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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Petite soeur la mort est une formule empruntée à William Faulkner et résume parfaitement l'atmosphère glaçante de ce roman. Je ne connaissais pas du tout William Gay. La préface de Tom Franklin, longue d'une vingtaine de pages, consacrée à l'auteur est très intéressante et éclairante sur sa personnalité. William Gay est finalement un génie, mal connu, disparu bien tôt.

Avec Petite soeur la mort, il plonge son lecteur dès les premières pages dans une Amérique hantée, torturée, violente et poussiéreuse. le premier chapitre happe le lecteur au coeur de la noirceur humaine. En 1785, un médecin est emmené de force dans une maison pour y soigner une femme. Il n'en ressortira pas vivant. Ces quelques pages m'ont scotchée dès le départ par leur beauté et par leur violence profonde.

Le deuxième chapitre et les nombreux autres qui suivront sont consacrés à Binder et à sa famille en 1982. Binder est un écrivain ou se rêve écrivain. Après un certain succès, c'est le calme plat. Son agent littéraire lui propose d'écrire un roman à sensation écrit vite fait bien fait histoire de renflouer le navire. Binder choisit comme thème une lugubre histoire de fantômes. Il s'installe ainsi dans la maison de la famille Beale: maison réputée hantée. Alors que Binder s'efforce d'écrire, des manifestations étranges commencent à se faire voir: bruits, apparitions, hallucinations. Peu à peu Binder semble perdre le contrôle de lui-même.

De manière habile, l'auteur alterne les chapitres se déroulant en 1982 et ceux plus anciens qui témoignent de la dangerosité de la maison. Les époques se succèdent ainsi et montrent que la maison est littéralement « habitée » par une entité. Alors bien sûr, certains passages sont prenants et effrayants mais Petite soeur la mort n'est pas un roman d'épouvante. C'est un roman avant tout sur le pouvoir de la création. Binder est un écrivain en manque d'inspiration. La maison est-elle vraiment hantée ou est-ce Binder qui se laisse déborder par ses émotions? Rien n'est jamais clairement dit et c'est au lecteur d'interpréter les faits comme bon lui semble.

David est un personnage fasciné par la maison au point qu'il en négligerait presque sa femme et sa fille. L'atmosphère se fait de plus en plus pesante à mesure que l'intrigue se déroule. Les phrases roulent comme des promesses de mort et le lecteur devient lui aussi fasciné par cette étrange maison. Est-ce David qui nourrit ses fantasmes sur la maison ou l'inverse?

Petite soeur la mort est un roman qui plonge le lecteur au coeur de la noirceur la plus pure. L'histoire sombre au possible le happe. William Gay ne livre pas toutes les réponses et laisse le lecteur se débattre avec de nombreuses zones d'ombre. Intense, magnifique et sublime!
Lien : https://carolivre.wordpress...
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De l'importance d'un lieu de vie feng shui...
...entre autres choses.

Je ne connais pas du tout les autres oeuvres de William Gay, je ne peux donc pas comparer la qualité de ce roman qu'on m'a envoyé avec les écrits déjà parus de cet auteur. Je ne saurais dire si c'est un bon William Gay ou un mauvais, si on lui a fait justice avec cette oeuvre posthume. En tant que tel, seul élément de son répertoire littéraire à ma disposition, le livre m'a plu. J'en ai adoré la bizarrerie et la noirceur.
Le roman est à ce propos bien mis en valeur par sa couverture, pensée d'après l'intrigue du roman. La collection Cadre Noir affiche d'ailleurs un très bel esthétisme, particulièrement marquant et approprié aux romans qu'elle présente aux lecteurs avec ces images travaillées sur fond noir. Il y a cet impression qu'elles se font avaler par l'obscurité plutôt qu'elles en émergent.
Ainsi que les personnages du roman disparaissent , prisonniers d'une trame qui s'embrouillonne de pages en pages, empêtrés dans leurs pensées confuses, d'autant plus coupables que ce sont leurs propres démons intérieurs qui ressurgissent devant eux. J'aime cette atmosphère décousue de confusion mentale alors que la vérité est balbutiée au lecteur. C'est ce qui peut perturber, à mon avis. le fait d'avancer par bribes, sans but, ni vraie résolution finale ( contrairement à ce que laisse croire la 4ième de couverture ! ). C'est que, quand arrive ce final, on n'est en définitive sûr de rien, sinon qu'il s'est passé quelque chose. L'histoire de David Binder n'est qu'un bout de la légende non élucidée, suspendue dans le temps, et peu importe d'en savoir la fin, car on n'en saura jamais ni la cause ni la raison. Tout comme les trois quarts des histoires qui se déroulent autour de nous dans notre quotidien. Dans Petite Soeur la Mort, nous sommes des observateurs, non des lecteurs dans la confidence. Voilà.

Une histoire étrange couchée sur la papier par une plume unique.
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