Les Épées de Glace, Intégrale

Comeral a toujours été l'homme a femmes. Il faudra un jour qu'on m'explique cette fascination pour les muscles alors que le cerveau est tellement plus efficace.

On n'a pas idée de parler de mourir ainsi! Tu crois que tu es dans une chanson de geste? La mort, c'est désespérément final!

Je suis venu dans le Nord pour l'or et la gloire. Mais la guerre ce n'est pas comme dans les chansons des bardes. La guerre c'est sale et violent et brutal et effrayant. C'est des tripes et des entrailles, du sang et de la merde.

Mais vous êtes une légende, et les légendes ne pleurent pas. Alors vous faites ce pour quoi vous êtes doué et renommé : faire couler le sang.

- Ça ne vous est jamais arrivé, d'observer le monde en couleurs ? Il n'y a que le noir et le blanc, pour vous ?
Rekk soutint son regard sans ciller.
- Pour moi, il n'y a même plus de blanc.

.- "Tu ne veux pas que je t'appelle "servante" ? la provoqua-t-il. C'est pourtant ce que tu es. Comment oses-tu mordre la main qui t'a nourrie ? Tu n'as aucune chance !
- C'est ce que nous allons voir, sourit Shani.
Les deux armes se rencontrèrent.

- Méfiez-vous tout de même. Jusqu'à maintenant, vous connaissiez le palais en temps que petites gens. Maintenant que vous vous êtes fait remarquer, les enjeux sont différents. Vous allez vous rendre compte rapidement que 'est une autre bataille, plus subtile et plus venimeuse que celle qu'on mène l'épée en main, mais parfois tout aussi mortelle. Les gens chercheront à s'en prendre à vous, à en savoir plus sur moi, sur votre voyage, sur vos motivations. Ne faites confiance à personne.
- Et c'est vous qui nous dites ça ? protesta Mahlin. De nous trois, vous êtes probablement le moins diplomate.
Rekk haussa les épaules.
- Peu importe le champ de bataille. Si c'est une guerre, je suis dans mon élément. Je couperai simplement en deux le premier courtisan qui essaiera de me manipuler.
- Non ! hurlèrent Shani et Mahlin au même moment.
Le Boucher les regarda.
- Je plaisantais.

- Les cafards ne changent pas. Les cafards ne meurent pas. Au mieux, ils peuvent se cacher, mais il suffit de retourner une pierre pour les trouver.

Ses yeux étaient humides. Une larme coulait le long de sa joue comme si elle ne savait pas ce qu’elle faisait là, comme si cet homme n’avait jamais appris à pleurer. C’était tellement étrange, cette larme unique sur ce visage ravagé, qui roulait le long de ses cicatrices comme s’il s’était agi du lit d’anciennes rivières.

C'était facile, finalement, de prendre de l'assurance. Une fois qu'on avait décidé de ne pas se laisser marcher sur les pieds, on pouvait écraser ceux des autres.