laisse un arrière goût d'inachevé. L'histoire de Philis n'a pas le moindre charme... dont le dénouement m'a laissé perplexe. Pourtant nombre d'idées ont un puissant potentiel, la personnalité du cousin Holman et de sa fille en particulier ou bien encore l'atmosphère qui se dégage de Hope Farm. Je pense sincèrement que ce n'est pas le talent d'Elizabeth Gaskell qui est à remettre en question, simplement le genre même de la nouvelle ne lui réussit pas.

Appart : Je tiens à noter tout de même un très bon point pour l'édition de l'Herne dont les notes de bas de pages sont toujours très éclairantes !
Commenter  J’apprécie          10
Ce récit raconte la rencontre d'un jeune homme, tout jeune engagé dans le domaine ferroviaire, avec des membres de sa famille, dont sa cousine Phillips. Sa cousine représente l'écartèlement entre vie passée et future, tradition et modernité. Elle va découvrir en peu de temps l'amour, les peines de coeur... Très beau récit, très bien écrit. Pas aussi drôle que certains de ses romans, comme Crandord. Mais cela reste très original et très bien analysé. de plus, au début, l'auteur montre par le ridicule certains travers du monde religieux parfois, en décalage complet avec le monde contemporain. À découvrir !
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (170) Voir plus



Quiz Voir plus

Nord et Sud

En quelle année le livre a-t-il été publié ?

1845
1855
1865
1875

26 questions
10 lecteurs ont répondu
Thème : Nord et Sud de Elizabeth GaskellCréer un quiz sur ce livre

{* *}