Dernier des cinq récits pour le #prixétrangeslectures auquel j'ai participé par le biais de la bibliothèque de Saint Geyrac.
Un roman à deux voix, la première est de Dabilly, un homme qui fuit la
France et part pour la Côte-d'Ivoire, vers et autours de Grand-Bassam, où la colonisation de ces terres est en cours entre les Anglais et les Français. On découvre un regard poétique sur l'environnement.
Au début :
"Sept rouleaux de brisants, crête aux vents, écument la rage en se frappant la tête sur la plage. À l'instant où la première vague s'étale en auréole sur la dorure du sable, une autre au large s'enroule et gronde aussi fort que ses devancières. Leur cycle de vie est court. Quand la dépouille de la première se retire, la deuxième est déjà prête à s'écraser. le cumul de ces deux vagues contraires se fracasse avant de faire demi-tour vers le large…"
Une description noté sur un carnet sur la vie et les personnages rencontrés, les rites et légendes :
"Ce matin du 5 septembre 1893, la plage est bondée plus que de coutume. Les corps et les esprits sont tendus par un enjeu nouveau. Depuis quelques mois, cette côte est française, et avec elle tout ce qui vit et gît jusqu'au 10e parallèle, plus de six cent kilomètres au nord."
Cette narration sera entre coupée avec l'histoire de "Anouman, l'homme oiseau, mon prénom de Maman", un jeune garçon, en admiration devant son père "
Camarade Papa", qui sera balloté entre Amsterdam, la
France et la Côte-d'Ivoire.
De nos jours :
"Dans le wagon,
Camarade Papa parle fort. Personne ne se plaint. Il parle en français. Les gens tolèrent les bavardages dans une langue qu'ils ne comprennent pas. À la maison, Maman me parle le néerlandais de l'école,
Camarade Papa le français de la révolution…"
Son histoire est captivante, son phrasé atypique, avec de beaux jeux de mots et un certain humour. de situations cocasses, en découvertes avec les yeux de cet enfant, rend le récit d'une sensibilité émotionnelle rare.
"Elle me triste, Yolanda, à regarder ailleurs le jour de mon premier voyage. Quand
Camarade Papa et moi sommes au niveau de Oude Kerk, la paroisse du quartier, Yolanda me crie. En tenue de bisous, elle court dans la rue. c'est interdit à toutes les travailleuses de bisou de faire le gigot dehors des vitrines…"
Ensuite le résumé vous en dira un peu plus sur ces deux parcelles de vies… Un roman d'excellence autant dans l'histoire que dans l'écriture et les faits. Une très belle découverte que je garderais en mémoire.
Et pour finir avec ce Prix Étranges Lectures il y aura trois romans qui m'auront beaucoup plus, et les deux autres qui ne me laisseront pas de souvenirs exaltants. Je remercie
Marie-José qui s'occupe de la bibliothèque de Saint Geyrac pour m'avoir donnée l'opportunité de participer à ce challenge.
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