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3,36

sur 80 notes
D'une gouaille sans pareille, Gauz nous invite à revisiter l'histoire de France et du colonialisme. Charmé par ses inventions linguistiques, ça fuse dans tous les sens.

Mais le style devient vite lourd, empâté. Ça part dans les sens et on n'y comprend plus rien.

Son écriture originale et son discours engagé avait fait mouche avec son "vis ma vie de vigile immigré" dans "debout-payé", personnellement, ils retombent comme un soufflet avec "Camarade papa". Dommage.

Abandonné en octobre 2018.
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La colonisation de l'Afrique, beaucoup en parlent, plus ou moins bien, mais Gauz qui avait étonné par son talent dans debout-payé, confirme avec Camarade Papa, une oeuvre originale qui éclaire sur les méthodes employées par Français et Anglais pour s'approprier les territoires africains.
Mêlant deux époques qui pourraient se rejoindre, Gauz m'a beaucoup amusé avec cet enfant formaté par un père militant communiste ardent, admirateur de Mao et de la révolution. Son vocabulaire est hilarant, ses formules sont tendres, réalistes, jouant avec les mots. Yolanda, la prostituée qui est derrière sa « vitrine à bisous », à Amsterdam où vit notre gamin, est comme une mère, la sienne n'étant plus là : « Quand elle m'a serré fort sur ses grands bonbons pour messieurs, j'entendais son coeur battre le tam-tam des Boni-marrons. »
Quand on laisse ce jeune homme qui part retrouver sa grand-mère en Afrique, l'auteur nous ramène subitement en 1880 avec un certain Dabilly qui traverse la France pour aller embarquer à La Rochelle afin de gagner les rivages de la Côte d'Ivoire.
Ça foisonne d'anecdotes, de rencontres avec des titres de chapitres peu conventionnels, quelques légendes africaines concoctées par Gauz pour agrémenter le tout.
Camarade Papa est un roman déroutant, emballant, passionnant souvent. Il réussit à faire le lien entre la colonisation de la Côte d'Ivoire et le retour d'un jeune noir élevé en Europe chez sa grand-mère africaine.
Même si je me suis perdu un peu avec tous les noms et les dialectes, j'ai aimé ces pages détaillant la découverte du pays. Sont bien décrits les appétits coloniaux et la soif de l'or des Européens qui ne reculaient devant aucun danger, aucune maladie pour s'adjuger de nouveaux territoires.
Enfin, je dois redire combien les aventures du protégé de Yolanda m'ont fait rire avec, en point d'orgue, la séquence de l'aéroport : désopilante !
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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J'avais été emballée par Debout Payé, aussi me suis-je réjouie quand est paru Camarade Papa, deux romans signés Gauz.
L'écrivain ivoirien nous livre ici une histoire de la colonisation inédite au travers de deux regards : celui d'un jeune homme blanc qui quitte son village, Abilly, près de Châtellerault, pour l'Afrique, à la fin du dix-neuvième siècle, et celui d'un enfant métis, issu de l'époque coloniale. À la mort de sa mère, en 1977, depuis Amsterdam, ce dernier est envoyé en Afrique retrouver ses racines.
C'est une histoire de la colonisation comme je n'en avais jamais lue. Sans mâcher ses mots, avec une écriture et un vocabulaire truculents, Gauz nous entraîne à Grand Bassam, première grande ville coloniale, de manière très originale, avec énormément d'humour mais aussi beaucoup de tendresse.
J'ai beaucoup appris et j'ai souvent souri à la lecture de ce roman, même si je me suis parfois perdue dans les personnages.
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*

La Côte d'Ivoire... C'est le point de rencontre des deux histoires de ce roman. La première est celle de Dabilly, un français qui se rend dans ce pays d'Afrique pour fuir sa ferme à la mort de ses parents. La seconde raconte la vie d'un enfant d'origine africaine et qui vit à Amsterdam avec ses parents.

Leur regard se croise malgré les années qui les séparent. le colonialisme, le communisme, le commerce et les tribus d'Afrique noire sont autant de thèmes abordés par Gauz dans ce roman qui l'a laissé sur le bord de la route...

L'écriture m'a paru compliqué, fouillie et notamment pour les passages avec l'enfant qui empreinte le vocabulaire communiste de ses parents...

Merci cependant à NetGalley et aux Éditions le nouvel Attila pour leur confiance.
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Un titre qui m'a fait de l'oeil : Camarade Papa. Seulement ce roman refuse de m'embarquer à son bord. Quelques expressions qui m'ont fait sourire, parce que la plupart je ne les comprends pas. Arrêt à la 100ème page parce que je suis incapable de dire de quoi ça parle, impossible d'accrocher. C'est vrai que le colonialisme me hérisse les poils. Pourtant, toutes les critiques de presse et de lecteurs (à part une) sont unanimes : oh génie ! Peut-être une autre fois avec un décodeur ?
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Deux expériences parallèles : en 1800, Dabilly embarque pour l'Afrique après la mort de ses parents ; dans les années 1980, un garçon d'Amsterdam, fils de militant socialiste, orphelin de mère, quitte son père pour le continent africain. Entre ces deux récits : des légendes qui trouvent naturellement leurs places dans l'histoire.C'est un joli exercice de style : assonances, dissonances, sens figuré ou littéral, les langes et les nationalités se mêlent sans jamais s'emmêler. Antonomases et métaphores pleines d'humour et d'ironie jalonnent ce texte que j'ai trouvé très émouvant. Un beau coup de coeur pour moi.
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Après debout-payé, premier roman au beau succès, chroniques hilarante et profonde qui racontait les aventures douces-amères d'un immigré ivoirien devenu vigile à Paris, Gauz aborde ici un sujet aux ramifications sans doute encore plus complexes.

Le roman raconte en effet la colonisation de la Côte-d'Ivoire par la France au XIXe siècle, tout en l'inscrivant dans une histoire plus moderne dont l'intrigue entraîne le lecteur d'Amsterdam en Afrique. Il problématise le discours colonial et son projet civilisateur.un éloge du métissage pétri de tendresse et d'humour.

Pour écrire ce second roman, l'écrivain s'est glissé dans la peau d'un colon blanc.

On suit Treissy, un jeune français qui quitte sa campagne profonde pour aller –presque par hasard et par gout de l'aventure – en Afrique. Au terme d'un voyage éprouvant il arrivera à Grand-Bassam comptoir colonial français. Là-bas il découvre les us et coutume de la vie à la colonie, mais aussi ceux des habitants de la région dont il apprend la langue. Treissy vivra maintes péripéties qui le mèneront à explorer le territoire de l'actuelle côte-d'ivoire.

Un regard aussi malicieux que singulier qui attire l'attention par l'inventivité de la langue et le regard de son auteur. L'auteur porte un regard particulièrement inédit sur la colonisation, avec comme dans son premier roman une plume aussi colorée qu'explosive ( En classe populaire, lorsque les maîtresses demandent la capitale de la France, je réponds en criant : Commune-de-Paris! » )

Constamment, "Camarade papa" est relayé par une documentation assez dense, nourrie de détails sur la vie à Grand-Bassam lors de la conquête coloniale.

Le regard humain de Gauz fait vivre des personnages tout en couleurs et en contrastes et nous montre une vision de la colonisation comme il nous semble ne l'avoir jamais lue.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans cet étonnant roman s'alternent deux récits qui se croiseront dans la chute, sans oublier les « légendes » intercalaires, indispensables pour comprendre L Histoire et l'hybridation des histoires : celle d'un petit garçon, le fils de Camarade Papa qui, après que sa Maman est partie dans le paradis socialiste du camarade Hodja, est envoyé par celui-ci d'Amsterdam auprès de sa famille maternelle en Côte-d'Ivoire ; celle de Maxime Dabilly qui, devenu orphelin, quitte Châteauneuf et débarque, le 5 septembre 1893, sur les rives de la Côte de l'Ivoire qu'il contribuera activement à rendre colonie française. le petit garçon, chargé par Camarade Papa de la mission de fomenter la lutte émancipatrice des masses laborieuses jusque dans la classe révolutionnaire de « l'École Primaire Publique (EPP) Assikasso 2 » [!], voit le monde et l'exprime comme le héros de la Vie devant soi de Romain Gary : longtemps lui manquera la figure maternelle de Yolanda, « vendeuse de bisous » dans une vitrine du quartier de Oude Kerk, aux opulents « bonbons pour messieurs ». le jeune Dabilly ne parle pas la même langue que le chercheur d'or Dreyfus, le docteur Péan, les négociants Dejean et Fourcade ni même celle du Résidant Marcel Treich, tous vivant du crédit symbolique de l'ancien Résident de France et commerçant Arthur Verdier : lui, il apprend l'agny du cuisinier Eugène Cébon, alias Kouamé Kpli, prince de Krinjabo « cadeau personnel du roi à Arthur Verdier ». Ainsi sa pérégrination aventureuse destinée à tracer les contours de la future colonie française, dans une course contre la montre l'opposant à la brutalité conquérante des Anglais, et son installation sur les hauteurs d'Assikasso, bien que caractérisées par les mêmes périls naturels et le même jeu de dupes (réciproque) avec la population locale de celles des autres colons légèrement négrophiles ou ouvertement négrophobes, sont placées d'emblée sous les auspices de la compréhension et du respect mutuels, jusqu'à faire de lui « au agent-symbole au service de deux civilisations en copulation » (p. 241). Cette union des chairs et des valeurs et des légendes ne pourrait avoir lieu sans l'intervention magique et amoureuse de ce magnifique personnage féminin qu'est Adjo « Salgass », épique et poétique jusqu'à émouvoir.
La qualité d'inventivité des langues, dans ce roman, est son premier mérite, et celui qui apparaît d'emblée ; la subtilité des entrecroisements des voûtes de son architecture se révèle progressivement : de la prégnance de la disparition des mères dans cette généalogie, jusqu'à l'évidence du jargon marxiste du petit garçon, qui ne relève pas d'un banal manifeste anti-colonial. Une vision complexe de l'humain et de l'Histoire, plus humaniste, fondée sur des valeurs communes d'appartenance à sa généalogie, à son territoire, sur un code d'honneur et, dans la mesure rendue possible par les circonstances, sur un effort d'égalité ressort de ce livre et de ses personnages principaux.
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Camarade Papa, c'est la découverte de l'Afrique par deux voyageurs qu'un siècle sépare et presque tout différencie - un homme blanc, "supérieur", en pleine colonisation du continent africain et un gamin métis aux idées communistes de lutte du peuple d'en bas. Deux personnages attachants, porte-drapeaux des idéologies et folies de leur siècle sans qu'ils en comprennent forcément le sens et la portée. Gauz construit ainsi un pont entre deux continents tout en abordant la grande Histoire de la Côte d'Ivoire.

Mais c'est avant tout la langue jouissive et joueuse de l'auteur que je retiendrais. J'ai tellement ajouté de signets sur ma tablette qu'à les parcourir, j'ai relu presque tout ce roman. le passage entre la gouaille inventive et décalée de notre jeune révolutionnaire et la voix plus classique de Maxime est surprenant et on ne peut qu'admirer la maîtrise parfaite de l'auteur dans ces deux registres.

Le tout ressemble à une partition jouée sur deux gammes différentes mais à l'harmonie générale parfaite et équilibrée, qui évite toute lassitude. Quelques passages un peu plus obscurs mais un ensemble drôle, original et facétieux que j'ai beaucoup aimé.
Lien : https://unmomentpourlire.blo..
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Dernier des cinq récits pour le #prixétrangeslectures auquel j'ai participé par le biais de la bibliothèque de Saint Geyrac.

Un roman à deux voix, la première est de Dabilly, un homme qui fuit la France et part pour la Côte-d'Ivoire, vers et autours de Grand-Bassam, où la colonisation de ces terres est en cours entre les Anglais et les Français. On découvre un regard poétique sur l'environnement.

Au début :

"Sept rouleaux de brisants, crête aux vents, écument la rage en se frappant la tête sur la plage. À l'instant où la première vague s'étale en auréole sur la dorure du sable, une autre au large s'enroule et gronde aussi fort que ses devancières. Leur cycle de vie est court. Quand la dépouille de la première se retire, la deuxième est déjà prête à s'écraser. le cumul de ces deux vagues contraires se fracasse avant de faire demi-tour vers le large…"

Une description noté sur un carnet sur la vie et les personnages rencontrés, les rites et légendes :

"Ce matin du 5 septembre 1893, la plage est bondée plus que de coutume. Les corps et les esprits sont tendus par un enjeu nouveau. Depuis quelques mois, cette côte est française, et avec elle tout ce qui vit et gît jusqu'au 10e parallèle, plus de six cent kilomètres au nord."

Cette narration sera entre coupée avec l'histoire de "Anouman, l'homme oiseau, mon prénom de Maman", un jeune garçon, en admiration devant son père "Camarade Papa", qui sera balloté entre Amsterdam, la France et la Côte-d'Ivoire.

De nos jours :

"Dans le wagon, Camarade Papa parle fort. Personne ne se plaint. Il parle en français. Les gens tolèrent les bavardages dans une langue qu'ils ne comprennent pas. À la maison, Maman me parle le néerlandais de l'école, Camarade Papa le français de la révolution…"

Son histoire est captivante, son phrasé atypique, avec de beaux jeux de mots et un certain humour. de situations cocasses, en découvertes avec les yeux de cet enfant, rend le récit d'une sensibilité émotionnelle rare.

"Elle me triste, Yolanda, à regarder ailleurs le jour de mon premier voyage. Quand Camarade Papa et moi sommes au niveau de Oude Kerk, la paroisse du quartier, Yolanda me crie. En tenue de bisous, elle court dans la rue. c'est interdit à toutes les travailleuses de bisou de faire le gigot dehors des vitrines…"

Ensuite le résumé vous en dira un peu plus sur ces deux parcelles de vies… Un roman d'excellence autant dans l'histoire que dans l'écriture et les faits. Une très belle découverte que je garderais en mémoire.

Et pour finir avec ce Prix Étranges Lectures il y aura trois romans qui m'auront beaucoup plus, et les deux autres qui ne me laisseront pas de souvenirs exaltants. Je remercie Marie-José qui s'occupe de la bibliothèque de Saint Geyrac pour m'avoir donnée l'opportunité de participer à ce challenge.

Lien : https://passionlectureannick..
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