Pour la LC du Challenge XIXème siècle sur
Elizabeth Gaskell, j'avais
Cranford dans ma PÀL. Comme on me dit aussi beaucoup de bien de la série télé, cette lecture était aussi un premier pas vers son visionnage ! Cependant, comme la série mélange divers textes de l'auteure, je vais attendre d'avoir lu le dernier qui me manque, My
Lady Ludlow, avant de me plonger dans l'adaptation.
Cranford, c'est au départ une parution en feuilletons, comme cela se faisait beaucoup au XIXème siècle. Une narratrice nous conte la vie de ce village anglais dans lequel la « bonne société » est régie par des vieilles dames, veuves ou célibataires.
Les épisodes ont chacun un sujet, une petite intrigue particulière. Devenus chapitres, ils conservent leur « indépendance » vis-à-vis les uns des autres, mais après quelques-uns, on retrouve les mêmes personnages, on identifie mieux leurs relations et des liens sont faits d'une histoire à l'autre.
Dès le début, j'ai adoré la plume, porteuse de beaucoup d'humour, capable de pointer le ridicule sans méchanceté et, au contraire, avec affection, et d'inspirer la compassion. Les premiers chapitres alternent les personnages pour nous présenter un peu tout le monde. J'ai eu l'impression pendant un moment qu'on n'allait pas se fixer, surtout qu'il n'y a pas de véritable ligne directrice. Heureusement, on finit par voir que la narratrice, dont on apprend très tardivement le nom, Mary Smith, est très proche de Miss Matty Jenkyns, autour de qui vont tourner plusieurs intrigues, surtout sur la fin, où plusieurs chapitres se suivent vraiment et lui sont consacrés. Donc j'ai beaucoup aimé le début, mais j'avais du mal sans trame principale, et j'ai vraiment adoré la fin. En plus, plusieurs passages dans le dernier tiers ont sur m'émouvoir.
J'ai particulièrement apprécié le côté à la fois fantasque et très réaliste de ce roman. Être plongé dans le quotidien de ces dames aux humbles moyens nous apprend beaucoup de choses sur la façon de vivre au XIXème siècle, mais Elziabeth
Gaskell parvient, en plus de décrire ce qui relève à l'époque du quotidien et non pas de l'Histoire, à insérer quelques péripéties dans la vie de ses héroïnes toutes simples, bienvenues pour rompre la monotonie. Elle nous rend très attachante Miss Matty, la si gentille vieille fille qui a le coeur sur la main, à qui on pardonne volontiers ses calmes excentricités, et qui affronte courageusement tout ce qui peut se présenter.
Ce petit roman, aggloméré de feuilletons dans lesquels on sent par moments l'influence de Dickens, est un très agréable moment de lecture grâce à la plume et aux personnages d'
Elizabeth Gaskell. Ma prochaine lecture d'elle : My
Lady Ludlow (en VO je pense, je n'ai pas connaissance d'une version française récente) ou
Les Amoureux de Sylvia.
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